Dans la collection de Jan 
Promenade par Nicole Claveloux - Planche originale
114 

Promenade

Planche originale
1980
Techniques mixtes
Encres de chine et gouache sur contre collé
42.2 x 57.2 cm (16.61 x 22.52 in.)
Ajoutée le 16/02/2025
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Description

Promenade

Inscriptions / Signatures

Oui

Commentaire

Nicole Claveloux est une artiste graphique des années 1970 dont la carrière, riche et éclectique, embrasse simultanément l’illustration jeunesse, la bande dessinée et la peinture. Ce qui traverse toute son œuvre, c’est son authenticité : une vision unique, un regard singulier qui défie les conventions.

À l’époque où elle collabore avec les magazines Ah Nana, Métal Hurlant et Charlie, elle crée, entre autres, La Main Verte avec Edith Zha, une œuvre marquante du surréalisme et de l’expérimentation graphique en bande dessinée. Mais avec le changement du climat d'édition, elle peine à trouver un espace où exprimer pleinement sa vision au sein du neuvième art. Progressivement, elle s’éloigne alors de la bande dessinée pour se consacrer davantage à l’illustration jeunesse et à la peinture, où son imaginaire foisonnant trouve un terrain plus accueillant.

Fait remarquable, à 84 ans, elle rencontre un éditeur qui place l’imaginaire au cœur de son projet éditorial. Ce déclic lui permet de revenir à la bande dessinée avec Ce soir, c’est cauchemar, un album magistral qui prouve que son talent et son inventivité restent intacts, même après des décennies d’absence dans le domaine.

Quant à ses peintures, bien que moins connues du grand public, elles ont été mises à l’honneur lors d’une grande rétrospective à Angoulême en 2020 et, plus récemment, par la galerie Huberty & Breyne à Bruxelles.

Ses influences sont multiples : Hieronymus Bosch, le surréalisme, l’art psychédélique, ainsi que de nombreux illustrateurs qui, comme elle, ont repoussé les frontières du visuel.

La Promenade reprend un thème central de La Main Verte : la fuite d’un personnage oppressé par un environnement étouffant. Dans La Main Verte, l’héroïne s’échappe de la chambre qu’elle partage avec un pessimiste maladif en traversant un mur et, symboliquement, en perdant ses vêtements. Elle se retrouve alors dans une pièce envahie de plantes, en compagnie d’un homme aussi perdu que le précédent.

Ici, un homme nu semble s’effondrer à travers les murs et s’enfoncer dans le sol. Fuit-il ? Tente-t-il d’échapper à une force invisible, ou bien embrasse-t-il ce pouvoir qui lui permet de transcender la matière ? Au loin, une autre silhouette flotte, preuve qu’il n’est pas seul dans cet espace onirique. Les éléments antiques qui parsèment la scène évoquent des civilisations oubliées, des temples érigés par des peuples disparus.

Est-ce une allégorie de la condition humaine transposée en couleurs psychédéliques ? Qui peut le dire ? Une chose est certaine : cette image s’imprime sur la rétine et hante la mémoire longtemps après qu’on l’ait vue.

Quelques liens :

http://claveloux.curiosa.free.fr
http://nicole.claveloux.free.fr

Publications

  • Nicole 9
  • Cornelius Editions
  • 2020-07-09
  • Page intérieure
  • Les chemins de l'étrange
  • Cornélius
  • 09/2022
  • Page intérieure
  • Pelléas & Mélisande et autres récits
  • Cornélius
  • 09/2023
  • Page 22

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A propos de Nicole Claveloux

Nicole Claveloux fait ses études aux Beaux-Arts de Saint-Etienne puis s'installe à Paris en 1967. Elle dessine d'abord des bandes dessinées, puis illustre des journaux pour BAYARD-PRESSE. Dès 1966, elle collabore avec les éditeurs HARLIN QUIST et François Ruy-Vidal. Elle travaille pour la publicité, en association avec Bernard Bonhomme. Ensemble, ils illustrent plusieurs albums dont « L’oiseau qui radote » (1971). En 1973, elle décide de se consacrer uniquement à l’illustration, à la bande dessinée et à la peinture et depuis cette date, ses dessins réjouissent, entre autres, les lecteurs d’Okapi. Elle donne ensuite des couvertures chez GALLIMARD, Hachette et Laffont. Elle a illustré de nombreux ouvrages par la suite, en particulier La forêt des Lilas de la Contesse de Ségur et les AVENTURES D'ALICE AUX PAYS DES MERCEILLES. Elle a à ce jour publié plus de 60 ouvrages. Son œuvre a été l’objet de plusieurs études critiques : « Nicole Claveloux et Compagnie » de Christian Bruel, Le Sourire qui mord (1995) et « Nicole Claveloux, graphiste. Le hors-champ et la représentation » (1995). Pomme d'Or de la biennale de Bratislava 1976. Texte © Ricochet-Jeunes

Autres planches originales et illustrations liées à Nicole Claveloux :