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Rafael Gallur Rivas, La Ley del Revolver # 693 - Original Cover
1114 

La Ley del Revolver # 693

Original Cover
2008
Gouache
31.5 x 36 cm (12.4 x 14.17 in.)
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La Ley del Revolver # 665
La Ley del Revolver # 665
L'or de MacKenna
Julie Newmar - L'Or de MacKenna
Julie Newmar - L'Or de MacKenna
Julie Newmar - L'Or de MacKenna
Julie Newmar - L'Or de MacKenna
Julie Newmar - L'Or de MacKenna
Julie Newmar - L'Or de MacKenna

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Sensacionales – LA LEY DEL REVOLVER - Rafael Gallur

Rafael GALLUR RIVAS (qui signe GARR) : voir mes commentaires sur Pistolero et La Ley del Revolver 660

Hollywood – Mexico connection : L'OR DE MACKENNA
La série La Ley del Revolver fonctionnait par détournement des codes du western que Rafael Gallur maîtrisait parfaitement. Je le soupçonne d’être un grand cinéphile, amateur tout particulièrement de western, puisqu’une des façons de savourer ses couvertures est de retrouver le film ou l’acteur auxquels il fait parfois référence.

Je n’ai pas encore retrouvé le pulp qui servit de support à cette couverture, mais le numéro 665 par exemple (photos additionnelles) montre qu’un des thèmes sur lesquels Gallur a parfois joué dans son abondante production, est celle de la belle et sauvage apache, dans un cadre de montagne désertique.

Pour illustrer ce thème Gallur convoque le film L’or de MacKenna de 1969. Les derniers grands westerns classiques étaient sortis au tout début des années 60, avec en point d'orgue L’Homme qui tua Liberty Valance. Trois autres westerns passés à la postérité sont sortis en cette année 1969 : La Horde Sauvage, 100 $ pour un Shérif, et Butch Cassidy et le Kid. A la fin de l’âge d’or, pendant que le western spaghetti se déployait, le western américain cherchait donc une nouvelle inspiration dans diverses directions. Hollywood trouvera une dernière inspiration en 1970-1972, son chant du cygne, sur deux thèmes : d'une part l’analyse critique métaphorique de son temps, politique et écologique (Fureur Apache, Jeremiah Johnson), et d’autre part la déconstruction des mythes du western (Little Big Man, Soldat Bleu, John McCabe), un suicide en bonne et due forme. L’or de MacKenna n’a certes pas marqué l’histoire du cinéma, c’était une grande production sans âme et sans style. Je l'aime bien pourtant parce que dans la salle obscure il avait ébloui le préado que j’étais. Il a paradoxalement laissé un héritage abondant et important, en particulier sur les thèmes de la montagne d’or et de la représentation de la femme indienne au cinéma.

Cette couverture de Gallur se réfère explicitement à ce film sur trois points :
a)La montagne d’or : la formation montagneuse en forme de cheminée sur cette couverture de Gallur, typique des formations géologiques de Monument Valley, fait référence à la formation qui sert de point de repère dans le film pour l’accès au canyon de l’or. Ce thème a également été repris par Charlier-Gir en 1972, dans le cycle de L’Or de la Sierra (La mine de l’allemand perdu - Le spectre aux balles d’or) (*1).
b)Les indiens : une meute d’apaches très géronimesque.
c)La squaw : l’actrice qui tient le rôle de la femme apache dans le film n’était pas indienne mais en avait au moins toutes les apparences, à commencer par la couleur des yeux. Ça nous changeait de cet interminable défilé de squaws aux yeux bleus et au visage passé au brou de noix (Debra Paget dans La flèche brisée ou La dernière chasse, Jean Peters dans Bronco Apache, Liz Threatt dans La captive aux yeux clairs, … la liste est longue). L’Or de McKenna proposait donc un modèle physique très différent. Par la suite, les squaws seront des filles du sud (Corinna Tsopei dans Un homme nommé cheval), des asiatiques (Amy Eccles dans Little Big Man ou Fureur Apache) ou de vraies indiennes (Delle Bolton dans Jeremiah Johnson).
Par ailleurs, toutes les squaws étaient traditionnellement des modèles de féminité soumise, ce à quoi L’Or de MacKenna oppose un modèle féminin radicalement différent. C’est Julie Newmar qui endosse le rôle d’Hesh-Ke. Elle n’a pas fait une grande carrière, mais au moins dans ce film, elle assurait : grand physique, tête de l’emploi, agressive, jalouse et violente, sensualité animale.

