Sommaire du beau Journal de Spirou, circa 1993.

Planche très probablement restée inédite puisque dépourvue des indications de parution systématiquement apposées par les maquettistes de l’hebdomadaire. On notera que le dessinateur n’a pas précisé à quelle page renvoyait chaque série, peut-être est-ce un projet, qui a pu être redessiné par la suite avec ces mentions.

La planche est exécutée au format de parution - c’est assez rare pour être souligné (c’est également le cas des planches originales du SODA de Luc WARNANT, l’une d’entre elles étant présentée dans cette galerie).

Pour être tout à fait classique, l’idée de François GILSON n’en est pas moins amusante, et développée d’une manière assez originale. L’attente du nouveau numéro du beau Journal de SPIROU devient insupportable : l'acceptation de la frustration générée par le délai de parution est inversement proportionnelle au plaisir de la lecture. Sur cette base, les deux auteurs parviennent à renouveler le genre tout en mobilisant les invariants attendus par les lecteurs. C’est par exemple une famille complète qui est représentée : le petit garçon est précédé par sa sœur et son frère, ses deux parents, et le grand-père. Chacun pourra lire le Journal de SPIROU en fonction de sa place dans la file d‘attente : objet de désir, de convoitise, d’impatiences… Posséder la clef de la boîte aux lettres offre un avantage certain, d’où le sifflotement de satisfaction du plus jeune frère, qui aura la chance de découvrir en primeur le SPIROU de cette semaine.

La case centrale aurait gagnée à ne pas être détourée afin de dynamiser l’ensemble, quoi qu'il en soit le travail d'Olivier SAIVE est excellent : expressions des visages ; attitudes des corps (on grelotte de froid en lisant la première case) ; énergie du trait et des personnages ; détails et effets de réels (à l’époque, les téléphones ont cette forme triangulaire et ils possèdent tous un fil ! ; le réchauffement climatique n’avait pas encore provoqué d’extinction des bonhommes de neige ; …) ; etc.

Comment dater précisément cette planche ? Il suffit de recouper les dates de publication de ces six séries : Papyrus par Lucien DE GIETER ; Les Tuniques Bleues de Willy LAMBIL et Raoul CAUVIN ; Donito de Didier CONRAD ; Garage Isidore de OLIS, François GILSON, STEDO, Alain SIKORSKI ; Les Femmes en blanc de Philippe BERCOVIVI et Raoul CAUVIN ; Toupet par Albert BLESTEAU et Christian GODARD. Simple non ? A vos reliures SPIROU ! ;-)