Dans la collection de Vertommen
Albert Weinberg, Dan Cooper - Portrait - Planche originale
173 

Dan Cooper - Portrait

Planche originale
circa 2000
Techniques mixtes
Mine de plomb, aquarelle sur papier à dessin Canson.
21 x 29.6 cm (8.27 x 11.65 in.)
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Détail.
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Inscriptions / Signatures

Signé en bas à droite.

Commentaire

Albert Weinberg, né en 1922 à Liège (Belgique), se dirige initialement vers la profession juridique, un domaine où il fait des études en droit civil et commercial, des études interrompues par la Seconde Guerre mondiale et l’occupation de la Belgique.
Au cours du service militaire obligatoire qu’il effectue une fois la paix revenue, Weinberg impressionne ses amis de régiment par la qualité de ses esquisses.
De fait, en 1947, son intérêt pour la bande dessinée l’amène à devenir assistant du dessinateur de bande dessinée belge Victor Hubinon, un des grands noms de la bande dessinée aéronautique du 20ème siècle.
Tous deux travaillent alors pour World Press, une agence belge de distribution de bandes dessinées fondée par l’homme d’affaires belge Georges Troisfontaines.

Albert Weinberg est indiscutablement un autodidacte en matière de bande dessinée.

Avant de « voler de ses propres ailes », il donnera plusieurs coups de main à Hubinon pour au moins une des aventures de « Blondin et Cirage », ainsi qu’à la bande dessinée de guerre Tarawa : Atoll sanglant.
Tout comme pour la bande dessinée Joë la Tornade, dont le héros éponyme est un pilote (tiens tiens …) détective, ou vice versa.
Sans oublie au moins deux des premières aventures d’un certain … Buck Danny.


Albert Weinberg aidera Will, travaillant en effet à cette époque sur sa première histoire, « Le Mystère de Bambochal », publié à compte d’auteur en 1950.

Entre 1949 et 1956, Weinberg réalise moult illustrations pour divers magazines. Il crée par ailleurs au moins 3 bandes dessinées pour « Héroïc-Albums ».

C’est apparemment à la demande de Paul Cuvelier qu’Albert Weinberg collabore, anonymement il faut l’avouer, à une histoire publiée en 1949-50 dans « Tintin », grand rival de « Spirou », « Corentin chez les peaux-rouges ».

Entre 1952 et 1955, Weinberg dessine anonymement les couvertures de trois albums de la version française publiée en Belgique d’un classique de la bande dessinée western, Red Ryder, créé aux États-Unis en 1938.
L’anonymité peut être utile dans ce cas-ci, compte tenu du fait que « Spirou » publie des aventures du héros éponyme de cette bande dessinée de manière épisodique entre 1939 jusqu’au envieront de 1951.

C’est au bas de l’échelle que Weinberg se joint à l’équipe de « Tintin » au début de 1950.
Un des premiers projets important sur lequel il travaille consiste à soumettre des idées de gags ou situations permettant, au directeur artistique du magazine Georges Prosper Remi, dit Hergé, de bonifier le scénario d’une histoire sur lequel il travaille avec plus ou moins de succès depuis 1947 : « Objectif Lune ».

Il dessinera également sur plusieurs planches de l’album « Le Mystère de la Grande Pyramide » d’Edgar Pierre Jacobs.

En 1962, Albert Weinberg crée une nouvelle bande dessinée : « Les aventures extraordinaires d’Alain Landier ».
Une vingtaine de récits assez courts (environ 4 pages chacun) paraissent dans Tintin entre 1962 et 1971.

En 1969 et 1970, Tintin publie une bande dessinée, Giovanni di Celli, où Weinberg relate les aventures et mésaventures d’un pilote (re tiens tiens …) sur un fond d’espionnage.

