Comment
Andreas est un maître du découpage.
Sur cette planche le 1er strip est divisé en 6 cases verticales pour appuyer l'idée de chute. Les 2 cases centrales plus étroites sont des gros plans des protagonistes, encadrées par deux cases à droite et à gauche de plan plus large qui montrent bien la progression de la chute de Zakûtu en case 1, 2 et 5 pour finir par disparaitre grâce à un artefact magique en case 6.
Le 2nd strip est divisé 5 cases, mais en y regardant de plus près, on s'aperçoit que les 3 dernières cases n'en forment en fait qu'une seule. Les deux premières cases changent de point de vue, mais dans les 3 dernières, c'est un paysage unique séparé par 2 gouttières temporelles qui nous permettent de voir Marvin Rouge s'éloigner dans le temps au sein d'un même espace. On peut remarquer la continuité du paysage dans ces 3 dernières cases grâce aux îles qui s'étalent sur 2 cases bien qu'elles soient traversées par les gouttières. Andreas utilise toute la richesse de la grammaire de la bande dessinée, dans un même strip, les espaces inter iconiques expriment un changement d'espace puis une évolution dans le temps.
L'ensemble de la planche est graphiquement rythmée par l'encrage serpentin de l'entité noire et les ailes de la chauve-souris.