L’automne de Mathilde | Shojo - pg69

Mariko Kawabata (川畑まりこ) est active dans le magazine Nakayoshi entre 1977 et le début des années 1980. Durant cette période, elle se fait remarquer par ses courtes histoires romantiques, publiées aux côtés de Yumiko Igarashi, célèbre pour illustrer chaque semaine un épisode de Candy Candy. Ce manga emblématique, publié en série d’avril 1975 à mars 1979, marque un tournant dans l’histoire du shōjo. En 1977, Candy Candy reçoit le prestigieux Prix du manga Kōdansha dans la catégorie meilleur manga shōjo.

Cette reconnaissance contribue à légitimer un genre encore marginalisé, et ouvre la voie à une nouvelle génération d’autrices. C’est l’époque du renouveau du shōjo, porté par le fameux groupe de l’an 24, nommé ainsi en référence à l’année Shōwa 24 (1949), année de naissance de plusieurs pionnières du genre. Ces artistes introduisent des thématiques plus complexes, introspectives et contemporaines, rompant avec les récits naïfs des décennies précédentes.

Dans ce contexte d’effervescence créative, les éditeurs cherchent à capitaliser sur le succès de Candy Candy en recrutant de jeunes autrices dont le style graphique évoque celui de Yumiko Igarashi. Mariko Kawabata s’inscrit dans cette mouvance et propose pendant plusieurs années un ensemble d’histoires courtes, souvent centrées sur les émotions adolescentes. Bien que son approche narrative reste plus classique que celle des autrices du groupe de l’an 24, son travail séduit par sa sensibilité et son esthétique.

Comme beaucoup de mangakas shōjo de cette époque, Mariko Kawabata mettra fin à sa carrière artistique au début des années 1980 pour se consacrer à sa vie familiale.