Modigliani - planche 31

Signée et datée, coin inférieur droit: FLH 2014

Planche 31 de Modigliani par Fabrice Le Hénanff.

Je voulais cette planche car là encore, Fabrice saisit toute l'intensité et le paradoxe d'une scène de vie dans sa presque banalité. La planche débute sur un Modigliani qu'on imagine faisant la conversation à cette dame, assise à la terrasse d'un café, peut-être pour la convaincre de poser pour lui, qui sait.
Une scène douce, élégante, dans la froideur et sous la pluie d'une journée banale, dans l'agitation de la rue du strip central.
Et comme la douche froide, l'oeil du spectateur recule et le très grand strip final nous rappelle que cette scène paisible, ordinaire, presque romantique, trouve en écho la ville détruite, réduite en ruines par les obus de la Grosse Berta allemande.

Scène presque ordinaire d'une guerre qui devait se finir avant Noël 1914 et dont on devine, sous les traits de Fabrice, qu'avec fatalité, la vie a finit par s'habituer.

Comme d'habitude avec Fabrice Le Hénanff, tout le talent réside à ce que la planche nous raconte une histoire sans la moindre bulle, la planche se suffit à elle-même. Toujours du très grand art.