Dans la collection de EricB 
1994 - Alex Barbier - Comme un poulet sans tête - Planche originale
290 

1994 - Alex Barbier - Comme un poulet sans tête

Planche originale
circa 1994
Techniques mixtes
Encre de Chine, encres de couleurs.
40 x 52 cm (15.75 x 20.47 in.)
Partager
Planche encadrée
Page publiée

Description

Comme un poulet sans tête, planche n°4

Commentaire

Apparues dans les pages de Charlie Mensuel dans la seconde partie des années ‘70 (le rédacteur en chef en était alors Georges Wolinski), les planches d’Alex Barbier ont tout de suite été "inclassables".

D’abord remarqué, l’artiste pionnier de la couleur directe en BD (dès 1975, à une période ou cela n’existait pas, 5 ans avant Bilal et plus de 10 ans avant Feu! de Lorenzo Mattotti), créateur d’un style qu’il nomme avec humour "ligne brouillée" où se mêlent à la fois figuration et abstraction, sera pourtant rapidement relégué au rang des "subversifs indésirables". Il devra patienter jusqu’aux années ’90 pour se voir enfin reconnaître comme précurseur de nouvelles possibilités du 9e Art, avec notamment une première exposition lors du 21ème Festival de la bande dessinée d’Angoulême en 1994 (Alex Barbier, les paysages de la nuit), sous l’impulsion de Gérard Lauzier, alors président. Sa technique unique fait appel à des encres de couleurs et à une sorte de liquide correcteur capable d’effacer l’encre des stylos (le Correcbille), qu’il ajoute à même la couleur, obtenant par soustraction une teinte ambiguë et un rendu d’une étrange beauté.

L'histoire Comme un poulet sans tête est issue de l'album de même nom, qui contient deux histoires: Comme un poulet sans tête et Lettres au maire de V. Cette planche est justement issue de l'histoire Comme un poulet sans tête. Elle raconte les divagations mentales du dernier représentant de l’espèce humaine, qui a survécu à l’invasion des "Broumphs". Son quotidien est envahi par diverses créatures issues des programmes télé, qui fonctionnent tous seuls "comme un poulet sans tête". Alex Barbier nous installe littéralement dans la peau du personnage principal (s’agit-il de l’auteur lui-même ?), nous décrivant les événements de son point de vue totalement halluciné.

Cette planche montre diverses vues de l’ancien Casino de Vernet Les Bains (le centre du monde d’Alex Barbier), non loin du village de Fillols, dans les Pyrénées-Orientales, un endroit important pour l’auteur (un lieu fréquenté par une faune étrange s’adonnant à des pratiques "déviantes" 😂 à une époque ou Alex Barbier y traînait lui-même) et qui apparait d’ailleurs également dans les albums Les Paysages de la Nuit et Dernière bande, sa dernière BD. Alex Barbier disait aimer les lieux déserts et aimer dessiner des choses qui existent, avoir besoin de s'appuyer sur le réel. La planche a fait partie de l’Exposition Alex Barbier lors du 42ème Festival de la bande dessinée d’Angoulême en 2015.

Lien vers un article de Vincent Bernière paru dans Le Monde en janvier 2015 (Alex Barbier est mort, vive Alex Barbier !): https://www.lemonde.fr/blog/bandedessinee/2015/01/31/alex-barbier-est-mort-vive-alex-barbier/

Publication

  • Comme un poulet sans tête
  • Delcourt
  • 11/1994
  • Page 6

8 commentaires
Pour laisser un commentaire sur cette œuvre, veuillez vous connecter

A propos de Alex Barbier

Alex Barbier naît à Saint-Claude dans le Jura. Après des études d'art, il devient professeur de dessin, mais l'éducation nationale le renvoie pour « attitude subversive ». Il commence à publier des bandes dessinées dans Charlie Mensuel en 1974. Réalisées à la couleur directe, abordant crûment la sexualité et recourant à une narration moderne, elles rencontrent aussi bien l'enthousiasme que le rejet : Gébé et Wolinski ont tout de suite voulu le publier, tandis que Métal hurlant a jugé ses pages « artistiques, dans le plus mauvais sens du terme ». Il refuse le blanc entre les images, les paroles rapportées dans les bulles et se consacre à construire une divagation plus qu'un récit chronologique. Entre 1982 et 1994, Alex Barbier se consacre à la peinture, puis revient à la bande dessinée avec Les Paysages de la nuit et Comme un poulet sans tête. Certains ont voulu reconnaître parmi ses influences : Francis Bacon, William S. Burroughs, Soutine, Edward Hopper, Louis-Ferdinand Céline… auxquels il conviendrait toutefois d'ajouter Stanislas-André Steeman6, Lucian Freud et Maurice Tillieux. Dans un reportage de 1994 intitulé Les Paysages de la nuit, Alex Barbier nous présente le village pyrénéen de Fillols, près de Perpignan, qui constitue le cadre de plusieurs de ses bandes dessinées et où il réside une bonne partie de l'année. En 2014, il publie Dernière bande, signant ses adieux à la bande dessinée. Une exposition lui est consacrée au Festival d'Angoulême 2015 dans l'Hôtel Saint-Simon.

Autres planches originales et illustrations liées à Alex Barbier :