In Carbonnieux 's collection
1973 - Corto : Les Ethiopiques , (chap.IV) : Les Hommes-léopards du Rufiji *
Mixed Media
Encre de Chine pour l'essentiel avec quelques silhouettes au feutre
36.3 x 46.5 cm (14.29 x 18.31 in.)
Added on 10/4/22
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Description
Deuxième planche du 21ème et tout dernier épisode de Corto Maltèse pour le magazine français PIF;
Parution dans le n°217/1455 de PIF du 25/04/1973.
Sous le titre : "rufiji kamarad - les Hommes-Léopards"
Format : 36X47
Encre de Chine & feutre
Ensuite en 1979 dans L'Humanité (février/mars) ainsi que dans Tintin n°52 ("Leopardi")
Egalement en Italie, dans Corriere dei Piccoli, Linus et Corto Matese.
Parution en album :
> Les Ethiopiques, 1978 chez Casterman, album souple en noir et blanc ;
> Le Etiopiche, 1979 chez Bompiani en Italie.
> Les Ethiopiques, 1980 chez Casterman en édition cartonnée de luxe et mise en couleur par Anne Frognier
Parution dans le n°217/1455 de PIF du 25/04/1973.
Sous le titre : "rufiji kamarad - les Hommes-Léopards"
Format : 36X47
Encre de Chine & feutre
Ensuite en 1979 dans L'Humanité (février/mars) ainsi que dans Tintin n°52 ("Leopardi")
Egalement en Italie, dans Corriere dei Piccoli, Linus et Corto Matese.
Parution en album :
> Les Ethiopiques, 1978 chez Casterman, album souple en noir et blanc ;
> Le Etiopiche, 1979 chez Bompiani en Italie.
> Les Ethiopiques, 1980 chez Casterman en édition cartonnée de luxe et mise en couleur par Anne Frognier
Comment
Une planche qui tient toute seule et où il n'y a pas une seule case à jeter !
Pour moi c'est un aboutissement que de sortir cette planche-ci, tant je trouve qu'il est difficile de trouver son bonheur en Corto.
Pour moi ,
Corto Maltèse a toujours été synonyme d'Aventure, d'exotisme, de mystère, de chasses aux trésors, de voyages, et de dialogues si particuliers avec un humour décalé et ironique comme dans cette avant dernière case. Sans oublier les beaux uniformes et leurs écussons militaires ...
Pour moi, il sera associé à la lecture de Tintin (édition belge) où quelques uns de ses épisodes "PIF" y seront (re)republiés de 1974 à 1977 dans la foulée de ses Scorpions du Désert. Corto & les Scorpions ne faisaient qu'un pour moi, jeune lecteur.
En y repensant, je me dis qu'il sera mon premier héros de BD "adulte" avec Blueberry découvert exactement au même moment.
Quelques années plus tard, je chasserai les éditions originales de ses albums souples en noir et blanc chez les libraires bruxellois de la Chaussée de Wavre et du Boulevard Lemonier.
Aujourd'hui, j'ai sauté sur l'occasion de boucler cette boucle du collectionneur quand un sympathique bruxellois m'a proposé cette planche.
Pour Hugo Pratt,
cette planche-ci en particulier est chargée d'un double lien affectif; d'une part avec son enfance passée en Afrique de 1937 à 1943 et d'autre part avec son grand voyage "sentiment" entrepris en février 1969 dans l'espoir de retrouver la tombe de son père. Lisons ce qu'il raconte à Dominique Petitfaux dans "Le désir d'être inutile" (chez Robert Laffont) :
« Quand à dix ans j'étais parti pour l'Afrique, je voulais en profiter pour aller sur les lieux de la bande dessinée américaine de Lyman Young Tim Tyler's Muck - publiée sour le titre de Cino e Franco en Italie , de Jorge y Fernado en Espagne et de Raoul et Gaston en France. En arrivant à Addis-Abeba, j'avais interrogé à ce sujet les jeunes de mon âge, sans résultat bien sûr. Et c'est donc bien plus tard, dans la réserve d'Amboseli Park, à la fontière du Kenya et de la Tanzanie, que j'ai trouvé l'Afrique des rêves de mon enfance, celle de Lyman Young, [...]
