Le Schtroumpf au drakkar façon Hultrasson, 1976.

Marc WASTERLAIN : encre de chine pour une illustration publiée en page 6 de la version française du catalogue des Editions DUPUIS 1976. Annotations manuscrites de l’auteur.


Chaque page de ce catalogue est illustrée par une saynète imaginée par Marc WASTERLAIN, dans laquelle un SCHTROUMPF vient s'intégrer dans l'univers de l'album ou de la série à promouvoir. On retrouve l'esprit des fameux bandeaux-titres hebdomadaires créés par André FRANQUIN pour dynamiser les couvertures du Journal de SPIROU à partir de 1953. Entre hommage et douce parodie.


Il est assez difficile de dénicher des originaux des SCHTROUMPFS dessinés par Marc WASTERLAIN, de l’époque où il travaillait sous la houlette de PEYO. Son trait nerveux reste très caractéristique et permet de distinguer la part qui lui revient dans les publications de PEYO.


HULTRASSON ? « Les expéditions et les exploits d’un Viking très spécial… » nous dit le catalogue DUPUIS.


L’illustration évoque de manière parodique l’univers des Vikings, c’est-à-dire celui de la série HULTRASSON, apparue dans SPIROU en 1964 sous les plumes et pinceaux de Marcel REMACLE et Marcel DENIS, suivant des scénarios de Maurice TILLIEUX. Un Schtroumpf navigue sur un tout petit drakkar en piètre état, une grenouille postée sur un nénuphar rappelle la taille minuscule de ce rafiot bien inoffensif. Notre Schtroumpf arbore un sourire bienveillant, et le casque orné de cornes qui se substitue à son éternel bonnet blanc lui sied à merveille. La figure de proue de la coquille de noix oscille entre le sourire et l’inexpressivité un peu molle, ce qui répond à l’attitude passive et vaguement hébétée du batracien. Au final, le surgissement de cet improbable navire de conquête laisse une impression de comique décalé, presque burlesque.


On notera qu’en 1976 les trois premiers albums de la série sont épuisés, DUPUIS ne les rééditera d’ailleurs jamais ; seul le quatrième et dernier volume, dessiné par VITTORIO, réside au catalogue. L’éditeur lui-même considérait sans doute HULTRASSON comme une bande dessinée vouée à rester anecdotique.