Dans la collection de falonex 
Tomás Giorello, Planet Death #1 pl27 - Planche originale
58 

Planet Death #1 pl27

Planche originale
2025
Encre de Chine
28 x 43 cm (11.02 x 16.93 in.)
Ajoutée le 18/11/2025
Partager
#0 planche réutilisée
Cover #0
Cover #1

Description

27Ème planche du premier numéro (sur quatre) de Planet Death, le blockbuster comics de l'année paru en juillet 2025 chez Bad Idea. La planche a été reprise dans le numéro 0. On peut aisément penser que Bliss Edition va prendre le relais en France d'ici peu.

Inscriptions / Signatures

Signée en haut à gauche

Commentaire

Giorello est fréquemment salué pour la vitalité de ses mondes, la physicalité de ses personnages, et la rigueur de ses compositions. Chaque case de ses planches se distingue par une précision du trait héritée de la tradition franco-belge et une économie du détail à l’américaine. Sur Planet Death, il se distingue par un trait majeur, souple et dynamique, qui donne de la chair à chaque figure sans jamais l’alourdir. Son travail sur l’éclairage qui sculpte les volumes, accentue la dramatisation, et offre une alternance pertinente entre ombre et lumière, renforce la tension narrative de la planche. Mais c'est surtout dans son découpage, ultra efficace que Giorello se distingue : les plans et contre-plans servent une lecture fluide, invitant l’œil à s’arrêter sur les moments d’émotion pure mais sans jamais briser le rythme.

Cette planche constitue à mon sens un exemple typique du savoir-faire de Giorello. Elle se distingue par une construction visuelle puissante et une maîtrise narrative remarquable.

Le découpage de la planche repose sur une verticalité marquée dans les cases supérieures, qui accentue l’intensité de l’action et le choc frontal entre les personnages. L’enchaînement des trois premières cases guide l’œil du spectateur avec une redoutable efficacité : chaque mouvement, du tir initial à l’explosion de la tête, est rendu avec un dynamisme viscéral souligné par la gestion experte des volumes et des contrastes. L’utilisation de l’encrage au lavis démontre une riche palette de gris, permettant de modeler la violence de la scène sans jamais perdre la lisibilité de l’action.

Je trouve que Giorello maîtrise parfaitement l’épaisseur de son trait selon la profondeur de champ : les premières cases profitent d’arrières-plans volontairement estompés pour placer toute la tension sur les figures au premier plan et les regards perçants. Dans la grande case médiane, la façon dont la lumière jaillit du canon met en valeur la force brute du personnage central, tandis que des éclaboussures d’encre illustrent de façon graphique la violence de l’impact. Ce jeu ombre-lumière porte une ambiance cinématographique qui rappelle ses influences pulp et le franco-belge, conférant à la page une théâtralité viscéralement moderne.

La succession des affrontements gagne en lisibilité grâce au placement soigneux des blancs et des zones dynamiques : la grande case inférieure, plus large et moins fragmentée, offre un souffle visuel après l’intensité narrative du haut de page. Ici, le réalisme technique des armures et la vélocité du mouvement sont rendus par un hachurage précis et par la fragmentation des débris. L’absence temporaire de dialogue et de texte concentre toute la dramaturgie sur les gestes, permettant à l’art de Giorello de s’exprimer sans filtre.

Par ailleurs, le fait que cette planche soit utilisée à la fois dans le numéro 0 et dans le numéro 1 témoigne de son importance dans la structuration du récit, presque comme une séquence-clé ou emblématique de la saga. On y observe une synthèse du style de Giorello : mélange de puissance physique, de lisibilité exemplaire et de contrôle absolu de la tension narrative. Représentative de l’identité visuelle de la série, elle s’impose comme une pièce incontournable de la série.

Finalement, cette planche condense le savoir-faire de Tomás Giorello : une dramaturgie nerveuse, une maîtrise du découpage et une intensité visuelle qui en font une œuvre au top (au moins selon mes critères !).

2 commentaires
Pour laisser un commentaire sur cette œuvre, veuillez vous connecter

Autres planches originales et illustrations liées à Tomás Giorello :