Ticonderoga Page 3

Comme souvent avec les séries de Pratt des années Cinquante, les pages ont été remontées au gré des publications et des contraintes éditoriales.

Toujours en Argentine à cette époque, Hugo Pratt participe alors, avec Hector Oesterheld, au lancement d'une nouvelle revue, Frontera. Tous les eux passionnés par l'époque coloniale Américaine, ils lancent, après Sgt Kirk, une nouvelle série, Ticonderoga, qui représente une nouvelle étape dans le parcours artisitque de Hugo Pratt. Les personnages deviennent plus denses, plus contemplatifs, plus ambigus aussi...

Dans le tumulte de toutes ces éditions/rééditions, j'ai été évidemment ravi de trouver une page complète, même si celle-ci porte les traces des différentes opérations chirurgicales qu'elle a subies... Pour autant, le rendu de cette patrouille à cheval sous la frondaison offre de multiples temps forts ! Le portrait du jeune narrateur, Caleb Lee, qui dissimule mal sa nervosité contraste violemment avec celui du sergent, apparemment impassible. Leur dialogue dépassionné est merveilleusement mis en scène par l'omniprésence des arbres dont l'aspect change constamment : la case 2, étroite et exclusivement à l'encre, semble illustrer un passage difficile et sombre qui enferme les personnages avant, dans l'amplitude de la case 3, de traverser un passage plus lumineux, grâce au travail au lavis. Je pense d'ailleurs que Gisela Dester est intervenue sur cette partie (Elle a assisté Hugo Pratt sur ies premeirs épisodes de Ticonderoga et preprendra la série après son départ d'Argentine en 1959).