In falonex 's collection
Description
167Ème page de "Carbone et Silicium", album publié en août 2020 chez Ankama Editions, collection Label 619. L'album sera réédité en version Noir et Blanc en mai 2022 sous un format "Luxe".
Inscriptions
Logotée [MB] - Nombreuses indications en vue de la mise en couleur et petits dessins dans les marges
Comment
La planche 167 intervient très tard dans l’album, dans la partie où Silicium erre depuis longtemps dans un monde abîmé et fragmenté, alors que Carbone s’est déjà largement dissous dans le réseau. Le récit suit alors Silicium dans une ville en ruines qui abrite des communautés ayant fait de la technologie un objet de culte, et la page correspond à sa découverte d’un de ces lieux de dévotion techno‑spirituelle et à son entrée dans le bâtiment‑temple où se déroule un rituel d’augmentation.
Narrativement, Silicium chemine d’abord sur l’esplanade vers la tour bardée d’antennes, puis se laisse prendre dans le flux d’humains qui convergent vers le centre, ce que montrent les petits plans en plongée sur la foule connectée. Une fois à l’intérieur, il traverse un vaste hall saturé de cierges et de câbles où des fidèles, assis à même le sol, consultent des écrans et méditent, avant d’assister à l’opération d’un participant à qui l’on pose une sorte de masque‑interface sur le visage, comme un sacrement technique ouvrant l’accès au réseau collectif.
La dernière bande de la planche le montre entrant dans une salle où une oratrice augmentée prêche devant une assemblée compacte, tandis que les murs sont couverts de notes et d’écrans, confirmant que Silicium vient de pénétrer au cœur d’un culte de la donnée qui préfigure la fusion finale entre consciences humaines et intelligence artificielle décrite dans les ultimes pages. Cette séquence sert donc de jalon narratif vers la résolution métaphysique du livre : elle confronte Silicium, qui a obstinément défendu son corps et son individualité, à une humanité qui choisit désormais la dissolution dans un réseau sacralisé, préparant le dilemme de la fin entre persister comme sujet isolé ou rejoindre cet esprit collectif.
Comme à son habitude, Bablet nous offre un vrai spectacle et un condensé de son talent : précision architecturale, des lignes de fuite très travaillées, une superbe vue en plongée, le tout s'imprimant dans un monde hyper-technologique. La précision quasi "maniaque" de l'auteur donne une impression de densité et de faire évoluer le lecteur dans un monde saturé d'informations.
Quel beau travail !
Narrativement, Silicium chemine d’abord sur l’esplanade vers la tour bardée d’antennes, puis se laisse prendre dans le flux d’humains qui convergent vers le centre, ce que montrent les petits plans en plongée sur la foule connectée. Une fois à l’intérieur, il traverse un vaste hall saturé de cierges et de câbles où des fidèles, assis à même le sol, consultent des écrans et méditent, avant d’assister à l’opération d’un participant à qui l’on pose une sorte de masque‑interface sur le visage, comme un sacrement technique ouvrant l’accès au réseau collectif.
La dernière bande de la planche le montre entrant dans une salle où une oratrice augmentée prêche devant une assemblée compacte, tandis que les murs sont couverts de notes et d’écrans, confirmant que Silicium vient de pénétrer au cœur d’un culte de la donnée qui préfigure la fusion finale entre consciences humaines et intelligence artificielle décrite dans les ultimes pages. Cette séquence sert donc de jalon narratif vers la résolution métaphysique du livre : elle confronte Silicium, qui a obstinément défendu son corps et son individualité, à une humanité qui choisit désormais la dissolution dans un réseau sacralisé, préparant le dilemme de la fin entre persister comme sujet isolé ou rejoindre cet esprit collectif.
Comme à son habitude, Bablet nous offre un vrai spectacle et un condensé de son talent : précision architecturale, des lignes de fuite très travaillées, une superbe vue en plongée, le tout s'imprimant dans un monde hyper-technologique. La précision quasi "maniaque" de l'auteur donne une impression de densité et de faire évoluer le lecteur dans un monde saturé d'informations.
Quel beau travail !
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About Mathieu Bablet
Mathieu Bablet is a French comic book writer, born in Grenoble. His work focuses mainly on science fiction.