Dans la collection de alessiu 
Mister i page 6 par Lewis Trondheim - Planche originale
1709 

Mister i page 6

Planche originale
2005
Techniques mixtes
Feuille A4 papier crob'art - cadre/gaufrier réalisé à l'imprimante jet d'encre - Dessin au feutre à pigments
21 x 29.7 cm (8.27 x 11.69 in.)
Cm
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5 premiers strips
6 derniers strips
Page 5

Description

Des histoires en une page mettent en scène Mister I, qui n'a qu'un seul objectif : trouver à manger pour calmer sa faim.
Irait-il jusqu’à commettre des actes répréhensibles ? Et bien, oui ! Les vols, meurtres et autres maltraitances s’enchaînent sur un rythme endiablé, le conduisant systématiquement vers une fin inéluctable et tragique.
Ça pourrait être tragique, c'est surtout carrément drôle !
Le dessin de Trondheim reste minimaliste et toujours expressif. L’auteur possède une imagination débridée et réussit à donner un maximum d’informations avec un minimum de détails. Chapeau !

En 2005, Lewis Trondheim se retrouve directeur de la collection Shampooing chez Delcourt, qui (selon le livret de présentation) «lave la tête et fait des bulles». Il inaugure la chose avec deux publications, la réédition de Mister o (déjà publié en 2002) accompagné d’un nouveau venu, Mister i.
Les deux albums fonctionnent sur un même principe : une grille (serrée) de dix cases par six, et une variation sur un thème immuable, Mister o et sa crevasse à traverser, Mister i et sa faim à satisfaire. On connait la propension de Lewis Trondheim à s’instaurer des contraintes.
Bien sûr, tout le plaisir de la chose réside dans les mises en scène plus ou moins élaborées qui, systématiquement, les conduiront à l’échec.
Au fil des pages, Trondheim met en place une galerie de personnages et animaux plus ou moins virulents ou vindicatifs, avec le défi de trouver de nouvelles manières inattendues de mener la séquence à son terme. C’est simple, distrayant et particulièrement cruel et sanglant.

(source : site Delcourt, Bedetheque, ww.du9.org, le briographe.com)

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Commentaire

Les cases minuscules (60 cases sur un format A4) sont dessinées avec un maximum d'économie graphique.
On y trouve des personnages aux corps patatoïdes, avec des membres en fil de fer et deux points pour les yeux... Pourtant cela fonctionne. D'abord, parce que la simplicité graphique n'empêche pas l'expressivité.

Du fait aussi d'un séquençage très lisible des mouvements et des actions, qui donne la sensation de suivre une série de dessins animés sans paroles. L'essentiel réside bien sûr dans l'originalité et le farfelu des histoires, très scénarisées (n'oublions pas qu'une planche "standard" contient souvent six cases et non soixante).

Evidemment, plus on avance dans l’album, plus il est difficile de ne pas songer à l’Ouvroir de Bande dessinée Potentielle (OuBaPo), collectif fondé en 1992 avec quelques autres acolytes (notamment Etienne Lécroart et Jochen Gerner) soucieux eux aussi d’exploiter toutes les facettes de ce média. Trondheim s’impose ici des contraintes concernant le format et la chute de chaque page, ce qui l’oblige dès lors à déployer toute son imagination pour précipiter son personnage de vie à trépas de manière inattendue.
...
Les premières histoires de Trondheim, publiées dans ACCI H3319, consistent souvent en une suite de cases photocopiées autant de fois que nécessaire, formant ainsi des strips où seuls les dialogues changent d'une case à l'autre. Cette technique, que l'OuBaPo appellera par la suite itération iconique, et le graphisme peu appliqué de Trondheim, semblent démontrer un certain radicalisme, une volonté de désacralisation du dessin. Ceci impose à l'auteur une lisibilité qui fait penser à la ligne claire.

L'exercice de Moins d'un quart de seconde pour vivre impose de nouvelles contraintes. Il s'agit toujours d'itération iconique, mais avec des cases en nombre limité (huit), dessinées par un autre (Jean-Christophe Menu). Trondheim doit donc recourir à certains artifices pour garder un maximum de liberté dans le dialogue, notamment en multipliant les personnages hors-champ.
Cependant, la narration de Trondheim reste classique. Il ne révolutionne pas les grands principes et les outils du comic strip tels que la mise en page, mais utilise des thèmes et des personnages bizarres, qui suffisent parfois à eux seuls à justifier un gag. C'est dans le décalage que Trondheim trouve sa marque de fabrique.

C'est en entamant Lapinot et les carottes de Patagonie que Trondheim va rompre avec l'itération iconique et passer à la bande dessinée zoomorphique.


Ci-dessous le lien vers un essai "Un homme libre qui s'oblige. Lewis Trondheim sous contrainte" :
http://gciment.free.fr/bdessaitrondheim.htm


(source : site Delcourt, Bedetheque, ww.du9.org, le briographe.com, actuabd).

Publication

  • Mister I
  • Delcourt
  • 10/2005
  • Page 6

Thématiques


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A propos de Lewis Trondheim

Laurent Chabosy, dit Lewis Trondheim est un dessinateur, scénariste et éditeur français de bande dessinée. Il est un des membres fondateurs de L'Association, de l'OuBaPo, de la collection Shampooing de Delcourt, du « Syndicat des Auteurs de Bande Dessinée » et de la revue Papier. Il est connu pour être un auteur très prolifique, et pour son style anthropomorphique.