Gaston - tome 12 (calque de mise en couleurs page 35)

Ce calque est intéressant car il permet de voir comment Franquin travaillait ses couleurs : on distingue bien le trait et les aplats posés grâce à la planche encrée glissée sous le calque.

Quelques explications de Franquin à Numa Sadoul, dans "Et Franquin créa Lagaffe", 1986, pages 32-33 :
NS : C'est à toi de savoir si tu fais de ton coloriste un simple exécutant ou ton partenaire en création.
AF : Oui, évidemment. Moi, je n'ai pas ce problème-là : depuis très longtemps, je fais en quelque sorte mes couleurs moi-même.
NS : Justement, j'allais te poser la question...
AF : J'ai pratiquement procédé à une mise en couleurs très poussée de mes planches. Sur mes "Gaston", j'applique un film d'acétate de cellulose qui porte le nom de "Vangophan", film brillant d'un côté, mat et perméable au crayon de l'autre côté ; sur cette face perméable, je colorie entièrement la planche avec des crayons de couleur.
NS : Normalement, ce n'est censé être qu'une indication pour le studio Leonardo ?
AF : C'est une indication.
NS : Or, chez toi, c'est déjà bel et bien la couleur telle qu'elle va paraître.
AF : Oui, parce que je suis impatient de voir ce que va donner ma planche en couleurs. Alors, je m'applique à mettre les couleurs quasiment définitives, ce qui me prend un temps fou.
[...]
NS : Malgré le temps que te prend la mise en couleurs, tu pars du principe que cela fait partie de ton travail ?
AF : De mon travail et de mon plaisir, j'aime beaucoup cela, bien que je sois mauvais en couleurs.
NS : [...] Tu as quand même de belles réussites dans ce domaine.
AF : C'est surtout parce que j'aime les couleurs. Je leur apporte pas mal d'attention du fait des complexes dont je suis victime en ce domaine ; alors je me mets très fort en question et j'essaie de ne pas faire trop de conneries !