Les filles d'Aphrodite - T1

Les filles d’Aphrodite
Planche n°19 du tome 1 : « Mort à la carte »
La scène se passe à New York en 1935, dans l'appartement de Lenni.
Mona et elle dirigent une agence matrimoniale, l'agence "Aphrodite". Une de leurs clientes vient juste d'être assassinée. Une dame de cœur a été retrouvée sur les lieux du crime.

À cette époque, en 1999, André Taymans animait trois séries en même temps (Caroline Baldwin, Les filles d’Aphrodite et Mac Namara). Pour tenir le rythme, il a dû déléguer une partie de ses activités. En ce qui concerne Les filles d’Aphrodite, c’est Pierre Lamar qui a réalisé les crayonnés de tous les décors des deux premiers tomes. On peut d'ailleurs remarquer que la case n°10 est signée AT+PL... À noter qu’il sera ensuite plus connu sous son vrai nom, Michel Jacquemart, en tant que scénariste pour plusieurs albums de Lefranc (dont notamment Le maître de l’atome dessiné par André Taymans en 2006).
Les deux hommes sont amis de longue date car ils ont commencé à travailler ensemble dans une agence de publicité. De plus, ils avaient déjà collaboré de la même façon, trois ans plus tôt, pour une histoire parue dans le magazine Je bouquine. André Taymans avait alors besoin de décors de type 1900. Pour ce premier tome des filles d’Aphrodite, Pierre Lamar s’est carrément installé chez André Taymans pendant l’été 1999 et a travaillé avec lui dans son atelier : il mettait en place la planche avec ses décors avant qu’André Taymans n’ajoute les personnages et procède à l’encrage.
(Pierre Lamar explique tout ceci dans une interview que l’on peut retrouver dans un carnet de croquis intitulé « Cartes sur table », paru en octobre 2002 aux éditions « Point image – JVDH »)
Je dois avouer qu’au moment de sa publication, je n’avais pas été totalement convaincu par le scénario de Corine Jamar, mais en ce qui concerne l’aspect graphique et notamment les attitudes des personnages, le travail d’André Taymans sur ce triptyque m’avait totalement bluffé. Lenni, la blonde, et Mona, la brune, sont parfaitement complémentaires et représentent à merveille ces Américaines chics et émancipées des années trente qui viennent d’obtenir le droit de vote.
On peut d’ailleurs observer sur cette planche la dualité entre les deux femmes. En quelques touches, l’auteur arrive à nous présenter une Lenni qui se révèle totalement délurée (et sexy, ce qui ne gâche rien), alors que Mona, imperturbable, apparaît bien plus sérieuse et semble mener la barque.
La mise en scène est également sacrément bien maîtrisée avec cette succession de plans très variés (15 cases !) qui font progresser une intrigue qui va s’emballer dans le dernier strip, admirablement conclu par cette case finale qu’André Taymans est parvenu à rendre ultra dynamique.

En conclusion, même si jusqu’à maintenant j’étais resté très fidèle à Caroline Baldwin, je suis bien content d’avoir pu m’offrir ma première planche de cette autre série importante dans la carrière d’André Taymans et il n’est pas exclu que je craque à nouveau si une telle occasion se représentait !