Dans la collection de rayas
Océane
Encre de Chine
90 x 110 cm (35.43 x 43.31 in.)
Ajoutée le 18/06/2025
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Description
Un graal pour moi ... je me permets de vous partager l'histoire de ce tableau ...
Inscriptions / Signatures
Oui
Commentaire
Tableau réalisé par Enki Bilal pour l’émission de l’Art et du Cochon sur Arte :
Le concept est de faire les passerelles entre l'art culinaire et les arts plastiques ; voici quelques émissions marquantes :
Les natures mortes de Chardin, avec Pierre Gagnaire
Les grottes de Lascaux, avec Michel Bras
Le Déjeuner sur l'herbe de Manet, avec Mathieu Pacaud
...
En 2007 Enki Bilal inventa dans sa Tétralogie du Monstre un repas servi en lévitation en 2027 où se mêlaient ormeaux grillés à l’unilatérale, pointe de galanga, pousse pieds, placoderme givré et joues d’holocéphale flambées…
Thierry Marx a pris sa recette au pied de la lettre pour la lui servir en menu. Au-delà de la prouesse culinaire, se pose en filigrane la question de l’alimentation de la planète en 2027 et au-delà.
Extraits de l’entretien croisé
Enki Bilal : Thierry Marx a cuisiné à partir d'un menu que j'avais rédigé dans Quatre ?, dernier volet de La Tétralogie du monstre, en 2007. C'est d'ailleurs la couverture de l'album : une table avec quatre personnages en lévitation au-dessus de Paris. Pour ce repas, que j'ai projeté en 2027, je n'ai pas inventé d'aliments mais j'ai cherché à produire une forme d'étrangeté dans -l'intitulé des plats : ormeaux grillés à l'unilatérale, pouces-pieds aux douze poivres et implosion d'oursin, placoderme givré... Et j'ai choisi des produits de la mer parce que le fond des océans est pour moi un monde fascinant, plein de mystères.
Thierry Marx : Ce qui m'a interpellé, dans le menu inventé par Enki Bilal, c'est que, pour imaginer l'alimentation dans un monde complètement fantasmé, il a choisi des ingrédients qui ont traversé les siècles. Le placoderme, un poisson préhistorique des grandes profondeurs. Les pouces-pieds, ces crustacés qui résistent à tout, même aux radiations. La dimension « survi-valiste » était également intéressante : l'ormeau, c'est de la protéine pure, ça vous maintient en vie ; les pouces-pieds, c'est de l'iode, ça préserve le fonctionnement de votre cerveau.
Enki Bilal : La cuisine est un acte qui demande une forme de sensibilité. Comme pour l'art, l'accident joue un rôle important. Je trouve intéressant de faire dialoguer ces deux disciplines : ce sont des actes de recherche, d'audace, qui produisent du plaisir. On marie les goûts comme on marie les pigments. Même si je ne suis pas comme Claude Chabrol, qui mettait une scène de repas dans chaque film, il y a souvent dans mes histoires des moments où mes personnages se rencontrent autour d'une table, avec une incidence sur la narration. La qualité de ce qu'il y a dans l'assiette fait partie de ma façon de vivre.
Thierry Marx : Dans le travail d'Enki Bilal, un dessin, c'est trois gestes : une texture, un trait et une feuille blanche. En cuisine, on a quatre ingrédients au maximum. Et, dans mon métier comme dans le sien, avant de casser les codes, il faut apprendre à les respecter. Son oeuvre ne serait pas celle qu'elle est s'il n'avait pas appris le crayon, le pastel, la peinture. En cuisine, il faut maîtriser le répertoire classique pour pouvoir faire de la gastronomie dite « moléculaire ». Apprendre le cadre pour mieux pouvoir en sortir.
