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Première parution en strip quotidien dans Le Matin de Paris le 24, 25, 26 et 27 Novembre 81
Mais est-ce encore du Corto Maltese ? En tout cas c’est du Hugo Pratt, l’artiste, on y est en plein.
Hugo pratt c'est l’image du marin à la casquette, sur la plage les cocotiers, les mouettes.
Hugo Pratt c’est bien sur ses aquerelles furtives, légères. Un modèle du genre.
Et puis il y a aussi le Pratt compositeur abstrait qui dans quelques pages se mettait a zoomer et a de- zoomer pour donner à ses cases façon Pop-Art une respiration narrative pour laisser deviner une scène à travers une succession de gros plans graphiques quasi abstraits. Une marque de l’auteur.
Car dans les années 60 il s'essaye à cette mouvance Pop-Art, en créant des toiles, exposant mème. En 67 il se lance dans les sérigraphies popartiennes, notamment, avec son célèbre British winter’s grenadiers. Suivra ll tempo di un sigaretta en 1977, West north west, Tango en 1986, Sports en 1988, Flamenco et Luna en 1990, le sublime Gitane et le MU en 1993.
Dans la Revue Sergent Kirk de Ivaldi (revue ou a été publié la Ballade) il reprend ce thème. Il réalisa 2 couvertures: pour le n°2 en 1967 et le n°13 en 1968 ou il ré-interprète son British grenadiers.
Au service de sa série phare, Corto Maltese, il n'hésita pas, a réutiliser ce principe: dans la Conga des bananes, Au nom d'Allah,Les hommes léopards, Tango, toutes des pages d'intro sans Corto. Puis La planche 2 de Siberie ou le marin apparait en fin de planche, celle de la danse torride dans Tango et bien sur celle présentée ici. Dans MU il en fera 5 ou 6 mais faisant plus office de remplissage facile que d'une réelle démarche en tout cas c'est l'impression que ça donne...ou alors dans son dernier album voulait-il se rapprocher de ces années 60 ? Tout est possible avec ce monsieur.
Pas si étonnant donc que HP se mette a cette exercice graphique qu’il affectionne pour mettre en scène le moment clef de cette histoire sous fond de guerre russo-japonaise: l’arrivée, très tardive, de Corto Maltese dans cette aventure prévu à la base pour durer plus longtemps. Jack London, fumant l'Opium, attend Corto depuis un long moment déjà...
Il realisa ces 4 strips a l'encre de chine avec quelques traits au feutre, comme si il voulait s'appliquer particulierment sur cette séquence alors qu à cette époque il utilisait le feutre plus que de mesure appréciant sa vitesse d'exécution.
les textes au crayon sont de la main de Pratt.
"En attendant Corto"
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