Enfin, pendant ce voyage de 1969 en Afrique, je suis allé voir le "Königsberg", ce croiseur allemand détruit en 1916 par les Britanniques, qui l'avaient repéré dans le delta du Rufiji. Quand j'étais dans mon collège militaire, en 1943, j'avais trouvé à la bibliothèque un livre qui racontait les combats menés en Afrique-Orientale allemande par le général Lettow Vorbeck. J'avais été frappé par la personnalité de cet homme, qui s'était battu jusqu'au dernier jour de la guerre, et par l'histoire du "Königsberg". Aussi ai-je profité de mon passage en Tanzanie, à Dar es-Salaam, pour aller voir ce navire. Un pilote rhodésien m'y a emmené dans un petit avion. Je me suis arrêté sur la place du village. Toutes les maisons avaient été construites à partir de la ferraille provenant du bateau. Puis j'ai enfin vu l'épave, et j'ai passé une journée à la contempler. Evidemment le "Königsberg" n'était plus en aussi bon état que lorsque Corto Maltèse le voit dans les Ethiopiques... »
« Une journée passée à le contempler » en 1969 pour le rendre si vivant dans cette grande case dessinée en 1973. Contrairement à ses futurs trains de Sibérie, il ne laissera donc personne d'autre que lui pour redonner vie à ce redoutable navire de guerre le temps d'une belle case chargée de souvenirs.
A ce propos, voici d'ailleurs ce qu'en pense Beboun, THE expert en Pratt, : « Vu que le vrai Königsberg a trois cheminées en vrai, qu'il en dessine bien trois en 1968 (voir image additionnelle pour Ann de la Jungle fournie par Beboun) mais seulement deux en 1973, je pense que le dessin est de Pratt. Fuga, lui, en aurait dessiné trois ! »
Pour la chronologie des Corto,
c'est bien pour le célèbre magazine français "PIF", proche du parti communiste, que les aventures de Corto furent imaginées et déclinées par Hugo Pratt sous la forme d'une série propre qui connut 21 épisodes entre avril 1970 et avril 1973. Le rythme fut de neuf épisodes sur les douze premiers mois, pour ensuite passer à six par an.
Richard Medioni, membre de la rédaction, raconte que « Nous lui avions donné un cahier des charges, qui aura une grande influence sur la suite de sa carrière : il nous fallait des histoires complètes de 12 ou 20 pages en noir et blanc avec un héros récurrent. Pour le reste, il avait toute liberté. (...) Corto Maltèse arrivait systématiquement bon dernier à nos référendums, et à chaque fois que nous publiions une histoire de Pratt, les ventes baissaient de 20.000 exemplaires la semaine suivante. Nous ne lui avons jamais dit, pour ne pas le déprimer... » (interview de J. Dupuis, L'Express BD n°2, 07/2015)
En effet, dans "La Ballade de la Mer salée", parue en 1967, Corto n'y est encore qu'un personnage secondaire parmi d'autres. Ces histoires en vingt planches chacune, conçues à l'origine comme plus ou moins autonomes, furent regroupées pour former a posteriori quatre ensembles, intitulés Sous le signe du Capricorne (épisodes 1 à 6), Corto toujours un peu plus loin (ép. 7 à 11), les Celtiques (ép. 12 à 17), et les Ethiopiques (ép. 18 à 21).
C'est donc dans cet album des Ethiopiques que Pratt envoie son héros de papier sur le continent africain. Yémen, Somalie, Ethiopie et pour finir la Tanzanie avec les hommes-léopards. Corto y sera jugé en octobre 1918 et acquitté un 28 octobre ... Le 11 novembre, il sera déjà à Hong-Kong où il y apprend la fin de la guerre.
