Le retour du refoulé page 3/3

Tiré du premier numéro en trois pages d'une nouvelle rubrique entièrement scénarisée et dessinée par Nikita Mandryka, parution dans le numéro 16 de l'Echo des Savanes

Signée dans marge basse, à droite

Nous voici plongés dans l'âge d'or de la bande dessinée underground à la française pleinement assumée, c'est à dire en plein milieu des années 1970.

L’Écho des savanes est créé en mai 1972 par Claire Bretécher, Marcel Gotlib et Nikita Mandryka, auteurs transfuges du journal Pilote. Ce magazine est souvent considéré comme celui qui a permis qu'en France « la bande dessinée accède enfin à l'âge adulte», dans le prolongement du journal Hara-Kiri et de Charlie Mensuel qui avaient ouvert la voie.

C'est grotesque, c'est vulgaire, c'est décalé à souhait. Son style volontairement "hors cadre" est un croche-patte fait à la bande dessinée franco-belge et un électrochoc sur les tempes des bédéistes bien pensants. Dans des effluves typiquement "frenchy-frenchy", nos trois auteurs hexagonaux se placent directement dans le sillage des précurseurs nord-américains du genre: Skip Williamson, Gilbert Shelton, Jay Lynch, sans oublier les géants de l'âge d'or que furent Robert Crumb et Basil Wolverton.

Notons que ce numéro 16 de L' Écho des Savanes est le premier à paraître mensuellement, que Claire Bretécher a quitté la revue depuis le numéro 11, que Gotlib a créé Fluide Glacial depuis un an et que Nikita Mandryka se retrouve seul fondateur de la bande, accompagné ici par Carali, Wood, Hearth, Pichard, Marcelé, Got et Pétillon. On n'ose pas imaginer l'ambiance des réunions de rédaction...

Cette planche est ainsi un témoin précieux d'une période charnière dans la carrière de Nikita Mandrika. Notons un long rédactionnel manuscrit, peu fréquent dans sa production.