Dans la collection de Boris 
Juan Giménez, Alejandro Jodorowsky, Gimenez, La Caste des Méta-Barons - Planche originale
1547 

Gimenez, La Caste des Méta-Barons

Planche originale
1999
Techniques mixtes
Encre de chine, encres de couleur, aquarelle
23.5 x 32.5 cm (9.25 x 12.8 in.)
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Le crayonné
Page publiée (version anglaise)
Portrait final
Première étape
Paysage
Première étape
Détail, nef
Un futur Méta-Baron!
Son esprit sublime a modifié la matière
Signée en grand au dos

Description

Planche 59 de l'album "Doña Vicenta Gabriela de Rokha, l'Aïeule", sixième tome de la saga de "La Caste des Méta-Barons", 1999, par Juan Gimenez sur une scénario de Alejandro Jodorowsky.

Inscriptions / Signatures

Signée en grand au dos

Commentaire

Lorsque j'arpentais à de maintes reprises les coins et recoins de la Galerie Daniel Maghen, à l'automne 2019, pour la première grande exposition de Juan Gimenez, je n'imaginais pas que ce serait la dernière occasion d'admirer de son vivant l'oeuvre de ce géant argentin du neuvième art. Petit homme voûté et d'apparence fragile, il ressemblait moins au Méta-Baron qu'à un gentil papy souriant. Mais son esprit pétillait et restait un brin moqueur. Quand je lui ai avoué un peu platement mon admiration sans borne pour ce personnage haut en couleur, que j'aime tant, il m'a répondu "oui, moi aussi" en riant!

On retrouve dans cette planche une grande partie de ce que j'aime dans cette série qui a rassasié ma soif de science-fiction dans les années 90: des couleurs somptueuses, un dessin à la fois précis et poétique, un monde improbable (la "terre Téflon"), des portraits du Méta-Baron et sa dulcinée aveugle Dona Vincenta, la nef délicatement posée et l'un de ces dialogues "à la Jodo" dont je ne me lasse pas. Le Méta-Baron rappelle, s'il en était besoin, qu'il a certes "une tête en acier" mais que son "coeur est humain". Surtout, on trouve ici référence au moteur de l'histoire, cet "Oedipe" inversé et torturé qui pousse chaque père à devoir tenter de tuer son fils. "Oh, un futur Méta-Baron, mon fils! Les Castaka se perpétuent!" Tout cela serait peut-être un peu lourd s'il n'y avait aussi le dialogue entre les deux robots, Tonto et Lothar, qui bioprésentent ces événement biodramatiques d'une infinie biotristesse.

La "première étape" également présentée éclaire, elle, la technique du Maître: une esquisse très légère (que l'on devine, au crayon), une encre de chine fine, des traits sommaires et...rien d'autre: c'est ensuite, à l'aquarelle et des touches de couleur d'une précision inouïe que Juan Gimenez apporte sa magie. Résultat: chaque case est un petit tableau à part entière (voir photos additionnelles).

D'une infinie biotristesse aussi, la disparition de Juan Gimenez pour cause de Covid malin invite à lire et relire son chef d'oeuvre, l'un des plus grands classiques de la science fiction de tous les biotemps.

Pour les amateurs, le quotidien Le Monde a publié son portrait lors de sa disparition, à l'âge de 76 ans: https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2020/04/03/bd-mort-du-dessinateur-juan-gimenez-emporte-par-le-covid-19_6035451_3382.html

Le Figaro n'était pas en reste, avec notamment cette critique élogieuse du Méta-Baron (https://www.lefigaro.fr/bd/juan-gimenez-cinq-albums-incontournables-a-lire-ou-a-relire-20200406): "Last but not least, voici peut-être ce que l’on peut considérer comme le chef-d’oeuvre de Juan Giménez. La Caste des Méta-Barons est une saga spatiale éblouissante, dérivée de l’univers de L’Incal de Moebius/Jodorowsky. Huit tomes extraordinaires où le bouillonnant «Jodo» conte l’histoire complexe d’une famille, comme s’il s’agissait des Atrides. Jodorowsky mélange ainsi le Dune de Frank Herbert aux grandes tragédies grecques. Pour expliquer qui est le Méta-Baron, Jodo et Giménez plongent les lecteurs au coeur d’une série de destins contrariés, de Honorata la Trisaïeule à Aghnar le Bisaïeul, en passant par Othon le Trisaïeul, Tête d’acier l’Aïeul...
Destins tragiques, incestes, parricides sont ainsi déclinés sur plusieurs générations au coeur d’un univers de science-fiction opératique. Le tandem tisse une magnifique parabole sur le pouvoir et la descendance. Cette tragédie guerrière plus grande que nature reste aussi flamboyante qu’incontournable."

Mais le mot de la fin, ou plutôt de l'absence de fin, ne peut revenir qu'à Alejandro Jodorowsky: «Il ressemblait exactement à l’immortel Méta-Baron. Dans mon inconscient, Juan Giménez ne peut pas mourir. Il continuera, dessinant comme le maître guerrier qu’il était.»

Publications

  • Doña Vicenta Gabriela de Rokha l'Aïeule
  • Les Humanoïdes Associés
  • 09/1999
  • Page intérieure
  • Doña Vicenta Gabriela de Rokha l'Aïeule
  • Les Humanoïdes Associés
  • 10/2015
  • Page intérieure
  • L'intégrale
  • Les Humanoïdes Associés
  • 11/2003
  • Page intérieure

Voir aussi :   La Caste des Méta-Barons

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A propos de Juan Giménez

Juan Antonio Giménez López est un auteur de bande dessinée argentin né à Mendoza. D'après Patrick Gaumer, Juan Giménez « s'impose comme l'un des maîtres de la bande dessinée de science-fiction hyperréaliste.