Pratt avouera plus tard à Petifaux qu'il y était bien payé et n'avait pas à se plaindre de ces trois années pendant lesquelles le parti communiste français avait fortement contribué à lancer Corto Maltèse !
Pour la petite Histoire,
en 1914, le navire de guerre allemand le plus puissant de l'Océan Indien était le croiseur léger Königsberg. Celui-ci avait subi une avarie de moteur après avoir coulé le croiseur HMS Pegasus et endommagé le HMS Helmuth au cours de la bataille de Zanzibar le 20 septembre 1914. Le Königsberg et son ravitailleur le Somali s'étaient ensuite dissimulés dans le delta du Rufiji où les Britanniques l'y bloquèrent avant de le couler en juillet de l'année suivante.
Pour les spécialistes de l'Oeuvre,
sachez que le personnage de TENTON, avec qui Corto dialogue tout au long de cette planche 2, apparait également dans Ann de la Jungle et dans Les Scorpions du désert.
Pratt établit ainsi une passerelle entre les différentes parties de son oeuvre.
Le plus amusant est encore de découvrir qu'en avril 1973, moment où cet épisode des hommes-léopards est publié dans Pif, Tenton vit AUSSI ses propres aventures dans les pages du journal Tintin où il est devenu lieutenant-colonel (en route pour devenir général ?) auprès des Scorpions du Désert dans l'Armée du Nil (voir images additionnelles) ! « Tu ne sauras rien faire d'autre que le militaire. Aujourd'hui en Afrique, demain en Inde ou à Gibraltar ... » lui dit Corto !
Pour vous les collectionneurs ,
j'ai retrouvé en annexe une trace remontant à 1983 de la vente de planches de Pratt dont une des Celtiques (voir photo additionnelle d'un article de trois pages paru dans le hors série n°1 des Cahiers de la BD). C'était à Bruxelles chez le galeriste Jean Marie Derscheid, Galerie 2016, et cela se vendait alors 10.000 FRF (1.500 €) ...
A ce propos, en 2003 JM Derscheid racontera à Daniel Couvreur, journaliste au journal Le Soir, que "C'était en 1982 et je vernissais la première expo d'Hugo Pratt en Belgique. Je n'ai rien vendu, mais je me suis découvert une passion pour la bande dessinée." Ailleurs il déclarera en 2011 que cette exposition en présence de Pratt donna lieu à la vente de tout le chapitre d'Un Ange à la fenêtre d'Orient !
Et à un collectionneur belge, il raconta encore d'autres détails concernant les exigences du Maitre lors de cette expo-vente bruxelloise ...
Pour moi c'est un aboutissement que de sortir cette planche-ci, tant je trouve qu'il est difficile de trouver son bonheur en Corto.
Pour moi ,
Corto Maltèse a toujours été synonyme d'Aventure, d'exotisme, de mystère, de chasses aux trésors, de voyages, et de dialogues si particuliers avec un humour décalé et ironique comme dans cette avant dernière case. Sans oublier les beaux uniformes et leurs écussons militaires ...
Pour moi, il sera associé à la lecture de Tintin (édition belge) où quelques uns de ses épisodes "PIF" y seront (re)republiés de 1974 à 1977 dans la foulée de ses Scorpions du Désert. Corto & les Scorpions ne faisaient qu'un pour moi, jeune lecteur.
En y repensant, je me dis qu'il sera mon premier héros de BD "adulte" avec Blueberry découvert exactement au même moment.
Quelques années plus tard, je chasserai les éditions originales de ses albums souples en noir et blanc chez les libraires bruxellois de la Chaussée de Wavre et du Boulevard Lemonier.
Aujourd'hui, j'ai sauté sur l'occasion de boucler cette boucle du collectionneur quand un sympathique bruxellois m'a proposé cette planche.