Par la suite le tableau sera exposé à Hong Kong à la galerie Over the Influence en 2017: le thème de l’expo « Post Wars – Paintings & Drawings ». Enki Bilal réalisera pour l’occasion 2 autres grands tableaux et une série de 5 calques.
https://www.mutualart.com/Exhibition/Enki-Bilal--Post-Wars---Paintings-and-Dr/A30B42D72E5513AD
Enfin, ce tableau fait écho à la couverture de Bleu Sang (expo mythique à la galerie Desbois) avec le personnage féminin de Bilal, seule devant son assiette, avec du poisson … même encadrement par Bilal, mêmes dimensions de tableau …
Le concept est de faire les passerelles entre l'art culinaire et les arts plastiques ; voici quelques émissions marquantes :
Les natures mortes de Chardin, avec Pierre Gagnaire
Les grottes de Lascaux, avec Michel Bras
Le Déjeuner sur l'herbe de Manet, avec Mathieu Pacaud
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En 2007 Enki Bilal inventa dans sa Tétralogie du Monstre un repas servi en lévitation en 2027 où se mêlaient ormeaux grillés à l’unilatérale, pointe de galanga, pousse pieds, placoderme givré et joues d’holocéphale flambées…
Thierry Marx a pris sa recette au pied de la lettre pour la lui servir en menu. Au-delà de la prouesse culinaire, se pose en filigrane la question de l’alimentation de la planète en 2027 et au-delà.
Extraits de l’entretien croisé
Enki Bilal : Thierry Marx a cuisiné à partir d'un menu que j'avais rédigé dans Quatre ?, dernier volet de La Tétralogie du monstre, en 2007. C'est d'ailleurs la couverture de l'album : une table avec quatre personnages en lévitation au-dessus de Paris. Pour ce repas, que j'ai projeté en 2027, je n'ai pas inventé d'aliments mais j'ai cherché à produire une forme d'étrangeté dans -l'intitulé des plats : ormeaux grillés à l'unilatérale, pouces-pieds aux douze poivres et implosion d'oursin, placoderme givré... Et j'ai choisi des produits de la mer parce que le fond des océans est pour moi un monde fascinant, plein de mystères.
Thierry Marx : Ce qui m'a interpellé, dans le menu inventé par Enki Bilal, c'est que, pour imaginer l'alimentation dans un monde complètement fantasmé, il a choisi des ingrédients qui ont traversé les siècles. Le placoderme, un poisson préhistorique des grandes profondeurs. Les pouces-pieds, ces crustacés qui résistent à tout, même aux radiations. La dimension « survi-valiste » était également intéressante : l'ormeau, c'est de la protéine pure, ça vous maintient en vie ; les pouces-pieds, c'est de l'iode, ça préserve le fonctionnement de votre cerveau.
Enki Bilal : La cuisine est un acte qui demande une forme de sensibilité. Comme pour l'art, l'accident joue un rôle important. Je trouve intéressant de faire dialoguer ces deux disciplines : ce sont des actes de recherche, d'audace, qui produisent du plaisir. On marie les goûts comme on marie les pigments. Même si je ne suis pas comme Claude Chabrol, qui mettait une scène de repas dans chaque film, il y a souvent dans mes histoires des moments où mes personnages se rencontrent autour d'une table, avec une incidence sur la narration. La qualité de ce qu'il y a dans l'assiette fait partie de ma façon de vivre.
Thierry Marx : Dans le travail d'Enki Bilal, un dessin, c'est trois gestes : une texture, un trait et une feuille blanche. En cuisine, on a quatre ingrédients au maximum. Et, dans mon métier comme dans le sien, avant de casser les codes, il faut apprendre à les respecter. Son oeuvre ne serait pas celle qu'elle est s'il n'avait pas appris le crayon, le pastel, la peinture. En cuisine, il faut maîtriser le répertoire classique pour pouvoir faire de la gastronomie dite « moléculaire ». Apprendre le cadre pour mieux pouvoir en sortir.
Par la suite le tableau sera exposé à Hong Kong à la galerie Over the Influence en 2017: le thème de l’expo « Post Wars – Paintings & Drawings ». Enki Bilal réalisera pour l’occasion 2 autres grands tableaux et une série de 5 calques.
https://www.mutualart.com/Exhibition/Enki-Bilal--Post-Wars---Paintings-and-Dr/A30B42D72E5513AD
Enfin, ce tableau fait écho à la couverture de Bleu Sang (expo mythique à la galerie Desbois) avec le personnage féminin de Bilal, seule devant son assiette, avec du poisson … même encadrement par Bilal, mêmes dimensions de tableau …
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A propos de Enki Bilal
Enes Bilal, dit Enki Bilal est un réalisateur, illustrateur, dessinateur et scénariste de bande dessinée né en 1951 à Belgrade et installé en France. Son œuvre se situe en partie dans la science-fiction et aborde notamment les thèmes du temps et de la mémoire. En 1987, il obtient le grand prix du festival d'Angoulême.