Murena p46 T1

Murena
Planche 46
La pourpre et l'or
Tome 1
Editions Dargaud 1997, premier tome du Cycle de la Mère

- La case 2 strip 2 de la tête coupée de Lolia Paulina est reprise page 29 Tome 10 dessiné par Théo Caneschi (voir image additionnelle).
- La dernière case représentant la Gorgone a aussi fortement inspirée la couverture du Tome 2 dont l'original est chez un autre membre sur 2DG
https://www.2dgalleries.com/art/murena-couverture-t-2-93934

Signée en bas à droite

L'histoire :
Ce premier opus se déroule en 54 après J-C, dans une atmosphère lourde de complots qui caractérise si bien la Rome antique. Agrippine, seconde femme de l'empereur Claude et mère de Néron, complote pour faire disparaître son époux, en ayant recours à l'empoisonneuse Locuste. Maintenant que Claude a reconnu son fils, il peut disparaître et lui laisser le trône. Il lui faut faire vite, car Claude parle de la répudier et d'épouser la femme qu'il aime, Lolia Paulina, mère de Lucius Murena. Cette planche correspond donc au récit de l'assassinat de la belle Lolia Paulina, point de départ crucial de la rivalité entre Néron et Murena, fil conducteur de toute la série. Et quelle série, magistralement écrite et illustrée !

La planche :
Planche originale à l'encre de Chine, dans un style proche de celui de la série "L'étoile polaire".

Superbe contre-jour très inquiétant de la 2ème case, avec la lame blanche qui se détache sur la silhouette du bourreau. Un 2ème strip très dur également, avec la présentation de la tête de la mère de Murena, et l'examen froidement clinique de sa dentition. Le dernier strip est particulièrement marquant dans cette planche très forte, avec la juxtaposition des têtes d'Agrippine et de la Gorgone qui symbolise l'empoisonneuse Locuste. Ce qui traduit également le fait que l'âme d'Agrippine est bien plus sombre que son visage angélique ne peut laisser le présager. En l'occurrence, il s'agit d'un tragique pressentiment qui poursuit le fils légitime de Claude (voir pages de l'album en image additionnelle).

En regardant attentivement cette planche on voit bien que Delaby avait un trait précis, minutieux et qu'il travaillait sans aplats d'encre mais tout en hachurės ou répétition de traits pour rendre les clairs obscurs. L'auteur ėtait semble t'il influencé par Ingres, le neo classique qui suivait les pas d'un Poussin et d'un David. Les crayonnés du grand peintre sont en effet ressemblants.

Définition de la Gorgone dans le glossaire figurant à la fin de l'album.
"Trois créatures femelles d'aspect monstrueux. Filles de Phorcys et de Céto. Des trois, Méduse est la plus connue. Elle fut tuée par Persée. Selon la légende, d'un seul regard, elle pouvait changer une personne en pierre. La symbolique avec l'empoisonneuse Locuste semble évidente".

En photo additionelle, La Gorgone Méduse. Statue en marbre du Bernin au musée du Capitole à Rome. Oeuvre créé en 1617-1618 pour rendre hommage à la famille Barberini, qui prenait la Méduse comme emblème.

Planche encadrée professionnellement - verre musée et papier PH neutre.

Série récompensée
- Prix de la Société des gens de lettres en 2007
- Prix Cheverny (meilleur roman graphique "Histoire") en 2011
- Sélectionnée pour le Prix spécial du jury (Historia) en 2013
- Prix Diagonale 2014