Mentionnons par ailleurs que le quotidien belge « Le Soir » publiera 6 récits d’aventures sous-marines, liées à l’espionnage, créés par Weinberg en 1970 et 1971.
« Les Aquanautes » paraissent ainsi quotidiennement pendants plus de 450 jours.
Cette bande dessinée n’est toutefois pas la première œuvre de Weinberg qui paraît dans « Le Soir ».
Entre 1955 et 1969, l’artiste réalise une vingtaine de courtes histoires humoristiques, collectivement connues sous le nom de « Le Vicomte », relatant les mésaventures d’un… vicomte non identifié.


Tout cela étant dit c’est pour tout autre chose qu’Albert Weinberg deviendra connu.


L’hebdomadaire « Tintin » présentera la première aventure de « Dan Cooper » à ses lecteur.trice.s en décembre 1954.
Image de la dualité canadienne, ce pilote de chasse d’élite au sein de la Royal Air Force (RAF) britannique, de l’Aviation royale du Canada (ARC), des Forces armées canadiennes et des Forces canadiennes a un père anglophone et une mère francophone.
Dan Cooper semble suivre des cours en génie à McGill University de Montréal, Québec.

Courageux, courtois, désintéressé, galant, généreux et poli, le héros sans peur et sans reproche qu’est Dan Cooper n’est pas belliqueux, en dépit de son choix de carrière.
Oserait-on dire que, au plus profond de son être, Cooper est un pacifiste ?

Weinberg fait de son héros un Canadien parce qu’il avait beaucoup lu sur le Canada, un grand pays libre selon lui.
C’est aussi un pays fort populaire en Europe à cette époque, en raison du rôle joué par des soldats canadiens dans la libération de l’Europe occidentale en 1944-45.
Adolescent, Albert Weinberg était également fasciné par la beauté des paysages qu’il voyait dans les courts métrages présentés dans son école.

Il affirme, à au moins une reprise, qu’un film britannique sorti en 1952, « The Sound Barrier » (le mur du son), à jouer un rôle de déclencheur

Comment le mentor d’Albert Weinberg, Victor Hubinon réagit-il lorsqu’il apprend le lancement de Dan Cooper ?
Il n’est peut-être pas très amusé de voir apparaître un concurrent à sa propre bande dessinée aéronautique, Buck Danny.


Pour la petite histoire, c’est Nicole Gascard (épouse de Tibet) qui lui suggéra le nom de son héros de papier.

De plus en plus préoccupé par la précision de ses œuvres, Weinberg se documente avec enthousiasme.
Par exemple, il conçoit le Triangle bleu, un avion de chasse supersonique à décollage et atterrissage verticaux fictif, conçu par le père de Dan Cooper et piloté par son fils, avec l’aide d’ingénieurs de la SABENA.

Jean-Michel Charlier rédigera les scénarios de 3 des aventures de Cooper pour dépanner Weinberg, alors surchargé de travail.
Il le fait toutefois en secret afin de ne pas entrer en conflit avec la direction de « Spirou », le grand rival de « Tintin ».
Remarquez, Jean-Michel Charlier fait peut-être également preuve de discrétion pour ne pas froisser son ami Hubinon.
Quoiqu’il en soit, les histoires en question, publiées dans Tintin entre 1960 et 1962, comptent parmi les meilleures aventures de Cooper.

Weinberg quitte « Tintin » en 1972 après un désaccord final avec son rédacteur en chef, Michel Regnier, mieux connu sous le nom de Greg.
Il continuera évidemment à publier des aventures de Dan Cooper, sous forme d’albums, celles-ci n’étant plus publiées dans Tintin.


Puis-je vous suggérer de visionner le documentaire « À la recherche de Dan Cooper - La bande dessinée de Albert Weinberg » datant de 2012.
Vous ne le regretterez pas.
www.youtube.com/watch?v=fNtyUTLSA5A&ab_channel=Mediacontainer


Je vous engage à consulter les autres œuvres d’Albert Weinberg se trouvant dans ma galerie 2DG :
www.2dgalleries.com/galleries/albert-weinberg-7236

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A propos de Albert Weinberg

Albert Weinberg est un auteur de bande dessinée belge. Il est principalement connu pour sa série d'aviation Dan Cooper, publiée de 1954 à 1992.

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