Space Pit - スペースピット

Il y a clairement trois approches du manga chez Fumio Hisamatsu. La plus récente étant celle qu’on connait au travers de son adaptation fleuve du Kojiki. Mais avant d’être cette référence du manga historique, il s’est, au cours des années 60, partagé entre adaptations d’animes télévisés pour TCJ ou œuvres plus personnelles, la plupart s'appuyant sur le travail qu’il réalisait aux côtés de celui qu’on a coutume d’appeler le dieu du manga, Ozamu Tezuka.

Ce diptyque de Space Pit en est un exemple remarquable. Le trait, les postures, l’organisation, les arrondis et expressions des personnages, tout est là qui nous rappelle le maître. Cette double page s’articule autour de l’opposition des deux protagonistes. On commence par embarquer à bord d’une navette au trait d’une rondeur toute poétique, navette apparaissant sur fond de cité à l’architecture minimaliste. On se rapproche ensuite progressivement des personnages pour terminer sur un face à face, ou plutôt un nez à nez d’une pureté qui là encore nous évoque Ozamu Tezuka.

Fumio Hisamatsu (久松 文雄) (1943 - 2021) fait ses débuts en tant que dessinateur de manga en 1958, alors qu'il est élève de troisième année au collège. C’est donc à seulement 15 ans, qu’il publie son premier manga, Terre en péril ! (スーパー・ライトの活躍 地球危うし!) sous le nom de Tanaka Yumeji chez Masakazu Manga Publishing.

Après avoir obtenu son diplôme de fin d'études secondaires, il s'installe à Tokyo et travaille comme assistant d'Osamu Tezuka pendant plusieurs années. Parallèlement, il publie des versions manga des animes télévisés dans les magazines Bokura et Weekly Shōnen Sunday. Lors de cette époque des pionniers de l'animation télévisée, il est notamment chargé de la création des personnages et des dessins originaux pour les séries Shōnen Ninja Kaze no Fujimaru (少年忍者風のフジ丸), Super Jetter (スーパージェッター), Flashman (フラッシュマン) ou encore L'aventure sur l'île Gaboten (冒険ガボテン島) qui font la renommée du studio d’animation TCJ (Télé Cartoon Japan) dans les années 60.

A partir de 1979, il se tourne vers des ouvrages traitant de l’histoire du Japon. En 2012, il reçoit le Shinto Culture Encouragement Award pour sa version manga du Kojiki (古事記), recueil de mythes sur l’origine des îles formant le Japon et des divinités du shintoïsme, les kamis.