Dans la tête de Sherlock Holmes - Tome 2 - Planche 44

Il s’agit de la planche originale n°44 du tome 2 du diptyque “Dans la tête de Sherlock Holmes – L’Affaire du ticket scandaleux” paru chez Ankama le 24 septembre 2021.

En bas à droite

Cette planche a rapidement eu mes faveurs notamment par la présence intrigante de cette couronne en plein milieu de la planche que je trouvais très originale d'une part et qui permettait une mise en page des éléments principaux de l'univers de Sherlock Holmes d'autre part. Etant fils d'une maman professeur d'anglais, j'ai un rapport à la couronne d'Angleterre un peu particulier 😉

Et puis, en y regardant de plus près, mon œil a été attiré par la première case de la planche, mettant en scène la façade de l'appartement de Sherlock Holmes. Cette case m'était étrangement familière et pour cause, je me suis souvenu que Benoît Dahan avait partagé quelques vidéos de ses séances d'encrage et c'est précisément cette case qui m'avait marqué par son niveau de détail des briques, des pavés et du cheval. Ce souvenir a définitivement décidé mon choix (même si choisir une planche de Benoît Dahan est toujours un exercice difficile !)

En regardant plus attentivement cette planche, on peut à nouveau apprécier la capacité de Benoit Dahan à toujours trouver un détail, un élément de l'histoire ou des dialogues qui pourra servir de prétexte pour justifier la mise en page.

Trois éléments ici servent de fil conducteur :
- La mention à la Reine d'Angleterre
Mycroft évoque le risque que l'affaire fraîchement résolue puisse nuire à la Reine d'Angleterre et à l'empire s'il elle était ébruité (au grand dam de Watson, on y reviendra :))

- L'inscription "V.R." en case 5 (partie gauche de la couronne)
Lorsque l'on évoque la Reine d'Angleterre à l'époque de Sherlock Holmes, on parle de la Reine Victoria qui règne de 1837 à 1901. La mention V.R. correspond aux initiales de Victoria Regina (Reine Victoria en latin) et est écrit en pointillé, Sherlock Holmes ayant, entre autres manies, l'habitude de tirer au pistolet sur un mur de son salon de Baker Street.

- Enfin et surtout, la Couronne
Mais pas n'importe quelle couronne. La reine Victoria est une petite femme et supporte mal le poids des lourdes couronnes existantes comme celle de Saint Édouard (La couronne utilisée exclusivement au moment de la cérémonie de couronnement des monarques britanniques). Il lui faut donc une couronne d’apparat qu’elle pourra porter en toutes occasions. C'est ainsi qu’en 1870 elle fait réaliser une petite couronne qu'on retrouvera sur tous les portraits officiels réalisés au cours de sa vie et qui sera le symbole de l’empire le plus puissant de cette époque.

Un peu plus d'infos sur monarchiebritannique.com

Au final, ce que j'ai aimé dans cette planche, c'est son équilibre et sa symétrie, jusque dans les cases pour former la couronne. Le trait est tellement précis et propre qu'on distingue très bien les différentes matières, du parquet aux fauteuils de l'appartement de Holmes en passant par les tenus des différents personnages. Sans parler des briques de la façade du 221B Baker Street, comme mentionné plus haut.

J'aime aussi le traitement des textes qui traduisent le ton de l'échange entre Mycroft et Watson en bas de page : Watson appuyant l'évidence à évoquer l'affaire (texte en majuscule), le véto immédiat et appuyé de Mycroft (texte souligné) et pour finir le dépit et la résignation de Watson à devoir étouffer l'affaire (bulle qui dégouline).

J'ai mis en images complémentaires, quelques captures des vidéos partagées par Benoît Dahan sur cette planche, que ce soit pour le storyboard, le bleu et l'encrage final. Les vidéos complètes sont visibles avec les liens ci-dessous :
- Vidéo du storyboard
- Vidéo du bleu
- Vidéo encrage première case
- Vidéo encrage de la case Mycroft