La tête coupée de gringo au premier plan est une variation marginale autour du thème principal. Voyons voir … un gringo tué par des indiens, blond, cheveux longs, big moustache,… Général Custer ? Facile. Comment ne pas penser à lui, qui a systématiquement été représenté sous ces traits. Pensez au Général « Tête Jaune » (Blueberry - 1971) de Gir-Charlier encore en BD, ou au cinéma, par exemple, à Richard Mulligan dans Little Big Man. Tout le monde sait que ce sont les Sioux et les Cheyennes qui tuèrent Custer ; ce clin d’œil n’a donc pour but que d’accentuer le côté sauvage de Hesh-Ke… et donc donner encore plus de piment à son sex-appeal….


(*1) L’Or de MacKenna source d'inspiration pour le cycle L’Or de la Sierra de Blueberry :
- Le pitch : une légende de mine d’or fabuleuse déclenche une fièvre de l’or et des courses poursuites avec des indiens, des personnages divers et un shérif qui est le seul à garder la tête froide.
- La mine d’or est dans une montagne sacrée des apaches et protégée par eux. Elle se trouve dans un canyon caché au cœur de cette montagne, dans lequel un village Pueblo abandonné est niché dans une immense grotte naturelle au milieu d’une grande falaise (la grotte de la squaw ?). L’accès à ce canyon se fait par un défilé très étroit, comme une faille introuvable dans la montagne. Cette montagne s’effondrera au final, ensevelissant la mine d’or pour toujours. Le film se déroule dans Monument Valley (filmée en grand cinémascope) alors que chez Charlier-Gir c’est dans les Monts de la Superstition.
- Les personnages : le shérif, le seul à garder la tête froide dans cette histoire, est toujours à la remorque des événements. Parmi la troupe hétéroclite et enfiévrée du film, on trouve un couple de deux hommes, un vieux et un jeune blondinet (leur sexualité pose question dans le film), aventuriers bourgeois-bohèmes ingénus, une sorte de Dupond-Dupont de l’Ouest ; ils deviennent chez Charlier – Gir des chasseurs de primes sadiques. On trouve également deux vieillards dans cette troupe du film : un prêcheur très intéressé par l’or et le seul homme qui ait vu cette mine mais à qui les indiens ont brûlé les yeux. Prosit Luckner chez Charlier – Gir emprunte aux deux. Colorado, le chef des bandits dans le film, se rêve en riche bourgeois parisien, comme Prosit Luckner. Enfin, le vieux chaman qui transmet la carte au shérif au début du film devient le dernier habitant du village Pueblo qui recueille le vrai baron Luckner.
- Seules différences : Il n’y a pas de femmes dans Blueberry, et il n’y a pas de spectre dans le film.
- Quant au titre lui-même La Mine de l’Allemand perdu, il est hérité de la légende américaine de la mine du Hollandais perdu (qui était en fait allemand).

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About Rafael Gallur Rivas

Rafael Gallur was born in Mexico City. He began his career assisting Zótico Fonseca and Carlos Mabridis and published his first work in newspaper La Prensa. He then worked for the publishing house Edar (later Vid) on comic books like Mini Terror, Mini Aventuras and Mini Policíaras, and for EJEA on 'Frank Kein', 'Posesion Diabolica' and 'Sangre India'. He eventually left the illustrations of comics to focus on cover paintings, among others for Sensacionales de Lucha, Vaqueros and Maestros under the pseudonym Garr. He later returned to interior art with stories for Arena, and inking jobs for DC and the 'Star Trek' mini-series. Gallur is an illustrator for the Ghetto Librettos (small Mexican pulp comic books full of sex and violence) by Editorial Mango, like El Pisolero, Guerreros del Ring and Guerreros Del Ring Especiales. Text (c) Lambiek