Le fils du Roi - Planche 6

Planche 6 du 3ème ouvrage de Stanislas Moussé paru aux éditions Le Tripode en novembre 2020

Non

Berger l'été et dessinateur l'hiver, voilà une vie atypique pour un auteur de BD... Et pourquoi pas ?

Avec le Fils du Roi, Stanislas Moussé signe son 3ème opus. Son précédent album, Longue Vie, s'était fait remarquer pour plusieurs raisons : une case par planche, pas de texte, le tout en noir et blanc... bref, pas de quoi faire grimper un éditeur au plafond avec ce concept. Le Tripode eu donc la bonne idée d'éditer ce conte guerrier en fin de confinement... les librairies étaient ré-ouvertes.

Moins de six mois plus tard, le "jeune" berger récidivait avec le 2ème volume de sa comédie humaine (ou presque...). Le concept avait évolué alternant pleine page et intégration de plan séquentiels lui permettant d'approfondir ses personnages ou de détailler l'action, c'est selon...

L'absence de texte totale, le dessinateur l’assume et la définie comme une nécessité "Si j'avais voulu écrire des textes, j'aurais écrit des livres, je n'aurais pas dessiné..." (Interview à la télé Suisse). " J'ai fait des formats [...] à remplir la feuille de détails, de traits etc. J'aime le côté illustratif [...] Mon truc, c'est le noir et blanc, sans texte, point." (Interview à planetbd.com). Au moins, tout est dit.

Quant au graphisme, autant dire qu'il ne fait pas l'unanimité chez les lecteurs... trop naïf, trop fouillis, trop de détails. Bref, toujours "trop" côté lecteurs, et "pas assez" côté éditeurs ! La planche 6 qui vous est présentée reste "traditionnelle" au regard du concept de base de Stanislas Moussé, pourtant la patte est là reconnaissable entre 1000. Un trait arrondi, des aplats soignés, un sens du détail et de la redondance, le tout inséré dans un montage en gaufrier des plus classiques. Cette planche résume à elle seule la personnalité et le style de l'auteur. Zoomez et prêtez attention à la texture du sol, vous verrez mieux de quoi je veux parler...

Vous l'aurez deviné, lorsque l'ami Olivier me présente l'auteur et me recommande de me pencher dessus (j'étais bien entendu passé à côté...) quelle surprise ! Il ne s'agissait non pas de "trop" ou de "pas assez", mais juste d'atypique, de déconcertant, de nouveau ! Juste une manière de conter une histoire différemment. Car l'histoire reste simple. "Longue vie" nous racontait l'histoire d'un berger devenu roi. "Le fils du roi" nous raconte l'histoire du... fils du Roi, ce petit bonhomme cyclope qui trop vaillant libère un géant aussi cruel que ravageur...

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