In MV9957 's collection
Pistolero  # 1 by Rafael Gallur Rivas - Original Cover
1075 

Pistolero # 1

Original Cover
2001
Gouache
30 x 42 cm (11.81 x 16.54 in.)
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Pistolero # 1
Pistolero # 13 gouache Gallur
Desperado
Desperado
Desperado
Desperado
Desperado
Desperado
Desperado
Desperado
Frazetta - Une nuit en enfer / From dusk till dawn
Expo Frazetta par Robert Rodriguez
Expo Frazetta - Guillermo del Toro et Robert Rodriguez
Bd Mexicaine - Angoulême 1984 - Couverture Rafael Gallur
Bd Mexicaine - Angoulême 1984 - planche Rafael Gallur

Inscriptions

Signature en bas à gauche

Comment

Sensacionales – PISTOLERO - Rafael Gallur

Pistolero – Verdugo de la Frontera : encore une série bien violente et crade, au langage exclusivement ordurier, différente cependant des autres Ghetto Librettos sur nombre de points :
- Cette série des années 2000 était plus soignée que les autres : mensuelle et non hebdomadaire, en couleurs, avec de grands dessinateurs intérieurs (y compris Bazaldúa), et, avec des dimensions de 13,5 cm x 17 cm, les pulps étaient comparables à nos poches d’antan.
- Ce ne sont pas des personnages one shot comme dans toutes les autres séries. Celle-ci mettait en scène deux héros récurrents : Caborca & Chabela, le pistolero et sa compagne, justiciers sur la frontière, très Dirty(d) & Dirty(t) Harry. Une mise à jour des Dupond & Dupont en quelque sorte.
- La thématique n’est plus tournée vers la turpitude des gens banals du quotidien comme dans Almas Perversas ou Relatos de Presidio. Nous sommes sur le terrain bien connu du héros justicier, la matrice même des comics US.
- Nous sommes donc au carrefour des Ghetto Librettos et des comics US, encore une histoire de frontière. D'ailleurs le titre complet est Pistolero - Verdugo de la Frontera (Pistolero - Bourreau de la Frontière). Il semble que mexicains et nord-américains n’arrivent pas plus à se quitter que français et belges, ou que "Nemo et son sous-marin" comme chantait Eddy Mitchell.

Le résultat est nettement moins intéressant du coup, comicsUSisé et donc banalisé. Reste les illustrations de couverture de Rafel Gallur, beaucoup plus rares que celles de Bazaldúa.

Rafael GALLUR RIVAS (qui signe GARR), collectionné aux USA, est l’égal de nos idoles européennes de l’illustration, les Taglietti, Biffignandi, Daeni, Ferrari, Vilajoana et Sanjulian. Malgré qu’il ait été exposé à Angoulême en 1984 à l’occasion de l’exposition consacrée à la BD mexicaine (avec Sixto Valencia, Hugo Rangel, Eko et José Palomo entre autres), son œuvre reste largement méconnue en France.

Du point de vue du style, Gallur est beaucoup plus réaliste que Bazaldúa. C’est un réalisme hardcore mais très stylisé. On sent chez lui la recherche d’un équilibre entre dessin et peinture ; si on perçoit bien l’amour du trait ciselé propre aux vrais dessinateurs, le pinceau du peintre adoucit les contours et donne volume et densité à la chair. Il y a en outre une vraie réflexion sur la couleur ; dans cette série Pistolero, si le premier numéro affichait encore des couleurs pétantes comme dans d'autres séries (Guerreros del Ring, La Ley del Revolver), par la suite les couleurs froides seront en accord avec le contenu brutal et sordide.

Hollywood-Mexico connection - DESPERADO : Coté inspiration, le modèle du pistolero et sa compagne n’est pas à chercher bien loin. Le pistolero et sa compagne, Caborca et Chabela, me font furieusement penser au couple glamour formé par Antonio Banderas et Salma Hayek dans le Desperado de Robert Rodriguez en 1995 (voir photos jointes).

Tout comme John Woo qui avait inventé une nouvelle façon de filmer la violence qui a été abondamment reprise, Quentin Tarentino et son pote Robert Rodriguez ont inventé à la même époque un genre à part, basé sur des références détournées à la limite de la parodie, des codes cinématographiques dans le cas de Tarentino, des codes culturels mexicains dans le cas de Rodriguez, empreints d’ultra violence et de dialogues décalés et bouffons. Le cinéma de Rodriguez avec des films comme El Mariachi, Desperado, Machete, Une Nuit en Enfer, Sin City, est une sorte d’actualisation du western spaghetti.

Frank Frazetta qui était une des idoles de Robert Rodriguez, avait dessiné à sa demande une affiche pour son film Une nuit en enfer (From dusk till dawn – voir photo jointe) ; Robert Rodriguez lui consacra un musée temporaire à Austin au Texas (voir photos).

Et on sait que Gallur et Frazetta ont fini par travailler pour les franchises américaines. Comme je le disais dans mon commentaire pour La Ley del Revolver # 541, les échanges culturels autour de la frontière USA-Mexique alimentent régulièrement les univers comics et surtout cinéma en permettant la réalisation de quelques chef-d ’œuvres.

Aujourd’hui la BD mexicaine peine à renaître et le cinéma de Tarentino – Rodriguez est dévitalisé. D’autres ont suivi leur pas et réalisé les meilleurs films de ces dernières années : Guillermo del Toro, Alejandro González Iñarritú, Tommy Lee Jones, les frères Coen et Denis Villeneuve. Voilà pour le passé récent et le présent. Quant à ce qui est du futur … ???

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About Rafael Gallur Rivas

Rafael Gallur was born in Mexico City. He began his career assisting Zótico Fonseca and Carlos Mabridis and published his first work in newspaper La Prensa. He then worked for the publishing house Edar (later Vid) on comic books like Mini Terror, Mini Aventuras and Mini Policíaras, and for EJEA on 'Frank Kein', 'Posesion Diabolica' and 'Sangre India'. He eventually left the illustrations of comics to focus on cover paintings, among others for Sensacionales de Lucha, Vaqueros and Maestros under the pseudonym Garr. He later returned to interior art with stories for Arena, and inking jobs for DC and the 'Star Trek' mini-series. Gallur is an illustrator for the Ghetto Librettos (small Mexican pulp comic books full of sex and violence) by Editorial Mango, like El Pisolero, Guerreros del Ring and Guerreros Del Ring Especiales. Text (c) Lambiek