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Jesuit Joe - Planche n°15
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Cette planche, issue de l’album Jesuit Joe publié en 1980 chez Casterman, condense toute la poésie austère et ambiguë de l’univers de Hugo Pratt.
Dans la première case, Jesuit Joe pagaye seul dans un canoë, sur une rivière calme bordée d’arbres dépouillés.
Quelques cases plus loin, il aperçoit un oiseau perché sur une branche, tire, puis déclare froidement :
« Y’a trop de joie dans ce bois. »
Ce passage, d’une grande force symbolique, oppose la sérénité du paysage à la lucidité désabusée du héros — un homme que la beauté du monde rend étranger à lui-même.
Créé au tournant des années 1980, Jesuit Joe transpose dans le Grand Nord canadien les thèmes fondateurs de Pratt : la liberté, l’errance, la frontière morale.
Le protagoniste, policier métis de la Gendarmerie royale du Canada, est un être divisé : incarnation de la loi et de la solitude, entre culture autochtone et autorité coloniale.
Sous son uniforme rouge et son visage impassible se cache un mystique désenchanté, hanté par la violence du monde et la vanité de l’ordre.
Dans cette planche, le tir sur l’oiseau exprime une rupture intérieure, un rejet instinctif de la joie qu’il ne peut partager.
Jesuit Joe agit sans haine, mais avec une froideur quasi rituelle.
Le tir n’est pas un meurtre gratuit : il est un exorcisme, une manière de nier une harmonie inaccessible.
Cette planche exprime l’essence du héros prattien : un être lucide dans un monde absurde, conscient que la paix du monde ne lui appartient plus.
Chez Pratt, la violence devient une forme de contemplation inversée : détruire, c’est constater l’impossibilité d’être en accord avec la vie.
« Jesuit Joe, c’est un ange perdu dans la neige. Il ne croit plus à rien, mais il continue d’avancer. »
— Hugo Pratt, entretien, 1981
Dans la première case, Jesuit Joe pagaye seul dans un canoë, sur une rivière calme bordée d’arbres dépouillés.
Quelques cases plus loin, il aperçoit un oiseau perché sur une branche, tire, puis déclare froidement :
« Y’a trop de joie dans ce bois. »
Ce passage, d’une grande force symbolique, oppose la sérénité du paysage à la lucidité désabusée du héros — un homme que la beauté du monde rend étranger à lui-même.
Créé au tournant des années 1980, Jesuit Joe transpose dans le Grand Nord canadien les thèmes fondateurs de Pratt : la liberté, l’errance, la frontière morale.
Le protagoniste, policier métis de la Gendarmerie royale du Canada, est un être divisé : incarnation de la loi et de la solitude, entre culture autochtone et autorité coloniale.
Sous son uniforme rouge et son visage impassible se cache un mystique désenchanté, hanté par la violence du monde et la vanité de l’ordre.
Dans cette planche, le tir sur l’oiseau exprime une rupture intérieure, un rejet instinctif de la joie qu’il ne peut partager.
Jesuit Joe agit sans haine, mais avec une froideur quasi rituelle.
Le tir n’est pas un meurtre gratuit : il est un exorcisme, une manière de nier une harmonie inaccessible.
Cette planche exprime l’essence du héros prattien : un être lucide dans un monde absurde, conscient que la paix du monde ne lui appartient plus.
Chez Pratt, la violence devient une forme de contemplation inversée : détruire, c’est constater l’impossibilité d’être en accord avec la vie.
« Jesuit Joe, c’est un ange perdu dans la neige. Il ne croit plus à rien, mais il continue d’avancer. »
— Hugo Pratt, entretien, 1981
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About Hugo Pratt
Hugo Pratt is considered to be one of the greatest among comic artists for his versatile fantasy and use of graphic freedom, and the combination of these factors resulted in very strange stories. In his tales, reality can change into dream and vice-versa, and in this way he took his readers into the strangest lands and even through time. He is thought to be one of the first comic artists to mix literature with adventure. Hugo Pratt has been a great inspiration to comic artists all over the world.