Dans la collection de Waline 
La GIUSTIZIA par Juan Giménez - Illustration originale
2226 

La GIUSTIZIA

Illustration originale
1993
Peinture - acrylique
15 x 29 cm (5.91 x 11.42 in.)
Sur un support épais 35 x 25 cm
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Dans son écrin!
Zoom avec un contraste différent pour en apprécier les textures...
Avant signature
En entier
Crayonné
Crayonné
Autre publication
Publication Arkhanes
Publication Overload

Description

Rip el maestro

JUAN GIMENEZ : celui qui aura fait apprécier la sf en bd à toute une génération de lecteurs! Un grand, un très très grand nous a quittés!

Inscriptions / Signatures

Signé sur l'avant et sur l'arrière

Commentaire

Un gros coup de cœur

Pourquoi ? Tout simplement parce que l’on retrouve pleinement l’univers de Juan GIMENEZ dans ce dessin. Les couvertures et illustrations de Gimenez, et d’autant plus celles de la Caste des Meta-barons, restent particulièrement marquantes.

Sur ses couvertures, on retrouve très souvent une femme une arme à la main (un énorme gun ou une épée) et souvent affublée d’un casque, d’une armure ou d’un scaphandre, le tout bien métallique.

Il confiait notamment que les couvertures des Meta-barons avait été réalisées « à la manière de Rembrandt », soulignant alors son admiration pour « l’atmosphère de la renaissance » et les grands maîtres de la peinture classique. La richesse des compositions qu’il retrouvait dans les vieilles gravures sur bois a aussi constitué pour lui une source notable d’inspiration.

On retrouve tout cela dans cette fascinante « Giustizia » et qui fait qu’avec ce dessin, on est au cœur du mythe et de l’immense talent de cet incroyable auteur qui aura fait rêver toute une génération avec cette facilité déconcertante qu’il avait à entremêler habilement deux univers pourtant bien distincts : la sf et la fantasy.

Les Arcanes majeures : une incroyable série

Réalisé en 1993/1994 entre les tomes 2 et 3 de la Caste des Meta-barons, ce dessin fait partie d’une série de 22 dessins représentant les Arcanes majeurs du tarot de Marseille.

Une grande première ! Lors de la réalisation de cette série, Gimenez a utilisé pour la première fois l’acrylique qu’il redoutait tant à l’époque et franchement, quelle réussite ! Il démontre immédiatement une grande maitrise avec ce nouveau média qui le suivra finalement tout au long de sa carrière.

Unique et singulière dans le parcours de son auteur, cette série a été réalisée à la demande d’un éditeur de tarot italien. Même si la publication de ce tarot est inconnue, ces Arcanes existent bel et bien et on peut les découvrir au milieu d’autres merveilles dans les deux artbooks de Juan Gimenez : Overload et Arkhânes (dorénavant publié sous le nom de L’univers de Juan Gimenez).

Dans ce dernier d’ailleurs, ces Arcanes ont servi de fil conducteur à la narration… une manière originale et très réussie pour faire découvrir aux lecteurs l’univers et les œuvres de Gimenez.

L’exposition où tout bascule

J’ai decouvert Juan Gimenez comme beaucoup par la lecture des Meta-Barons, avant de le découvrir plus complètement avec ses œuvres précédentes comme « L’étoile noire », « Gangrène » ou « Leo Roa », et j’ai cherché pendant longtemps à acquérir une belle oeuvre originale. Mais rien ou presque ne sortait de l’atelier du génial dessinateur…

Et voilà qu’à la grande surprise de tout le monde, Daniel Maghen organisa une exposition fin 2019 près de 15 ans après la fin de cette incroyable octalogie ! Du jamais vu. La seule exposition antérieure est celle réalisée au Centre Georges Pompidou en 1997 et il n’y avait rien à vendre bien évidemment. D’ailleurs, il semble que seules des reproductions y étaient exposées…

Alors que rien ne circulait jusqu’à présent ou très peu, les vannes s’ouvrirent d’un coup d’un seul et pour le plus grand plaisir des collectionneurs et amateurs. Il y avait 120 œuvres proposées et surtout 120 œuvres de qualité (bon un peu moins quand même, mais la sélection était très très belle, c’est indéniable). Un grand bravo à Daniel Maghen pour cette inattendue et inimaginable exposition.

Des planches, des illustrations… beaucoup de planches de la Caste bien évidemment et de très belles Arcanes aussi. La Caste, c’est normalement le must to have. Les planches étaient de toute beauté, couleurs chatoyantes, joli lettrage …

Malheureusement pour moi, j’étais loin de Paris au moment de l’expo et je n’ai pu l’admirer qu’à la toute fin. Évidemment, cette superbe Arcane était réservée depuis longtemps…

Par ailleurs, à l’instar de son ancien propriétaire, il ne se degageait pas LA planche qui aurait pu me faire craquer. La caste des meta-barons, c’est un ensemble cohérent magistral et pas forcément une planche plus que d’autres.

Je ne suis pour autant pas reparti bredouille mais sans cette superbe « Giustizia »!

Finalement, après quelques années à contempler l’œuvre dans la galerie de Mariol, ce dernier m’a fait l’immense surprise et plaisir de me la proposer et je l’en remercie mille fois!

Quoi de mieux qu’une illustration pour retrouver l’univers de Juan Gimenez ! Cette œuvre emporte et transporte instantanément et à chaque coup d’œil. Une pure merveille que je ne pensais pas un jour posséder!

La Giustizia

La Giustizia, c’est le titre de ce dessin (cf. photo additionnelle). La Giustizia… la justice… tout un programme !
Il faut avouer que l’on retrouve pleinement les symboles de la justice dans cette représentation féminine : droite et ferme avec la posture et l’expression de cette femme, impartiale et objective avec ce bandeau futuriste et les tonalités utilisées. A cela vient s’ajouter ce glaive, symbole du châtiment, et c’est bien là que Juan Gimenez veut attirer notre attention.

Le pommeau, une allégorie du verdict ! Il est interpelant et sa luminosité en devient fascinante.
Le verdict tant attendu et le pommeau peut s’éteindre.
J’ai pensé à la décapitation. On m’a parlé d’émasculation.
Je vous laisse juge !


À ceux qui pourraient objecter qu’il manque quand même un symbole, on répondra que l’ensemble reste très équilibré et que si le pommeau venait à s’éteindre, cela risquerait de bien balancer. Donc, non non, ils sont tous là !

Il suffit juste de regarder au bon endroit.

Du minéral empli de courbures. Tellement Gimenezien.

Des techniques différentes pour des matières et textures différentes obtenues par le travail et l’application de l’acrylique. Un artiste talentueux qui découvre un nouveau média et qui s’en donne à cœur joie. Une pure récréation. Une pure création. Voilà le secret de cette incroyable série et de ce dessin.

Publications

  • Arkhânes
  • La Sirène
  • 04/1994
  • Page intérieure
  • Overload : El Arte de Juan Giménez
  • Norma Editorial
  • 01/1998
  • Page intérieure
  • L'Univers de Juan Gimenez
  • La Sirène
  • 02/2002
  • Page intérieure

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A propos de Juan Giménez

Juan Antonio Giménez López est un auteur de bande dessinée argentin né à Mendoza. D'après Patrick Gaumer, Juan Giménez « s'impose comme l'un des maîtres de la bande dessinée de science-fiction hyperréaliste.