Dans la collection de Vertommen
Edouard Aidans, Tounga - Au delà des terres froides - T 5 - Page 20. - Planche originale
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Tounga - Au delà des terres froides - T 5 - Page 20.

Planche originale
1976
Encre de Chine
Mine de plomb, encre de chine.
63.5 x 51 cm (25 x 20.08 in.)
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Description

Planche N° 20 et hyper dynamique de l’histoire « Au delà des terres froides » étant le tome 5 de la saga Tounga.

Inscriptions / Signatures

Inscriptions manuscrite et paraphe du correcteur en bas de la planche. Etiquette d’imprimerie Lombard au dos.

Commentaire

Histoire parue dans Journal Tintin N° 2 du 06 janvier 1976 (avec une double couverture du journal) au N°17 du 20 avril 1976 (31ème année).
Planche parue dans un album (46 planches) aux Lombard en janvier 1977 et ayant été réédité diverses fois.
Se trouve également dans l’Intégrale 3, des éditions Joker, paru en octobre 2003.


Auteur belge d’Andenne, Edouard Aidans s'initie à la photographie et trouve un emploi de laborantin à Bruxelles où il s'y installe. Il suit les cours du soir de l’Académie des Beaux-Arts et découvre le petit monde de la bande dessinée.

Si Edouard Aidans a été un véritable pilier du journal Tintin, il faut savoir que c’est dans les pages de Spirou qu’il a effectué ses premières armes, à l’âge de 16 ans, et pour y réaliser des Histoires de l'oncle Paul.
Il s’est surtout illustré dans le dessin « réaliste », dont Tounga (1) est l'exemple le plus abouti. Les connaisseurs savent qu’il a également dessiné « Les Panthères » (scénario de Greg), « Tony Stark » (avec Jean Vanhamme pour 4 épisodes sur 6)
Epoque ou Edouard Aidans créera un studio où viendront les auteurs comme Cris Lamquet, Claude Laverdure et Magda.

En 1986 voit naître « La Toile et la Dague », un sujet historique (Renaissance italienne) créé avec le scénariste Jean Duffaux.

Il reprend la célèbre série Bernard Prince en 1992, lancée et menée pendant 10 ans par Greg au scénario et Herman au dessin. Greg reste toujours aux commandes de l´équipage. Seulement deux épisodes réalisés et publiés car la série est alors arrêtée par le décès du scénariste Greg en 1999.


Bien avant « Rahan », il y a eu « Tounga » !
Classique de la BD préhistorique, qui a fait les beaux jours de l’hebdomadaire « Tintin » de 1962 jusqu’au milieu des années 1980, il est dans le droit fil des classiques littéraires du genre (2).
Edouard Aidans s’attache à décrire les difficultés de la vie des premiers hommes, sans s’astreindre pourtant à une vérité historique trop contraignante.
Tounga est fort, courageux et indemne des peurs qui frappent ses contemporains.
Les premiers volumes sont assez sages relativement au découpage des pages.
C’est, à mon humble avis, qu’au quatrième album de la série, « La Grande peur » en 1975, Edouard Aidans montre un plus grand dynamisme.
Il n’est pas interdit de penser que le succès d’un autre héros de la préhistoire, « Rahan », apparu en 1969, a poussé Edouard Aidans vers une plus grande expressivité.


Concernant cette planche présentée de l’album « Au delà des terres froides », cette histoire et son graphisme en sont (toujours pour mon humble avis) les meilleures de la saga.
Dans cette histoire, notre héros Tounga est en plein doute, et la traversée des montagnes, où les obstacles seront nombreux et terribles le poussera à retrouver une foi et un courage qu'il croyait perdus à jamais.
Nous retrouvons d’excellents dessins au service de combats féroces et de paysages splendides.
C’est bien simple, Edouard Aidans est alors au sommet de son encrage.


Rarissime planche car on y retrouve Tounga en pleine action mais également Nooun et Omaha. Soit les trois principaux héros de cette série phare du journal Tintin.
Mais c’est surtout la dynamique de ce combat qui époustoufle avec profusion d’émanata, de traits ou ligne de mouvement et trait de vitesse.
Sans parler des divers angles de vue pour permettre de créer un dynamisme, afin de varier les scènes. C'est comme si nous étions dans l'image ; vivant cette scène dramatique.

