Eric Castel - Tome 4 - Planche 38

Il s’agit de la planche originale n°38 du tome 4 "Droit au But !" de la série "Eric Castel" paru chez Hachette (France) et Novedi (Belgique) en juin 1981.

Titre de l'album, n° de planche en haut à gauche. Noms des auteurs en haut à droite.

Cette planche est une vraie madeleine pour moi. "Eric Castel" est une des premières séries BD que j'ai lu enfant. J'ai découvert la série au début des années 90, j'étais mordu de foot, et le premier album que l'on m'a offert était le tome 2 "Match Retour". J'ai eu pendant très longtemps les 7 ou 8 premiers albums avec un attachement tout particulier au début de la série.
Je me rappelle avoir par la suite profité des débuts de ebay (je me sens vieux pour le coup) pour compléter avec joie la série et découvrir les derniers albums et la fin de l'histoire.

Et ce quatrième album est de loin mon préféré. Il débute avec une superbe planche présentant le château des Ducs de Bretagne (que j'ai très longtemps connu uniquement par cette illustration) et propose surtout dans un même album un match aller-retour avec un club français et un scénario digne des matchs les plus mythiques de la coupe d'Europe.
La planche d'ouverture était d'ailleurs passée en VAE il y a quelques mois, j'avais hésité à me positionner dessus, mais avait finalement préféré patienter pour obtenir une planche plus représentative de la série, à savoir une séquence de match.

Je n'ai donc pas longtemps hésité lorsque l'on m'a proposé cette planche, qui plus est celle qui clôture le match retour de cette double confrontation épique entre le FC Barcelone et le FC Nantes, deux matchs riches en buts et en rebondissements.
Pour la mise en contexte, à la date de réalisation de l'album (fin 1980 - début 1981), le choix du FC Nantes n'est pas illogique, le club ayant été vice-champion de France et vainqueur de la coupe de France en 1979, champion et demi-finaliste de la coupe des Coupes en 1980. Cela expliquerait pourquoi le club Nantais a été préféré à Saint-Etienne qui a pourtant dominé de la tête et des épaules le début des années 70, mais est en perte de vitesse au tournant des années 80, bien que l'ASSE ait été championne l'année de sortie de l'album.

Ce qui me plait dans cette planche, c'est qu'elle contient tous les composants d'une vraie séquence de foot pour former une action complète :
- le duel de la première case, appuyé par les encouragements de Pablito
- un plan large pour situer la position des joueurs (jy reviens plus bas)
- deux plans serrés qui se répondent et qui accélèrent le rythme de l'action
- une avant-dernière case sur toute la largeur permettant d'accompagner du regard le but
- une case finale laissant place à la joie des vainqueurs avec une belle représentation du maillot nantais de l'époque

La position de certains joueurs, sortant du cadre des cases, ajoute également du dynamisme à la planche et donne vraiment l'impression de mouvement liée à l'action. On imagine très bien le ballon "transpercer" la forêt de joueurs sur le but, et s'enfoncer à l'infini dans les filets, un peu à la manière d'Olive et Tom.
Et la planche reste suffisamment lisible malgré une multitude de joueurs représentés dans les différentes cases (les couleurs jouant un rôle important dans l'identification des joueurs des deux équipes).

Deux éléments restent quand même du domaine de l'improbable :
- la deuxième case, en plan large, qui représente l'ensemble des joueurs des deux équipes (excepté le gardien nantais) dans la surface. On pardonnera le réalisme de la perspective sur le coup.
- la victoire à la dernière minute d'un club français en coupe d'Europe

A noter aussi que, dans la dernière case, les textes ont été modifiés. Il était écrit à l'origine dans la bulle de gauche : "BUT ! Coup de sifflet. Le match est fini !". Le texte final est plus explicite et ajoute à la dramaturgie de la situation.
Une seconde bulle a même été supprimée, très certainement pour aérer un peu plus le dessin qui parle de lui-même (cf photo additionnelle)

Pour finir, "petit" complément intéressant comme montré dans les photos, sont présents sur le verso de la planche, quelques crayonnés et début d'encrage de certains personnages. En transparence, on voit bien que Raymond Reding s'est appuyé dessus pour réaliser (à la table lumineuse ?) la version finale de la planche. J'ai tenté de mettre une photo où l'on peut voir en transparence la planche apparaître en complément pour un effet assez original. Même si une fois encadré ça n'est plus visible.