La Mort Vivante - Pl 47

Planche 47 de La Mort Vivante, album dessiné par Alberto Varanda et scénarisé par Olivier Vatine, tiré de l'oeuvre de SF imaginée par Stéphane WUL en 1958

Signée

J’Aurais toujours voulu acquérir une planche de La Geste des Chevaliers Dragons d’Alberto Varanda, mais au moment où je me suis intéressé aux originaux, il était vraisemblablement déjà trop tard.
J’ai donc pris mon mal en patience et attendu un nouvel évènement graphique de cet auteur.
Quelle a été ma surprise le jour où j’ai lu la version Noir et Blanc de La Mort Vivante. J’ai tout de suite été happé par ce graphisme qui repose sur une multitude de traits entrecroisés plus ou moins épais et espacés qui arrivent à reproduire un dessin et une planche complète.
Lorsque j’ai rencontré Alberto Varanda lors d’une séance de dédicace je lui ai demandé comment il en était arrivé à choisir ce type de graphisme pour une bande dessinée et il me répondit "J'avais cette envie depuis longtemps et l'histoire s'y prêtait. Mais je n'avais pas imaginé le travail que cela allait représenter". Quand il m’a dit qu’il avait mis 4 ans pour finaliser cet album, j’ai compris que là nous étions sur l’œuvre d’une vie et que je tenais peut-être mon graal. Mais à cette époque il ne semblait pas vraiment décidé à se séparer de son travail. Bien entendu, je n’ai pas hésité une seconde le jour où j’ai pu acquérir une des planches de cet album après qu’il ait changé d’avis.
D’après certaines critiques et avis de lecteurs, La Mort Vivante n’est peut-être pas l’album à succès de la décennie, mais ce graphisme proche de la gravure du XIXe vaut à lui seul le détour.
Personnellement j’ai adoré lire et regarder cette BD dans chaque détail et le scénario tel qu’Olivier Vatine l’a pensé, pour traiter une histoire de science-fiction dans laquelle il est question de clonage et de colonisation martienne, ne laisse pas indifférent non plus.
Dans un avenir postapocalyptique, alors que les êtres humains ont colonisé Mars et que la Terre n'est plus qu'un chantier archéologique pour les générations futures, une fille meurt en tombant dans un gigantesque trou. Sa mère fera tout pour lui rendre la vie, employant les toutes dernières technologies de clonage de l'époque.
Ce récit à la fois romantique, gothique et de SF rappelle l’histoire de Frankenstein et le traitement graphique à la manière de Gustave Doré, choisi par les auteurs, ne fait que renforcer cette impression qu’on a pu retrouver dans ces récits d’anticipation d’entant ainsi que dans les films en noir et blanc qu’on a pu voir sur ce sujet.
Dans La Mort Vivante, les effets d'ombre et de texture sont créés non seulement en multipliant les croisements mais aussi en jouant sur l'espacement entre les traits et en jouant sur leur épaisseur. Un recoin sombre au premier plan ne sera ainsi pas traité de la même manière que l'obscurité au loin. Le blanc devient à son tour une couleur tant un espace vierge vient éclairer l'ensemble de la feuille. Avec cette technique, Alberto Varanda parvient à reproduire à peu près n'importe quelle texture avec de simples traits.
Mais trêve de mots, l’observation de la planche se suffit à elle-même pour comprendre toute l’intensité qui émane de ce style de dessin et des émotions qu’il peut susciter.