1981 - La Belette *

Planche 51 faisant partie du chapitre IV (La chouette) de ce récit prépublié dans (A Suivre) n°48 de janvier 1982

> la case 2 servira à illustrer l'en-tête du résumé de ce chapitre 4 ;
> la case 2 sera également retenue pour illustrer le PLV Casterman à la sortie de l'album en 1983, mais également une série de cartes postales et d'autocollants à la même époque ;
> la double case des deux regards illustrera l'affiche de l'exposition tenue à Bastogne en 2016/17 et sera également reprise en page 84 pour leur livre "L'encrage ardennais : Sorcellerie et croyances magico-religieuses"

Signée Comès

«Chez Hugo Pratt, j'ai découvert l'importance des silences dans le récit, des images muettes. J'essaie également de jouer avec cette force.[...] j .. » dira Comès dans sa longue conversation avec Jérôme Vancoppenolle en août 1993 ( L'autre côté du miroir, éd. Vertige Graphic, 1994 )

Et en voici d'autres extraits importants qui permettront de mieux cerner sa manière de voir :

«Ce qui m'attirait à l'époque, c'est que (A Suivre) était une revue en noir et blanc. Toute la bande dessinée que j'aimais, celle des américains, de Milton Caniff, de Frank Robbins, était en noir et blanc.»

«Je vois des images. J'imagine des atmosphères, des couleurs ou le bruit du vent impossible à retranscrire. Il est difficile de créer des ambiances avec un support très restreint, et donner l'impression au lecteur qu'il peut retrouver ce que vous avez imaginé. C'est pourquoi je considère l'espace entre deux cases comme l'élément le plus important d'une page de bande dessinée.
Pour la même raison, j'essaie toujours d'intégrer dans les séquences où un certain climat s'exprime des images muettes ou d'y mettre le minimum de texte pour abandonner le lecteur à sa propre vision. »

«Il y a des thèmes pour lesquels j'éprouve une certaine prédilection, les personnages qui sont capables de s'incarner dans un oiseau. »

«Souvent j'aime que le personnage principal soit une femme. Dès cet instant, je désire qu'elle soit belle, sensuelle. »

«Je trouve que les noms des personnages sont très importants. Silence et La Belette disent bien ce qu'ils veulent dire.»


Interviewé en mai 2012 par Daniel Couvreur, journaliste bien connu pour Le Soir, Comès lui déclara une fois de plus que «J'étais fasciné par l'efficacité d'Hergé. Mais mon grand frère s'appelait Hugo Pratt. Il m'a appris à utiliser le silence dans la bande dessinée [...] Il m'a transmis un peu de sa force : celle de l'image qui n'a pas besoin de texte.»


https://www.sonuma.be/archive/dites-moi-du-29061996_1


A propos des originaux de Didier COMES :
Si la galerie bruxelloise Petits Papiers était parvenue à convaincre Comès de sélectionner et vendre quelques unes de ses planches et couvertures au début des années 2000, celles-ci restent aujourd'hui assez rares et difficiles à sortir des collections privées où elles dorment !
Cette planche 51 fit partie de cette sélection en question.

En effet, suite au décès de l'auteur en mars 2013, ses héritiers furent accaparés par les énormes droits de succession et ne trouvèrent leur salut qu'en utilisant le mécanisme d'une dation en paiement au bénéfice de l'Etat belge.
A savoir qu'il fut proposé et accepté que cet impôt soit réglé sous la forme d'un "don en nature" constitué de TOUS ses dessins et planches alors encore dans les archives de l'auteur.

C'est alors une fondation d'utilité publique, la Fondation Roi Baudouin, qui fut désignée pour les recueillir avant qu'elle ne désigne à son tour le Musée en Piconrue de Bastogne pour en assurer la conservation et la valorisation.
Désormais, toutes les expositions mises en oeuvre puisent leur matière dans ce fonds d'archives si riche. Bastogne en 2016/17, avant Stavelot et actuellement Bruxelles eurent ainsi le privilège d'accueillir leur exposition grand public montrant l'oeuvre de cet auteur ardennais !