Tardi, Ici Même, planche 134

Planche originale 134 du Ici Même de Jacques Tardi

Signée en bas à droite

Planche originale 134 de l'album "Ici Même", prépublié dans les premiers numéros de "A Suivre" en 1978, puis en 1979 aux éditions Casterman, sur un scénario de Jean-Claude Forest. Encre de Chine.

Une planche d'ouverture de chapitre qui utilise un procédé cinématographique que Jacques Tardi manie assez souvent (voir planche de La Débauche dans cette même galerie): le zoom progressif et décalé, qui nous amène, au fil des cases, du plan large (le mur et sa bicoque) jusqu'au portrait serré d'Arthur.

Pour moi l'un des meilleurs albums signés Tardi, même si celui-ci me confiait récemment avoir un peu souffert sur la fin, tandis que Forest continuait d'allonger son histoire, qui n'en finissait plus: 163 planches! Reste un travail graphique de toute beauté, avec ses noirs et blanc ultra-contrastés. Et une sommet de poésie et de satire sociale, avec des dialogues ciselés. Onirisme, érotisme, expressionnisme, surréalisme et de nombreux autres "isme" caractérisent ce chef d'oeuvre à l'époque très innovant et considéré aujourd'hui comme un "classique".

Arthur Même, totalement fou et que Julie "aime bien" finit par apparaître comme le moins aliéné du "Pays clos", qu'il voudrait transformer en une "grande éponge sanglante" (voir autre planche dans cette même galerie).

"Vendredi 31 mai. 12h... Rien", écrit ici Arthur en attendant de pouvoir dire "(sa)haine, (son) dégoût" à Julie. Et de se lamenter sur son "zizi ratatiné", lui qui est perpétuellement ratatiné dans son réduit, simple protubérance posée sur "son" mur.