Dans la collection de archeobd
Description
Très belle planche originale réalisée en techniques mixtes. Une superbe scène de rencontre oppressante. Page 24 publiée aux éditions Clair de Lune (en France) en 2009.
Inscriptions / Signatures
Signée dans marge inférieure, très probablement rajout postérieur à la publication
Commentaire
Quatre cases, simplement quatre... et une grande symétrie de composition.
Dans ces quatre uniques cases, il y a un découpage cinématographique net et vif, un grand mouvement de plans qui provoquent une remarquable dynamique de lecture:
- plan en cinémascope en contreplongée depuis le dos du personnage en bas du couloir vers le haut de l'escalier;
- inversement du champ et gros plan sur le visage du personnage;
- contrechamp en une case et plan à l'américaine sur le second personnage de face;
- troisième contrechamp en quatre cases avec effet cinématoscopique depuis le haut de l'escalier en plongée vers le personnage en bas.
Les dialogues sont tout aussi concis, pas de perte de temps en bavardages inutiles: "He étranger, cela te dirait de faire une petite causette? Je n'ai pas beaucoup de temps mon ami, donc la causette va être rapide."
Imaginez ce que cela donnerait dans un film noir de Clint Eastwood, voire du Sieur Tarantino? Clic-clac- clic-clac! et à l'image suivante les deux seraient déjà en train de se battre à mort!
L'expression placide de chaque protagoniste est saisissante de sang froid, en opposition avec l'organisation narrative extrêmement rapide de la planche. Au centre de la composition, comme les deux faces d'une même pièce de monnaie, d'un côté une série de dents en pointes comme celles d'une hyène, de l'autre un regard de lion prêt à l'attaque, un couteau à cran d'arrêt qui vient de s'ouvrir.
Et puis, il y a le travail remarquable non pas simplement "sur l'encrage" mais sur la matière-même de l'encre: il y a de l'Alberto Breccia derrière tout ça.
Dans la dernière case, ils ne sont plus deux mais quatre: deux ombres en plus, ce détail a son importance.
Et qu'est-ce qu'on pense dans ces cas-là, rapetissé dans son fauteuil en essayant de ne pas lâcher sa boite de pop-corns et son soda? "Ben mon vieux, j'aimerais pas être au milieu de ces deux-là!!"
Dans ces quatre uniques cases, il y a un découpage cinématographique net et vif, un grand mouvement de plans qui provoquent une remarquable dynamique de lecture:
- plan en cinémascope en contreplongée depuis le dos du personnage en bas du couloir vers le haut de l'escalier;
- inversement du champ et gros plan sur le visage du personnage;
- contrechamp en une case et plan à l'américaine sur le second personnage de face;
- troisième contrechamp en quatre cases avec effet cinématoscopique depuis le haut de l'escalier en plongée vers le personnage en bas.
Les dialogues sont tout aussi concis, pas de perte de temps en bavardages inutiles: "He étranger, cela te dirait de faire une petite causette? Je n'ai pas beaucoup de temps mon ami, donc la causette va être rapide."
Imaginez ce que cela donnerait dans un film noir de Clint Eastwood, voire du Sieur Tarantino? Clic-clac- clic-clac! et à l'image suivante les deux seraient déjà en train de se battre à mort!
L'expression placide de chaque protagoniste est saisissante de sang froid, en opposition avec l'organisation narrative extrêmement rapide de la planche. Au centre de la composition, comme les deux faces d'une même pièce de monnaie, d'un côté une série de dents en pointes comme celles d'une hyène, de l'autre un regard de lion prêt à l'attaque, un couteau à cran d'arrêt qui vient de s'ouvrir.
Et puis, il y a le travail remarquable non pas simplement "sur l'encrage" mais sur la matière-même de l'encre: il y a de l'Alberto Breccia derrière tout ça.
Dans la dernière case, ils ne sont plus deux mais quatre: deux ombres en plus, ce détail a son importance.
Et qu'est-ce qu'on pense dans ces cas-là, rapetissé dans son fauteuil en essayant de ne pas lâcher sa boite de pop-corns et son soda? "Ben mon vieux, j'aimerais pas être au milieu de ces deux-là!!"
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A propos de Nicola Genzianella
Nicola Genzianella est né le 15 janvier 1967 à Milan. Il est marié et père de 2 filles. Il passe le bac scientifique et suit les cours de l'Ecole de BD de Milan, dont il sort diplômé en 1989 et débute par de petites collaborations avec des agences de pub. En 1994, Nicola commence à travailler avec la revue "L'Intrepido" et crée avec Giorgio Schottler les séries "Crononauti" et "No Exit". En 1997, il entame sa collaboration avec l'éditeur Xenia, dessinant des adaptations BD de romans du XIXe siècle. La même année, il collabore avec les éditions catholiques "San Paolo", dans le renommé magazine "Giornalino". C'est le travail chez Xenia qui le fait remarquer par les éditions Bonelli, qui l'embauchent définitivement en 2000 pour la série "Dampyr". Cette saga d'un chasseur de vampires à moitié vampire lui-même le fait connaître au grand public; il y collabore encore aujourd'hui. Ses préférences le portent toujours vers des dessinateurs réalistes et riches en détails et ses auteurs préférés sont, parmi les italiens : Sergio Toppi, Vittorio Giardino, Corrado Mastantuono, Milazzo. Il apprécie particulièrement Battaglia, Moebius, Gillon, De La Fuente, Jiménez, Hermann, et par dessus tout Alberto Breccia. Concernant les dessinateurs américains, il est captivé par Alex Ross.
Texte © Dupuis
