In Ludovic  's collection
Alain Saint-Ogan, Zig et Puce - Zig et Puce sur Vénus - Comic Strip
1440 

Zig et Puce - Zig et Puce sur Vénus

Comic Strip
1950
Ink
30 x 32 cm (11.81 x 12.6 in.)
Share
Statuette Alfred (1974-1988)

Description

Zig et Puce Tome 17 Zig et Puce sur Vénus
Planche 3 de l'album Glénat - Janvier 2000
Première publication dans Zig et Puce, Le journal de la jeunesse #31 - 18 juin 1950.
Encre de Chine et gouache blanche

Comment

A propos de la science-fiction et de Zig et Puce sur Vénus

La science-fiction est devenue extrêmement ennuyeuse, à mon avis… parce qu’il y avait une époque où l’on pouvait supposer qu’il y avait des habitants sur la lune par exemple… On ne peut plus, maintenant qu’on y va… D’un autre côté, on pouvait imaginer un certain nombre de possibilités qui sont rendues, par l’état de la science actuelle, absolument impossible, tant et si bien que cela réduit énormément les possibilités. Prenez l’apesanteur : c’est une chose qui pouvait être amusante à une certaine époque, mais maintenant cela n’amuse plus personne… La vérité est qu’on se désintéresse aujourd’hui beaucoup de la réalité même de la science actuelle… Les voyages dans la lune n’intéressent plus personne… ça devient d’une banalité désespérante… Alors il faut ajouter d’autres planètes, extrêmement lointaines, à des millions d’années-lumière… tant et si bien que ça devient impossible… Alors il y a une surenchère continuelle… on ne se contente plus d’une hypothèse…

A propos de des débuts de Zig et Puce

J’ai commencé les dessins dans les journaux, d’ailleurs je continue encore dans le Parisien Libéré, mais je dois dire que pour ce qui est de la Bande Dessinée, ça a commencé, parce qu’il y avait à ce moment-là un journal qui s’appelait Dimanche Illustré, avec, dans sa double page du milieu, une histoire de Bicot, qui était une histoire américaine, et La Famille Mirliton, je crois, histoire américaine aussi. En dernière page il y avait de la publicité. Mais il n’y avait pas toujours de la publicité. Tant et si bien que, pour remplir cette dernière page quand elle était incomplète, ils ont eu l’idée de me demander une histoire, en Bande Dessinée. Elle parut donc, pas très régulièrement, et j’allais très vite. L’histoire était d’une simplicité enfantine : deux gosses qui veulent faire fortune en Amérique, ça me paraissait être un sujet sur lequel tous les enfants ont rêvé, alors évidemment, la première page, ils essayaient de partir, ils prenaient un bateau bien sûr, forcément, obligatoirement, le bateau faisait naufrage, forcément ils se réfugiaient sur une île avec des nègres… et puis ça eut brusquement tellement de succès que, du coup, on a débarqué La Famille Mirliton, on m’a mis au centre, à côté de Bicot, et c’est à ce moment-là qu’a commencé véritablement l’histoire de Zig et Puce, parce que je me suis dit, il faut y aller beaucoup plus doucement… et en effet, puisque ça a duré quelque chose comme… près de quarante ans. Même la guerre n’a pas interrompu leurs aventures.

Après la guerre, ils ne paraissaient plus dans Dimanche Illustré puisque cet hebdomadaire n’existait plus, mais dans Cadet-Revue, qui était un de mes journaux ; puis ça a paru à l’étranger, dans des quantités de choses… en Belgique… au Canada… en Hollande… en onze langues quoi...

A propos de l’évolution de la BD

La Bande Des­sinée, en France, était alors réservée aux enfants. D’abord. Ensuite c’était un art mineur, je n’ai pas dit inférieur, j’ai dit mineur, charmant et sans prétention. Maintenant c’est devenu un art complet, entier, pour adulte… Je regrette un peu, un tout petit peu, cette transformation. Parce que la Bande Dessinée était, au début, un peu ce qu’était le feuilleton imaginé page par page, jour par jour… On mettait les héros dans une certaine situation, il fallait en sortir par une façon… pas absurde, mais extravagante. Et, dans le fond, il y avait une petite chute à la fin de chaque page. Et puis il y avait aussi quelque chose, c’est que le dessinateur faisait tout à ce moment-là. Il faisait le scénario, il faisait les dessins, il faisait même la couleur, sur calque d’ailleurs, mais assez grossièrement parce que les procédés étaient beaucoup moins perfectionnés qu’aujourd’hui. Mais, d’un autre côté, cela avait une qualité que n’ont plus les dessins d’aujourd’hui, c’est-à-dire une homogénéité. Maintenant c’est trop. Il y a le scénariste, il y a le dessinateur principal qui, dans le fond, ne fait que des silhouettes, les autos sont faites par un spécialiste, les maisons sont faites par un architecte, tant et si bien que cela ne va pas toujours très bien ensemble. Mais il n’en est pas moins vrai que les dessinateurs actuels, je ne citerai aucun nom, sont très, très forts… très forts.,. Je dirais même que ce sont des conservateurs du dessin, ce qui n’existe pas beaucoup dans le dessin humoristique, et encore moins en peinture… Si vous avez, par exemple, un dessin humoristique et des personnages qui sont dans une voiture, il faut que la voiture soit également humo­ristique… Il y a quelques années, quand on faisait une voilure dans un dessin, on se gardait bien de faire un modèle existant, parce que c’était alors considéré comme une réclame…

Alain Saint-Ogan in J’ai rencontré Alain Saint-Ogan le 10 décembre 1973 – BDZoom, 2008


Récompenses

1970 : Chevalier des arts et des lettres
1971 : Prix Charles Huard du dessinateur de presse
1974 : Président du premier Festival International de la Bande dessinée d'Angoulême. De 1974 à 1988, les distinctions du festival sont à l'effigie d'Alfred le pingouin.

A lire : Julien Baudry, La bande dessinée entre dessin de presse et culture enfantine : relecture de l’œuvre d’Alain Saint-Ogan (1895-1974), Histoire - Université Paris Diderot-Paris 7, 2014

Publication

  • Zig et Puce sur Vénus
  • Glénat
  • 01/2000
  • Page 3

See also:   Zig et Puce

Thematics


11 comments
To leave a comment on that piece, please log in

About Alain Saint-Ogan

Alain Saint-Ogan, the son of a newspaper editor, started his career in 1913, when some of his drawings were published for the first time. He served in World War I, and became a cartoonist and newspaperman after his return. In 1925 he created the comics strip 'Zig et Puce', for the French weekly Dimanche Illustré. It was an instant success. This series featured also a penguin called Alfred, whose character became a popular mascotte, which was even taken by pilot Lindbergh in his famous plane Spirit of St-Louis, when he was the first to cross the Atlantic Ocean. "The Alfred" is now the most coveted prize given at the French Angoulême comics festival. In the 1950s, the series 'Zig et Puce' was taken over by Greg. Saint-Ogan continued with a number of other comic features, such as 'Mitou et Toti', 'Prosper l'Ours', 'Monsieur Poche' and 'Touitoui'. Apart from creating comics, Saint-Ogan wrote, illustrated and became the editor of children's magazine Benjamin in 1941. Saint-Ogan was also the main illustrator and editor-in-chief of the magazine Cadet-Revue, that appeared in the 1930s. Alain Saint-Ogan is widely recognized as the artist who gave a fresh impetus to French comics, introducing an art-deco-look which has inspired countless artists, including the famous Hergé. Text (c) Lambiek