La Nuit

La Nuit (bleu de la planche 32 sur 63, avec son calque d’encrage en image additionnelle).

La Nuit est une œuvre maîtresse. Noire, gothique, apocalyptique. Elle est née d’un drame adulte, mais quand la rage s’ajoute au désespoir elle entrait aussi en résonnance avec une part de la jeunesse de son époque. No future.

La nuit, dans une ville morte, des gangs de motards s’engagent dans une course folle, course contre le temps, course pour leur dope, pour atteindre le dépôt bleu avant l’aube, mais au final vers leur fin, leur dissolution, dans le néant… Planche 32 : les gangs réunis sont en route pour reprendre le dépôt, Heintz se fait chambrer pour avoir perdu sa machine, mais lorsque les motards tombent sur un petit groupe de polars ils foncent leur défoncer le crâne !

Le bleu pour la mise en couleur a été réalisé par l’artiste. Après la BD franco-belge « classique », puis la découverte des comics (merci Lug), ce sont les auteurs de Métal Hurlant et de Fluide Glacial qui ont baigné mon adolescence. L’œuvre de Druillet a été un choc graphique par le dessin, bien entendu, mais aussi une surprise par des mises en couleur que je n’avais jamais vues avant, très loin des aplats habituels de la BD. Si les planches originales du maître sont hors de mon budget, les originaux des mises en couleur restent en partie abordables et sont des œuvres superbes. J’ai choisi de partager ici le bleu (magnifique) en image principale et de mettre la superposition avec son calque d’encrage plutôt en image additionnelle…

La Nuit a été publié aux Humanoïdes Associés (1976, 1981), puis chez Dargaud (1984), Stock (1995), Albin Michel (2000) et Glénat (2014).