Caroline Baldwin – Moon River

Caroline Baldwin : tome 1 - Moon River
Essai de couverture pour tester une nouvelle maquette de la série.

Le renouveau de Caroline Baldwin
En 2006, lorsqu’André Taymans accepte de reprendre Lefranc, il n’imagine sans doute pas que le succès des trois albums qu’il va dessiner (Le Maître de l’atome en 2006, Londres en péril en 2008, Le châtiment en 2010) va tuer à petit feu son héroïne fétiche, Caroline Baldwin.
En effet, pendant ces cinq années, plus personne chez Casterman ne va s’intéresser à la détective dont les ventes et les tirages vont, par la force des choses, commencer à décliner. En 2010, une nouvelle personne est nommée chez l’éditeur pour reprendre la série en main. Une de ses premières décisions sera de sortir Caroline de la très belle collection « Ligne Rouge » et de modifier la maquette des albums.

Une illustration de couverture carrée
Avant de parvenir au look définitif, plusieurs essais seront faits, et l’un des premiers sera notamment basé sur une maquette avec un dessin carré au premier plat. C’est à cette occasion qu’André Taymans va dessiner cette nouvelle version de la couverture du tome 1, Moon River.
Ce choix de format ne sera finalement pas retenu pour Caroline Baldwin, mais l’auteur le gardera plusieurs années dans un coin de sa tête et s’en servira pour la maquette des albums qu’il éditera, à partir de 2015, sous le label « Place du Sablon » (groupe Paquet).

La couverture de Moon River : un peu d’histoire
En 1996, pour la première couverture de ce qui deviendra sa série phare, André Taymans va partir d’une case de l’album (il réutilisera cette méthode très souvent par la suite) dont le décor provient de l’une des nombreuses photos qu’il a prises lors d’un séjour sur place, à Venise. Il va cependant décider de tronquer le mur afin de gagner en profondeur, mais également rajouter d’autres éléments typiques du patrimoine vénitien (les gondoles, le dôme de la Basilique Santa Maria della Salute), sans oublier le personnage principal de cette première aventure : la lune.
Ainsi est née la première version que je trouve personnellement très réussie. Néanmoins, AT choisira ensuite de renforcer la présence de Caroline en la faisant avancer vers le premier plan. Il va également modifier la forme du sac que lui ou son éditeur trouvait peut-être un peu trop neutre.
Sur la version définitive, on se retrouve donc bizarrement avec un sac qui n’est pas celui que l’on voit dans les pages de l’album.
On peut cependant préciser que, en juin 2021, pour les 25 ans de la série, est sortie une édition spéciale de Moon River avec, pour la couverture, un visuel basé sur la première version. Comme quoi…

La troisième version inédite et… inconnue : une pièce (presque) mythique
Cette version carrée que j’ai eu la chance de pouvoir acquérir représente un peu un intermédiaire entre les deux premières. Caroline y est représentée intégralement, avec le sac de forme cylindrique comme dans la version originelle, mais elle a avancé de quelques pas pour se retrouver davantage au premier plan.
Un détail par contre est entièrement inédit : sa coiffure. On la retrouve en effet arborant cette chevelure avec des pointes telle qu’elle est représentée depuis le tome 6 (et avec sa célèbre mèche rebelle qui disparaitra dans le tome 15).
Il va de soi que j’aurais préféré accrocher à mon mur une des deux premières versions, mais je comprends tout à fait qu’André Taymans ne souhaite pas se séparer de ces morceaux d’histoire de la BD.
Et puis je vous assure que ça me fait quand même tout plein de frissons quand je la contemple !!!