Pour Hugo Pratt,
cette planche-ci en particulier est chargée d'un double lien affectif; d'une part avec son enfance passée en Afrique de 1937 à 1943 et d'autre part avec son grand voyage "sentiment" entrepris en février 1969 dans l'espoir de retrouver la tombe de son père. Lisons ce qu'il raconte à Dominique Petitfaux dans "Le désir d'être inutile" (chez Robert Laffont) :
« Quand à dix ans j'étais parti pour l'Afrique, je voulais en profiter pour aller sur les lieux de la bande dessinée américaine de Lyman Young Tim Tyler's Muck - publiée sour le titre de Cino e Franco en Italie , de Jorge y Fernado en Espagne et de Raoul et Gaston en France. En arrivant à Addis-Abeba, j'avais interrogé à ce sujet les jeunes de mon âge, sans résultat bien sûr. Et c'est donc bien plus tard, dans la réserve d'Amboseli Park, à la fontière du Kenya et de la Tanzanie, que j'ai trouvé l'Afrique des rêves de mon enfance, celle de Lyman Young, [...]
Enfin, pendant ce voyage de 1969 en Afrique, je suis allé voir le "Königsberg", ce croiseur allemand détruit en 1916 par les Britanniques, qui l'avaient repéré dans le delta du Rufiji. Quand j'étais dans mon collège militaire, en 1943, j'avais trouvé à la bibliothèque un livre qui racontait les combats menés en Afrique-Orientale allemande par le général Lettow Vorbeck. J'avais été frappé par la personnalité de cet homme, qui s'était battu jusqu'au dernier jour de la guerre, et par l'histoire du "Königsberg". Aussi ai-je profité de mon passage en Tanzanie, à Dar es-Salaam, pour aller voir ce navire. Un pilote rhodésien m'y a emmené dans un petit avion. Je me suis arrêté sur la place du village. Toutes les maisons avaient été construites à partir de la ferraille provenant du bateau. Puis j'ai enfin vu l'épave, et j'ai passé une journée à la contempler. Evidemment le "Königsberg" n'était plus en aussi bon état que lorsque Corto Maltèse le voit dans les Ethiopiques... »
« Une journée passée à le contempler » en 1969 pour le rendre si vivant dans cette grande case dessinée en 1973. Contrairement à ses futurs trains de Sibérie, il ne laissera donc personne d'autre que lui pour redonner vie à ce redoutable navire de guerre le temps d'une belle case chargée de souvenirs.
A ce propos, voici d'ailleurs ce qu'en pense Beboun, THE expert en Pratt, : « Vu que le vrai Königsberg a trois cheminées en vrai, qu'il en dessine bien trois en 1968 (voir image additionnelle pour Ann de la Jungle fournie par Beboun) mais seulement deux en 1973, je pense que le dessin est de Pratt. Fuga, lui, en aurait dessiné trois ! »
Pour la chronologie des Corto,
c'est bien pour le célèbre magazine français "PIF", proche du parti communiste, que les aventures de Corto furent imaginées et déclinées par Hugo Pratt sous la forme d'une série propre qui connut 21 épisodes entre avril 1970 et avril 1973. Le rythme fut de neuf épisodes sur les douze premiers mois, pour ensuite passer à six par an.
Richard Medioni, membre de la rédaction, raconte que « Nous lui avions donné un cahier des charges, qui aura une grande influence sur la suite de sa carrière : il nous fallait des histoires complètes de 12 ou 20 pages en noir et blanc avec un héros récurrent. Pour le reste, il avait toute liberté. (...) Corto Maltèse arrivait systématiquement bon dernier à nos référendums, et à chaque fois que nous publiions une histoire de Pratt, les ventes baissaient de 20.000 exemplaires la semaine suivante. Nous ne lui avons jamais dit, pour ne pas le déprimer... » (interview de J. Dupuis, L'Express BD n°2, 07/2015)
En effet, dans "La Ballade de la Mer salée", parue en 1967, Corto n'y est encore qu'un personnage secondaire parmi d'autres. Ces histoires en vingt planches chacune, conçues à l'origine comme plus ou moins autonomes, furent regroupées pour former a posteriori quatre ensembles, intitulés Sous le signe du Capricorne (épisodes 1 à 6), Corto toujours un peu plus loin (ép. 7 à 11), les Celtiques (ép. 12 à 17), et les Ethiopiques (ép. 18 à 21).
