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Marcel Arnac - Cauchemars 1917 - Planche originale
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Marcel Arnac - Cauchemars 1917

Planche originale
Encre de Chine
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Une planche de Marcel Arnac... intéressante à plus d'un titre (jeu de mot !). En effet, pas moins de cinq titres de films muets, de serials, sur une seule page :
- Le Cercle Rouge, the Red Circle, sortie au USA en 1915 et en France en 1916/1917, et dont la novelisation fut signée par Maurice Leblanc
- Le Masque aux dents blanches, The Iron Claw, un serial américain réalisé par George B. Seitz et Edward José, sorti en 1916 aux USA, en 1916/1917 en France,
- Le Diamant vert, roman-cinéma de Pierre Marodon en 12 épisodes, mise en scène de l’auteur, film Phocéa d’après son roman,
- La Main qui étreint, premier épisode des Mystères de New-York de Louis J. Gasnier / George Brackett Seitz, sorti lui aussi en 1915 aux usa, en 1915/1916 en France, et dont la novellisation en France sera signée Pierre Decourcelle,
- et enfin Ravengar, adaptation française du serial américain The Shielding shadow (et il semble que ce film soit une des sources du personnage du Shadow) sorti aux États Unis dès le 1er octobre 1916 et l'année suivante en France, avec une adaptation écrites par Guy de Teramond.
Mais de quoi parle donc cette page ? Qui est donc ce maire à la nuit si perturbée ?
Dès la première case, un indice : satisfait de lui-même, il dit avoir "passé au caviar" un film policier. Passer au caviar ? Cette expression plus employée pour l'écrit que pour le cinéma, est l'action de passer de l'encre noir sur certain passage d'un livre. La coutume venant de Russie, la référence au caviar est limpide. S'agirait-il donc de censure ?
Et oui ! La première commission de censure cinématographique date en effet du 16 janvier 1916. Cette commission dépendant du ministère de l'Intérieur délivre un droit d'exploitation, mais la décision finale appartient aux préfets et au maire. D'où les affres dans lesquelles se débat ce brave édile, si satisfait de sa mission, mais bientôt aux prises avec des hallucinations nées du visionnage de ces films mystérieux dans lesquels les éléments policiers côtoient le fantastique.
Dernier détail qui met en joie l'amateur de BD des origines, la dernière case, le réveil, qui semble bien être une références aux réveils mouvementés de l'amateur de fondues au chester de Winsor McCay.
Elles ne sont pas fréquentes, les planches originales de Marcel Arnac, et celle-ci, qui date donc vraisemblablement de 1917, a autant sa place dans l'histoire de la BD que dans celle du cinéma des origines, et à la marge dans l'histoire du roman populaire...

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