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Erik Kriek, Dans les pins - 5 Ballades meurtrières - Comic Strip
949 

Dans les pins - 5 Ballades meurtrières

Comic Strip
2016
Ink
36 x 51 cm (14.17 x 20.08 in.)
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Dans les pins - 5 ballades meurtières

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Voilà encore une découverte qui m’a bougé, faite par hasard. Cet auteur néerlandais, Erik Kriek, est publié par Actes Sud, ce qui en soi est déjà très intéressant. Il est surtout connu dans son pays pour sa série humoristique décalée « Gutsman ». Mais le bonhomme a deux hémisphères cérébraux, le second étant à l’opposé du premier, avec des œuvres comme « L’Invisible et autres contes fantastiques », adaptation de H.P. Lovecraft, et plus récemment donc « Dans les Pins - 5 Ballades meurtrières » dont la planche est tirée. Et quand il change de registre, son dessin s’adapte à ce nouvel univers.

Ces « Murders Ballads », ces ballades meurtrières, font partie de la culture américaine, ancrée dans un monde de violence et marquée par le puritanisme, et ont très souvent été reprises dans le répertoire des chansons populaires américaines. Erik Kriek en a choisi 5 parmi les plus connues, dont certaines sont constamment reprises : « The long black veil » (Johnny Cash, The Band, Joan Baez, The Chieftains, Sinead O’Connor, Mick Jagger, …) ou « Where the wild roses grow », que Nick Cave avait merveilleusement adaptée avec Kylie Minogue. C’est à ce répertoire qu’appartient par exemple « Ode à Billie Joe » adaptée en France par Joe Dassin, puis Eddy Mitchell (« Marie-Jeanne »).

Ce sont des contes macabres, pleins de corbeaux et d’une sourde angoisse. Nous sommes loin du roman gothique élitiste, ces ballades sont des ballades populaires, enracinées dans les campagnes austères et rudes, et marquées par le puritanisme. Le péché imprègne cet univers, sans rédemption possible, la culpabilité hante les hommes.

« Et quand on eut sur son front fermé le souterrain,
L’œil était dans la tombe et regardait Caïn »
Victor Hugo


Ces ballades sont servies par le dessin d’un expressionnisme puissant d’Erik Kriek : puissance du noir et blanc, éclairages, plans et découpage. Quand je regarde cette planche, je pense à certains plans de « M le Maudit ».

La 5ème ballade, « Là où poussent les roses sauvages » (« Where the wild roses grow ») clôt le livre par un bouquet final qui permet de faire la jonction avec l’univers de Nick Cave, tellement envoûtant, empreint d’un lyrisme noir et lugubre.

« On the third day he took me to the river
He showed me the roses and we kissed
And the last thing I heard was a muttered word
As he stood smiling above me with a rock in his fist

On the last day I took her where the wild roses grow
And she lay on the bank, the wind light as a thief
As I kissed her goodbye, I said, « All beauty must die »
And lent down and planted a rose between her teeth. »


Where the wild roses grow

All beauty must die

Publication

  • 5 ballades meurtrières
  • Actes Sud - L'an 2
  • 01/2016
  • Interior page

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About Erik Kriek

Erik Kriek is an illustrator, designer and comic artist from Amsterdam, whose work has a retro-touch and shows a great affiliation with Americana. Among his influences are American artists like Daniel Clowes, Will Eisner, Charles Burns and Chris Ware, as well as the classic 1940s horror comics of EC Comics by artists like Wallace Wood. He has also expressed his admiration for Dutch artists like Peter Pontiac, Typex and Peter van Dongen. Text (c) Lambiek