C'est donc dans cet album des Ethiopiques que Pratt envoie son héros de papier sur le continent africain. Yémen, Somalie, Ethiopie et pour finir la Tanzanie avec les hommes-léopards. Corto y sera jugé en octobre 1918 et acquitté un 28 octobre ... Le 11 novembre, il sera déjà à Hong-Kong où il y apprend la fin de la guerre.
Pratt avouera plus tard à Petifaux qu'il y était bien payé et n'avait pas à se plaindre de ces trois années pendant lesquelles le parti communiste français avait fortement contribué à lancer Corto Maltèse !
Pour la petite Histoire,
en 1914, le navire de guerre allemand le plus puissant de l'Océan Indien était le croiseur léger Königsberg. Celui-ci avait subi une avarie de moteur après avoir coulé le croiseur HMS Pegasus et endommagé le HMS Helmuth au cours de la bataille de Zanzibar le 20 septembre 1914. Le Königsberg et son ravitailleur le Somali s'étaient ensuite dissimulés dans le delta du Rufiji où les Britanniques l'y bloquèrent avant de le couler en juillet de l'année suivante.
Pour les spécialistes de l'Oeuvre,
sachez que le personnage de TENTON, avec qui Corto dialogue tout au long de cette planche 2, apparait également dans Ann de la Jungle et dans Les Scorpions du désert.
Pratt établit ainsi une passerelle entre les différentes parties de son oeuvre.
Le plus amusant est encore de découvrir qu'en avril 1973, moment où cet épisode des hommes-léopards est publié dans Pif, Tenton vit AUSSI ses propres aventures dans les pages du journal Tintin où il est devenu lieutenant-colonel (en route pour devenir général ?) auprès des Scorpions du Désert dans l'Armée du Nil (voir images additionnelles) ! « Tu ne sauras rien faire d'autre que le militaire. Aujourd'hui en Afrique, demain en Inde ou à Gibraltar ... » lui dit Corto !
Pour vous les collectionneurs ,
j'ai retrouvé en annexe une trace remontant à 1983 de la vente de planches de Pratt dont une des Celtiques (voir photo additionnelle d'un article de trois pages paru dans le hors série n°1 des Cahiers de la BD). C'était à Bruxelles chez le galeriste Jean Marie Derscheid, Galerie 2016, et cela se vendait alors 10.000 FRF (1.500 €) ...
A ce propos, en 2003 JM Derscheid racontera à Daniel Couvreur, journaliste au journal Le Soir, que "C'était en 1982 et je vernissais la première expo d'Hugo Pratt en Belgique. Je n'ai rien vendu, mais je me suis découvert une passion pour la bande dessinée." Ailleurs il déclarera en 2011 que cette exposition en présence de Pratt donna lieu à la vente de tout le chapitre d'Un Ange à la fenêtre d'Orient !
Et à un collectionneur belge, il raconta encore d'autres détails concernant les exigences du Maitre lors de cette expo-vente bruxelloise ...
Publications
- Les Ethiopiques
- Casterman
- 01/1978
- Interior page
-
- Corto Maltese. Littérature dessinée
- Casterman
- 11/2006
- Page 28
-
- Le Désir d'être inutile
- Robert Laffont
- 1999-06-10
- Page 127
-
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About Hugo Pratt
Hugo Pratt is considered to be one of the greatest among comic artists for his versatile fantasy and use of graphic freedom, and the combination of these factors resulted in very strange stories. In his tales, reality can change into dream and vice-versa, and in this way he took his readers into the strangest lands and even through time. He is thought to be one of the first comic artists to mix literature with adventure. Hugo Pratt has been a great inspiration to comic artists all over the world.
