Dans la collection de Carbonnieux 
Sempé, 1997 : Je t'attends samedi au car de 11h15 - Illustration originale
657 

1997 : Je t'attends samedi au car de 11h15

Illustration originale
1997
Encre de Chine
Sa fameuse plume de type "Atome 423"
Dimensions feuille : 58 x 48 cm Dimensions du dessin : 44x31
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Point Presse
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Détails
Poésie
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Verso
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Description

Grands Rêves, Denoël, 1997, Paris, p. 28...

Format raisin

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Commentaire

Cela faisait longtemps que j'admirais les choix faits par mon ami Lsu38 pour ses Sempé dont j'ai toujours bien aimé tant l'humour que le style, je m'étais dit qu'un jour sans doute j'en trouverais bien un à mon goût !

Et quand Marvin a annoncé sa vente en juin dernier, je me suis sélectionné trois cibles qui me plaisaient parmi la vingtaine mise en vente par une des ex-épouses du regretté Sempé décédé l'année dernière, lui, ce "rêveur de nature" !

La grande taille de la composition complètement intemporelle, la finesse du trait, sa lisibilité, sa sensibilité à dessiner la campagne luxuriante, les décors de l'arrière plan de ce petit village gangréné par l'urbanisation galopante, sa poésie du texte conclue avec un ton d'humour dont il avait le secret, et enfin cette bicyclette qui se retrouve tout au long de ses gags toutes époques confondues ...

En bonus, je trouvais que l'esquisse très aboutie figurant au verso permettait aussi d'appréhender le processus créatif de l'auteur pour cette illustration bucolique. D'autant plus quand on relit Sempé qui nous l'explique à l'occasion d'une interview précisant qu'il "prend ce qui vient quand ça vient" ...

Le 7 mars 2009, Sempé se livrait à Télérama (n°3086) en levant une partie du voile de son processus créatif :

T : Dessiner, pour vous, est-ce saisir un instant ou plutôt raconter une histoire ?

S : C’est une question terrible ! En fait, quand je commence un dessin, je n’ai pas d’idée préconçue sur ce qu’il doit être. C’est lorsque j’y travaille qu’il s’avère qu’il doit être en plusieurs images, ou pas. Qu’il a besoin d’être accompagné d’un texte, ou pas. Mais je n’ai pas d’idée prédéfinie. En tant que dessinateur humoristique, mon travail consiste à exposer le mieux qu’il m’est possible une situation. Une ambiance. Quelque chose qui a trait à la vie quotidienne des gens. C’est cela, ma contrainte. Le dessin humoristique est un genre très spécifique. Ce n’est ni du dessin politique, ni de la bande dessinée. C’est un genre sans repères : ce peut être, par exemple, un couple qui marche dans la rue, la scène a pu se produire la veille ou un demi-siècle auparavant, on ne sait pas. C’est ce qui m’a toujours charmé dans le dessin d’humour : cette absence de repères, cette intemporalité. Mais quand je m’installe à ma table de travail, je ne me dis pas que je vais faire un dessin comme ceci ou comme cela, je prends ce qui vient. Quand ça vient. Parfois, ça vient un peu tard. Parfois, ça ne vient pas.

T : Vous dites volontiers être très inattentif à ce qui vous entoure. De quoi votre imagination se nourrit-elle ?
S : Elle se nourrit de moi. Tout simplement. De la nécessité de faire des dessins. Un jour c’est une forêt, un autre c’est une ville ; une fois c’est un enfant, une autre ce sont de grandes personnes. Cela dépend de ce à quoi je pense à ce moment-là. De ce qui se passe autour de moi, je ne vois pas grand-chose, parce que j’ai la tête ailleurs, je pense toujours à autre chose. C’est mon défaut depuis que je suis tout gosse : en quelque endroit où je me trouve, même si je veux m’intéresser à ce qui se passe, même si j’ai l’air intéressé par ce qui se passe, ce n’est pas vrai, je ne suis pas vraiment là. Je suis plutôt rêveur de nature, mais je combats cet aspect de ma personnalité. En essayant, dans mes dessins, d’être minutieux, de soigner les détails, pour être plus près de la réalité, au plus près du dessin idéal tel que je l’imagine. Et, dans la vie même, si je n’étais pas allé contre cette tendance à la rêverie, je n’aurais pas fait grand-chose.

Et à propos de la bicyclette, il dira encore en 2017 à d'autres journalistes de Libération que «J’étais quelqu’un qui se déplaçait, quel que fut le temps, toujours à bicyclette. Il pouvait tomber des cordes, j’arrivais parfois dans des endroits, trempé des pieds à la tête. C’était comme ça. Et puis, j’ai eu un accident cérébral il y a quelques années, et on m’a interdit de remonter sur un vélo

«J'adore écrire. Je ne suis ni Proust, ni Molière, ni Shakespeare, mais je fais de mon mieux. Premièrement, ça va plus vite. Et puis, on a l'impression qu'en écrivant, on agit. Quand on dessine, on n'agit pas.» (Interview 2019, RSF)

Publication

  • Grands rêves
  • Denoël
  • 10/1997
  • Page intérieure

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A propos de Sempé

Jean-Jacques Sempé dit Sempé, est un dessinateur français, né à Bordeaux. Ses dessins humoristiques ont été publiés entre autres dans Sud Ouest, L'Express, Le Figaro, Le Nouvel Observateur, Télérama, The New Yorker, Le Moustique, Le Rire, Noir et Blanc, Ici Paris, Paris Match. En 1954, Sempé fait une rencontre décisive, René Goscinny. Leur duo donne naissance aux aventures du Petit Nicolas. En presque dix années de collaboration, Goscinny écrit 222 histoires illustrées par environ mille dessins de Sempé.

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