Immergés - tome 1 (haut de page 9)

Dans Immergés, Nicolas Juncker a adapté son dessin par rapport à ses précédentes réalisations. Ici, le trait est plus épais, plus brut, et le découpage en cases très serrées donne une impression d'enfermement. La mise en couleurs, particulièrement sombre, joue également un rôle à cet égard. Et les incursions, en lettres grasses, des bruits de fond produits par la machinerie du sous-marin, ajoutent au manque d'espace le manque de repos.

Pourtant, quand les membres d'équipage sortent du submersible, leur environnement ne s'éclaircit pas. Ce sont les mêmes tonalités qui prédominent car, si leur champ de vision est limité lorsqu'ils sont à bord, leur avenir l'est autant lorsqu'ils rejoignent la terre ferme. L'armée les aura privés de toute perspective, de toute envie, et les aura enfermés à jamais. Ils sont tous différents, que ce soit par leur âge, leur religion, leur situation sociale, ou toute autre facette de leur vie, mais ils partagent le même sort.