Martinello, Conan le Cimmérien#10, La Maison aux trois bandits, planche n°1, 2020.

Publié en janvier 1934, une année faste pour Robert E. Howard, la nouvelle “La Maison aux trois bandits” fait partie de ces rares récits de Conan le Cimmérien à ne pas figurer en couverture du magazine Weird Tales. En effet, celui-ci ne propose pas de personnage féminin marquant qui aurait pu apparaître -dévêtue forcément- en couverture du magazine. Non, l’histoire trouve plutôt sa source dans un procès médiatique qui s’était déroulé sept ans avant sa rédaction aux États-Unis. Un procès qui opposait les partisans de la théorie de l’évolution de Charles Darwin aux créationnistes qui se bornent à une interprétation littérale de la Bible. Cette affaire a permis à Howard d’exploiter sous la forme d’un huis clos oppressant sa thématique favorite : opposer l’individu à sa propre nature animale.

Pour ce 10e tome de la saga, c’est Patrice Louinet qui s’est attelé à la tâche d’adaptation de cette intrigue en BD, et le résultat est plutôt pas mal ! Auteur, traducteur, co-directeur de la collection Conan le Cimmérien chez Glénat, Louinet est surtout un expert de l’œuvre du nouvelliste texan. Il a publié des essais et des ouvrages sur le créateur du Barbare et codirige la Fondation Robert E. Howard aux USA. Pour cet album, il s’est associé au dessinateur italien Paolo Martinello dont vous avez pu savourer récemment la qualité du trait dans le diptyque consacré à Sacha Guitry (avec Noël Simsolo), ainsi que dans les séries 1789 (avec Simsolo et Vincenzo Bizzarri), Trois souhaits et Catherine de Médicis (toutes deux scénarisées par Mathieu Gabella), toutes publiées chez Glénat.