Dans la collection de Carbonnieux 
Christophe Blain, 2007 - Gus : Beau Bandit - Planche originale
2413 

2007 - Gus : Beau Bandit

Planche originale
2007
Encre de Chine
29 x 40 cm (11.42 x 15.75 in.)
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Extrait du film Le Voleur de Louis Malle
Extrait du film Le Voleur de Louis Malle
Extrait du film Le Voleur de Louis Malle
Le film de Louis Malle

Description

Chapitre VI, Frisco, planche 4

Commentaire

Quand on sait qu'un des films préférés de Christophe Blain n'est autre que le film "Le Voleur" de Louis Malle avec JP Belmondo, alors cet épisode prend une saveur toute particulèire !

"Parfois, mes personnages sont à la fois bandits et artistes, ils deviennent des esthètes de la transgression. Ils se prennent pour des illusionnistes.
Il y a un hiatus entre le regard qu’ils ont les uns sur les autres et ce qu’ils sont réellement, et le costume a un rôle très important à cet égard. Depuis Isaac le pirate, c’est déjà très présent. Avec Gus, les personnages sont assez coquets, ils aiment beaucoup s’habiller, changer de vêtements, adopter des styles différents. Ce sont des bandits et ils sont donc en plus obligés d’avancer masqués. Mais ils le font comme des artistes. D’ailleurs, ils sont parfois les deux en même temps : à la fois bandits et artistes. Ils deviennent des esthètes de la transgression. Ils se prennent pour des illusionnistes, ils font des hold-up un peu comme des tours de magie. Et comme n’importe quel créateur, ils ont peur de perdre ce talent, cette capacité à l’utiliser et à l’exploiter. C’est une angoisse qui nous guette souvent et beaucoup, moi le premier – même si maintenant je l’accepte mieux, je la dompte et la perçois désormais comme un mal nécessaire. Je le vis de manière moins brutale, au contraire d’Ava, qui est totalement torturée par ça.
Tous ces personnages me permettent sans doute de me déguiser moi-même avec mon dessin. C’est encore là une forme de transgression. C’est ce qui permet d’être ce qui on veut, comme dans Gus : un jour bandit, un autre shérif. Quant à la théâtralité, il y a en effet une espèce de marivaudage avec les masques, un jeu de l’amour et du hasard qui renvoie encore à la dimension intime des récits. Gus ne vit que par et pour les femmes. Elles comptent beaucoup plus pour lui que l’argent de ses braquages. D’ailleurs, son secret, lorsqu’il devient un pro du poker, c’est qu’il n’est attentif qu’aux femmes qui l’entourent. L’amour, c’est la quête qui le brûle et qui le fait avancer. Gus veut être amoureux. Au-delà du déguisement, ce personnage dispose d’une vraie élasticité, une souplesse tant physique et graphique qu’au niveau de l’écriture. Je peux en faire ce que je veux. C’est encore sa dimension cartoonesque. Il l’est plus qu’Isaac, et c’est la raison pour laquelle j’ai pris un moment mes distances avec lui. Gus est plus immédiatement burlesque et comique, alors qu’Isaac est lourd, plus pesant, plus encombré, plus sombre. Gus est doué pour l’action, alors qu’Isaac apprend. C’est un héros d’une aventure initiatique, il se construit. Gus, lui, existe vraiment, comme le copain d’Isaac, Jacques. Je n’en ai pas terminé avec eux. Là, c’est le moment, c’est mûr, j’y reviens actuellement. Isaac va continuer à apprendre. J’espère aboutir ce retour dans les mois à venir."
(interview de Christophe Blain dans Carbone)

Publications

  • Beau bandit
  • Dargaud
  • 01/2008
  • Page intérieure
  • Gus
  • Barbier & Mathon
  • 05/2018
  • Page intérieure

Voir aussi :   Gus

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A propos de Christophe Blain

Christophe Blain est un auteur de bande dessinée et illustrateur français. Christophe Blain a obtenu deux fois le prix du meilleur album au festival d'Angoulême.