Druuna - T3 Créatura

Signée au crayon en bas à droite

Après avoir commencé une carrière de peintre, Paolo Eleuteri Serpieri va se consacrer définitivement à la bande dessinée en 1975. Ce maître du réalisme à l'italienne fera ses premières armes dans le western (voir notamment mes autres planches dans ma galerie).

C'est à compter de 1985 qu'il acquiert véritablement une renommée internationale avec Druuna, personnage féminin aux formes généreuses de la série Morbus Gravis, perdu dans un monde post-apocalyptique peuplé de mutants et d'hommes aux multiples fantasmes qui atteignent leur paroxysme dès qu'ils la rencontrent. On ne se demande pas pourquoi quand on voit la plastique de la belle... D'autant que celle-ci n'est pas spécialement farouche, et pas en reste dans ce domaine !

Cette planche fort chaste finalement, est issue du troisième tome, Créatura. Un vaisseau spatial approche d'un astéroïde mystérieux, sur lequel se trouve l'héroïne. Will, le commandant de bord, y fait en rêves des incursions et rencontre Druuna (dans une scène torride...), avant même que le vaisseau n'ait abordé l'astéroïde... Il émane de cet album une ambiance à la Ridley Scott avec des créatures monstrueuses pas vraiment sympathiques... Dans la planche précédente, Druuna se réveille, enveloppée dans des draps qui se déchirent et tombent en poussière dès qu'elle se lève. Bonne nouvelle pour nous, elle s'était couchée en tenue d'Eve, comme à son premier jour (un peu plus en formes sans doute...). “On dirait que tu viens de naître à l'instant... Tu apparais ici, nue, à l'improviste, ignorant tout...” La brèche par laquelle elle sort de cette coupole en ruine évoque d'ailleurs une naissance. L'encrage de cette planche est tout simplement remarquable...

Le scénario de Serpieri (qui s'est représenté dans ce tome en médecin du vaisseau) est souvent confus et abscons, prétexte à exposer les formes plantureuses de la belle dans le plus simple appareil, dans des situations de plus en plus crues au fil des albums.

Ce dessinateur a un talent immense, il lui manquera sans doute la rencontre avec un grand scénariste, comme cela a été le cas pour Milo Manara avec Hugo Pratt, ou Alessandro Jodorowski.