La dynamique est maintenue par les personnages sur la partie gauche ou la partie droite des vignettes. Le restant en fonction de leur position de départ (case une et deux - case trois et quatre).
J’attire votre attention sur l’équilibre des deux vignettes des bandes une et deux.
L’ensemble dans un plan servant à isoler nos deux protagonistes au reste du groupe, afin de capter l’attention du lecteur et donc, de le forcer à se concentrer sur Tounga et Taok qui auront un rôle important à jouer dans l’action qui se déroule.
Bref, on se concentre sur le premier rôle en rejetant en arrière le décor et les autres personnages secondaires.
Mais surtout, en contre plongé pour les vignettes une, deux et trois.
Notre œil de lecteur.trice/spectateur.trice se trouve plus bas que le sujet, d’où un effet graphique de puissance, de supériorité de Taok, donnant un effet psychologique, que l’auteur veut nous donner en choisissant ce type de plan, en un sentiment de victoire, de domination, d’arrogance ou de mépris de Taok sur Tounga.
Sur ce plan graphique, Edouard Aidans joue à merveille sur les perspectives et les fuyantes vers le haut avec, en sus, une légère distorsion traduisant encore plus ce sentiment.
Bref, un bel effet grand angle.
Tout comme avoir cette impression de voir les armes en 3D sortir de la planche dont les gouttières s’éclatant, se désagrégeant même sous le coup de massues et autre lance.

L’emploi des cadrages, et de ses enchaînements, permettent de rendre cette page tellement si dynamique en aidant à pallier l'inconvénient de la BD par rapport au cinéma qui est "l’absence" de mouvement et la notion d'écoulement du temps.
Ici, leurs variétés réalisés par Edouard Aidans avec habilités, aide à jouer avec la psychologie et l'expression des personnages. Tout comme de les mettre en relief en modulant le suspense et d'intensité de l'action.

La quatrième vignette étant en vue oblique qui place le point de fuite (horizon) hors de la case, donc sur le côté.
Le but recherché, outre le changement de vue, sera de créer un déséquilibre afin d'exprimer l’esquive de Taok, la chute de Tounga en le plaçant dans une position inconfortable.


Cette dernière bande en plan général permettant de recentrer l’attention sur un groupe de personnage qui aura un rôle immédiat à jouer dans l’histoire et l’action décrite dans la vignette suivante, L’intervention de Kaoum avec cette perspective du combat entre ses jambes.
La cinquième vignette montrant plus spécialement les visages de Nooun (terrifié) et d’Omaha (en pleur) afin d’attirer l’œil du lecteur sur les sentiments qu’éprouve nos héros tels que la peur et la tristesse.
Ce plan renforcer encore l’aspect dramatique de la scène toujours dans le but d’attirer le regard du lecteur et donc de captiver son attention pour renforcer la tension du récit.
Cette dernière vignette débordante (vis-à-vis des autres) en ayant une ombre aux bords et donnant ainsi, un sentiment de suspension, de relief à ce dessin.


Sincèrement, en tant que lecteur, je souhaite avant tout m’immerger dans l’histoire et/ou en admirant une planche, ressentir les émotions, se laisser porter par l’action.
C’est le cas me concernant et espère (de tout cœur) que ça l’est pour vous ;-)


Je vous engage à consulter les autres œuvres d’Edouard Aidans se trouvant dans ma galerie 2DG :
www.2dgalleries.com/galleries/edouard-aidans-12585


(1) Au premier rang desquels « La Guerre du feu » de Rosny Aîné.

(2) Cette saga des premiers hommes a connu 16 volumes, parus au Lombard. Ensuite un 17ème tome aux Editions Joker.

Publication

  • Au-delà des terres froides
  • Lombard
  • 01/1977
  • Page intérieure

Voir aussi :   Tounga

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A propos de Edouard Aidans

Édouard Aidans est un dessinateur et scénariste de bande dessinée belge. Il est notamment le dessinateur des séries Tounga, Les Franval, Bob Binn et Les Panthères.