LUCIA, planche 3.

Tableau surréaliste par un des artistes fondateurs de la bande dessinée pour adultes en France dans les années 1970. Publication dans Charlie Mensuel 126, juillet 1979.

Qui se souvient de l'œuvre de Philippe Marcelé aujourd'hui?

Et pourtant, il fut un des auteurs de pointe de l'avant-gardiste cohorte des empêcheurs de tourner en rond dans les années 1970 qui révolutionnèrent la bande dessinée à papa en créant un art graphique et narratif moderne majeur.

Lui, il allait dans le fantastique, dans le conte poétique horrifique d'où s'échappaient des ambiances Felliniennes de la meilleure époque. Ici on retrouve des parfums daliens posés délicatement sur un paysage ténébreux et des phylactères moyenâgeux à la Juan de Flandres ou Bernard Strigel: l'ensemble immerge le lecteur dans un sombre univers surréaliste. Comme ce doit être agaçant pour les auteurs que de toujours s'entendre être comparé à d'autres?

Philippe Marcelé ne semble pas avoir fait école. Et alors? Est-ce pour cela que ses histoires sont moins intéressantes que celles des autres? Vincent van Gogh n'a pas fait école. Est-ce pour cela que sa peinture est moins intéressante que celle des autre?

Il faut revoir et apprécier de nouveau les œuvres de première jeunesse de Philippe Marcelé: d'une qualité remarquable, elles font partie intégrante de notre patrimoine de la bande dessinée.