Ce mois-ci c'est Alda qui répond aux questions du Si... si... si... !

 

 

1. Si je devais citer un élément déclencheur qui m'a poussé à acquérir mon premier original et donné envie de collectionner ?

 

C’était il y a plus 30 ans. Une petite librairie spécialisée en BD exposait une histoire complète de Franz en 4 pages intitulée Le mariage de Conan Doyle :

 

 

 

Planche de fin du 'Mariage de Conan Doyle' par Franz

 

 

200 Euros  a l’époque pour les 4 pages, ça me semblait énorme mais le dessin était sublime, j’ai craqué …

J’avais mis les 4 pages sous cadre et ca remplissait le mur de ma chambre. A l’époque je ne savais même pas qu’une planche de BD pouvait s’acquérir facilement chez un auteur, et ça ne me venait pas a l’idée de leur demander si ils vendaient leurs planches.

 

 

2. Si je pouvais ajouter à ma collection une œuvre présentée  actuellement dans les galeries de 

2DG ?

 

Sans hésiter la planche 1 de Chihuahua Pearl dans la collection de Jfmal :

 

 

 

Chihuhua Pearl planche 1 par Gir dans la collection de Jfmal

 

 

 

Giraud au sommet de son art. J’avais, à l’époque où je caressais encore l’envie de me lancer dans la BD, essayé de recopier cette page… une tuerie ... Giraud me semblait inaccessible. Eddy Mitchell avait raison en disant qu'en regardant le travail de Giraud ça donnait envie de casser ses pinceaux.​

 

 

3. Si je ne devais conserver qu'une seule œuvre dans ma collection ?

 

Question difficile  peut-être la planche du Pays sans étoile de Mézières, que j’avais achetée à la Galerie du 9ème art, avec sa sublime première case : 

 

 

 

Valérian, Le Pays sans étoile par J-C Mézières

 

 

 

 

ou alors la planche de Comanche de Hermann  que j’avais acquise directement auprès d’Hermann, avec sa manière unique de donner du mouvement à ses chevaux :

 

 

 

 

Les Loups du Wyoming par Hermann

 

 

 

Pour l’anecdote Hermann m’avais averti qu’il ne vendait qu'une seule planche par personne, à titre exceptionnel. Il m’avait demandé de choisir celle que je voulais parmi ses albums .

 

Lourde tâche ! J’ai relu tous mes Bernard Prince et mes Comanche  et lui ai soumis ma liste avec un ordre de préférence. Evidemment toutes celles que j’avais choisies avaient déjà été vendues ou alors il les gardait pour les expositions.

La planche 39 des Loups du Wyoming était disponible. Hermann est le seul auteur qui ait pris la peine de me téléphoner pour être sûr que j’avais bien reçu sa planche .

 

4. Si je pouvais acheter une œuvre que j'ai laissé filer par le passé ?

 

Une planche de L’incal de Moebius que j’avais hésité à acheter à l’époque chez Huberty & Breyne  pour  1000 euros :

 

 

Planche de L'Incal par Moebius

 

 

 

Ils avaient une sorte de liste en photocopie avec les illustrations et les prix qu’ils envoyaient à la demande. Quelle erreur j'ai fait ! Mais en ce temps 1000 euros me semblait une somme énorme pour une planche.

 

 

 

5. Si je pouvais avec un budget de 5 000 € acquérir une ou plusieurs œuvres parmi celles proposées en vente sur 2DG ?

 

Pourquoi pas la double page de La Horde du Contrevent de Eric Henninot : 

 

 

Cette oeuvre est proposée à la vente par Eric Henninot

 

 

 

Quand on sait qu’il n’a dessiné que 16 planches à l’encre sur papier. Les autres planches sont créées numériquement et on ne voit pas la différence. Quel talent !

 

 

6. Si j’étais un personnage de Bande Dessinée ?

 

Voilà une étrange question ! Qui voudrait finir plié dans une étagère !? Sans déconner pourquoi pas Tintin ! Il n'a pas de défauts et c'est l’Aventure avec un grand A.

 

Hergé c’est toute mon enfance ... A l’époque il n'y avait pas abondance de BDs et séries.

 

 

 

Tintin et Milou

 

 

 

7. Si j'avais la possibilité de passer une journée avec un artiste disparu ?

 

Giraud / Moebius le maitre incontesté de la BD française. Son dessin a tout le temps évolué et cela dans toutes les directions.

 

Je lui demanderais de me montrer comment il travaille sur une planche de Blueberry. Et je regarderais son pinceau se balader sur la feuille avec une aisance déconcertante. Giraud c’est toute une vie de dessins, un énorme travail , il pouvait passer des heures à dessiner sans jamais se lasser, une leçon de vie …
 

 

 

Jean Giraud / Gir / Moebius à sa table à dessin

 

 

8. Si je pouvais poser une question à cet auteur ?

 

Quel sentiment on ressent quand son dessin nous échappe pour tourner à la perfection ? Quels sont les auteurs qui l’ont influencé  et comment il a intégré toutes ces approches différentes dans son graphisme ?

 

9. Si je ne devais posséder qu'un seul album dédicacé dans ma collection ?

 

L’album de Valérian L’ambassadeur des Ombres  que Mézières m’avait dédicacé après avoir démonté la narration de mes planches de BD que je lui avais montrées.

 

 

10. Si je pouvais lire la suite d’une bd ?

 

Corto Maltese par Hugo Pratt. 

 

Lorsque j'ai découvert grâce à un ami la version italienne de La Ballade de la mer Salée, j’étais abasourdi : la BD devenait adulte, profonde, mystérieuse.

Hugo Pratt avait une manière envoûtante de nous transporter dans ses aventures. J’aurais aimé qu’il vive aussi longtemps que Henri Vernes pour continuer à nous émerveiller.

 

 

 

Portrait de Corto Maltese par Hugo Pratt

 

 

 

Voici enfin la réponse de Alda  à une question imaginée par Flober75 lors du précédent Si... si... si... :

 

Collectionner (des œuvres originales de BD) est une affaire de rebonds, de rencontres, d’émerveillements, de découvertes ou encore d’ouverture.

 

Est-ce qu’aujourd’hui, la collection d’originaux vous a amené à vous intéresser,  à rechercher des œuvres provenant d’autres champs de l’art, dans un sens large ?

 

Le champ de la BD est si vaste qu’il me semble inutile de prospecter plus loin … Pour les originaux je m'étais fixé pour consigne de me limiter à la BD réaliste , celle que je voulais créer dans ma jeunesse et plus particulièrement la SF et le western.

 

D’où un maximum d'œuvres de ces domaines dans ma collection, j’ai déjà fait des transgressions avec des planches du Scorpion de Marini ou du Sursis de Gibrat  et ça ne m’empêche pas d’admirer un Franquin, un Morris ou encore une planche d’Asterix où Uderzo est inimitable ...  Mais voila, il faut savoir se limiter !

 

 

 

Nous remercions Alda pour sa participation.

Rendez-vous le mois prochain !