Dans la collection de Jan
Fièvre D'Urbicande
Planche originale
circa 1985
Crayons de couleur
41 x 26.5 cm (16.14 x 10.43 in.)
Ajoutée le 06/11/2020
Lien copié dans le presse-papier !

Description
Dessin colorié par François Schuiten. Fait pour des expositions telles qu'un opéra de papier, la Biennale de Venise.
Inscriptions / Signatures
Yes
Commentaire
La Fièvre d’Urbicande n’est pas simplement un album de plus dans Les Cités Obscures ; il en constitue l’un des piliers majeurs. Publié en 1985, il a reçu le Fauve d’Or au Festival d’Angoulême, consacrant ainsi le tandem Schuiten–Peeters comme figures majeures du 9e art européen. Urbicande, cité rigide et autoritaire dominée par une architecture monumentale et fonctionnaliste, devient le théâtre d’un bouleversement symbolique : l’irruption d’un mystérieux réseau cubique qui se développe de manière organique et incontrôlable.
Altaplana, l’encyclopédie de référence sur l’univers des Cités Obscures, décrit cet épisode comme l’un des plus représentatifs de l’ensemble de la série. La confrontation entre Robick, urbaniste dogmatique, et la croissance imprévisible du réseau illustre la tension centrale des Cités : l’affrontement entre ordre rationnel et chaos créatif, entre autorité centralisée et transformations spontanées.
La scène-clé où Robick sort en colère du bâtiment statique de l'académie, après avoir tenté en vain d’expliquer aux dirigeants d’Urbicande que l’« interférence » croît de façon exponentielle, incarne cette bascule. Il claque derrière lui la lourde porte, dans un geste définitif. La rupture est totale. L’impuissance de l’individu est saisie dans les proportions du dessin. Bientôt, les dimensions du réseau démontreront également la relativité du pouvoir du régime.
Une véritable scène pivot dans l’album, et un miroir de notre condition humaine. Face à un bombardement incessant et auto-induit d’« interférences » – virus, révolution numérique, sixième extinction – nos sociétés réagissent à l'instar des individus : par la fuite (religion), le combat (progressisme ou révolution), ou la paralysie (immobilisme, conservatisme).
C’est pour cela que cette scène reste, à mes yeux, un moment charnière. Elle résume la puissance visionnaire de Schuiten et Peeters : leur capacité à faire de la fiction architecturale une réflexion politique, poétique et intemporelle.
En route vers la prochaine dystopie ou utopie, dans une image magistrale, magnifiée par les couleurs du grand maître Schuiten.
Ce dessin a également été exposé au Rouge Cloître en 2025 dans l’exposition intitulée "L’Enquête sans fin".
Altaplana, l’encyclopédie de référence sur l’univers des Cités Obscures, décrit cet épisode comme l’un des plus représentatifs de l’ensemble de la série. La confrontation entre Robick, urbaniste dogmatique, et la croissance imprévisible du réseau illustre la tension centrale des Cités : l’affrontement entre ordre rationnel et chaos créatif, entre autorité centralisée et transformations spontanées.
La scène-clé où Robick sort en colère du bâtiment statique de l'académie, après avoir tenté en vain d’expliquer aux dirigeants d’Urbicande que l’« interférence » croît de façon exponentielle, incarne cette bascule. Il claque derrière lui la lourde porte, dans un geste définitif. La rupture est totale. L’impuissance de l’individu est saisie dans les proportions du dessin. Bientôt, les dimensions du réseau démontreront également la relativité du pouvoir du régime.
Une véritable scène pivot dans l’album, et un miroir de notre condition humaine. Face à un bombardement incessant et auto-induit d’« interférences » – virus, révolution numérique, sixième extinction – nos sociétés réagissent à l'instar des individus : par la fuite (religion), le combat (progressisme ou révolution), ou la paralysie (immobilisme, conservatisme).
C’est pour cela que cette scène reste, à mes yeux, un moment charnière. Elle résume la puissance visionnaire de Schuiten et Peeters : leur capacité à faire de la fiction architecturale une réflexion politique, poétique et intemporelle.
En route vers la prochaine dystopie ou utopie, dans une image magistrale, magnifiée par les couleurs du grand maître Schuiten.
Ce dessin a également été exposé au Rouge Cloître en 2025 dans l’exposition intitulée "L’Enquête sans fin".
3 commentaires

RA
30 oct. 2023 à 16:36
La couleur chez Schuiten c'est pas mon truc mais la je dois avouer que c'est un bien beau dessin. Well done.

MC71
4 avr. 2021 à 13:58
Le meilleur album des cités obscures. Une belle trouvaille

Jacobs
3 janv. 2021 à 15:53
superbe mise en couleurs dans un format intéressant. bravo.
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A propos de François Schuiten
François Schuiten est un dessinateur de bande dessinée et scénographe belge né à Bruxelles. Rendu célèbre par son travail sur Les Cités obscures réalisé avec le scénariste Benoît Peeters, il a reçu le Grand prix de la ville d'Angoulême en 2002.