In apadno 's collection
Chopped-Up Pluto
Original Illustration
2019
Acrylic
Peinture sur papier.
20 x 20 cm (7.87 x 7.87 in.)
Feuille : 28x22 cm
Added on 11/20/24
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Description
Illustration inédite (à ma connaissance) d’Al Columbia
- Recréation de l’illustration publiée dans le magazine MOME #7 en avril 2007.
- Œuvre elle-même proche d’une autre version publiée par Fantagraphics en 2009 dans «Pim & Francie – The Golden Bear Days»
- Recréation de l’illustration publiée dans le magazine MOME #7 en avril 2007.
- Œuvre elle-même proche d’une autre version publiée par Fantagraphics en 2009 dans «Pim & Francie – The Golden Bear Days»
Inscriptions
Signé et daté au dos
Comment
Al Columbia est sans doute mon artiste américain préféré.
Repéré par Bill Sienkiewicz, Al Columbia est sollicité dès l’âge de 18 ans pour illustrer de concert avec lui le projet d’Alan Moore « Big Numbers ». Après deux numéros, quand Sienkiewicz se retire, Al Columbia est chargé d’en devenir l’illustrateur unique. La collaboration va s’arrêter là où va commencer la légende : le projet s’effondre quand l’auteur détruit tout son travail pour le numéro en cours. C’est encore la version officielle. Al Columbia a déjà acquis sa réputation d’enfant terrible !
Dans les années qui suivent il collabore à de nombreux magazines ou à des comics underground en présentant des histoires courtes ou parfois des illustrations. Autant dire qu’en Europe il reste ignoré de la très grande majorité des lecteurs de bande-dessinée et certainement aussi des lecteurs de comics mainstream.
Dès lors, quand Fantagraphics publie son ouvrage « Pim and Francie – The Golden Bear Years » en 2009, l’éditeur lui offre enfin la visibilité qu’il mérite. L’ouvrage de 240 pages présente plus de 10 ans de travail d’Al Columbia. Cette production d’une décade devait aboutir à des récits mettant en scène Pim & Francie, ces enfants cartoonesques confrontés à un univers quotidien mais cauchemardesque.
Aucune de ces histoires ne verra finalement le jour et c’est encore avec un travail inachevé ou abandonné qu’Al Columbia fait parler de lui. Mais cette fois il n’offre pas un scandale au public, il lui offre un choc.
Le choc d’un chef-d’œuvre. Découvrir ses deux personnages (doubles de l’auteur et de sa première petite amie) confrontés à des tueurs, des pervers, des zombies, des monstres humanoïdes ou non, ne laisse pas indifférent. Au milieu des horreurs que vivent Pim & Francie, dépeintes avec force détails dans leurs aspects les plus organiques ou gore, les refuges de calme et d’insouciance leurs sont apportés par ce qu’aiment (sans doute) tous les enfants à savoir leurs grands-parents, des chatons et des friandises. Mais Al Columbia n’oublie jamais de déstabiliser ses lecteurs en bafouant même ces règles essentielles : les grands-parents peuvent être attaqués par des zombies ou mourir tout simplement, les chatons peuvent être l’objet de jeux cruels ou être vendus dans d’inavouables desseins, et les bonbons peuvent être offerts par des pervers, empoisonnés et mortels.
La reproduction de ces bribes d’histoires cruelles sur des supports déchirés, scotchés, tachés ; l’aspect d’urgence, d’abandon, le détail maniaque peint avec maestria qui s’achève par un trait rapide, crayonné, tout renforce le sentiment de malaise à la lecture de Pim & Francie.
Tout est fragile, le mal est partout. Aucune histoire ne finira bien. Tout au plus ne se finira-t-elle jamais.
*
J’ai découvert le travail d’Al Columbia en 2009 avec l’ouvrage de Fantagraphics (depuis réédité aux USA, et édité en France et au Brésil). Parmi ces 240 pages l’image de ce Pluto empalé sur des pieux de bois m’avait marqué (voir image jointe en N&B). Dans les pages qui précèdent ou suivent, aucune explication, aucune narration, le seul choc de l’image dans le style d’un Disney devenu fou ou rappelé à la réalité du monde.
Cette pauvre créature était apparue précédemment en couleur, déchiquetée mais débarrassée de ses pieux, dans le magazine Mome #7 en 2007 (voir autres images).
Et puis en 2019, Al Columbia réalise cette 3ème version. Comme souvent dans son travail il revisite ses créations, ôte, ajoute, complète, recrée son œuvre. Les cauchemars ne sont-ils pas récurrents ? Le supplice n’en finit pas.
Repéré par Bill Sienkiewicz, Al Columbia est sollicité dès l’âge de 18 ans pour illustrer de concert avec lui le projet d’Alan Moore « Big Numbers ». Après deux numéros, quand Sienkiewicz se retire, Al Columbia est chargé d’en devenir l’illustrateur unique. La collaboration va s’arrêter là où va commencer la légende : le projet s’effondre quand l’auteur détruit tout son travail pour le numéro en cours. C’est encore la version officielle. Al Columbia a déjà acquis sa réputation d’enfant terrible !
Dans les années qui suivent il collabore à de nombreux magazines ou à des comics underground en présentant des histoires courtes ou parfois des illustrations. Autant dire qu’en Europe il reste ignoré de la très grande majorité des lecteurs de bande-dessinée et certainement aussi des lecteurs de comics mainstream.
Dès lors, quand Fantagraphics publie son ouvrage « Pim and Francie – The Golden Bear Years » en 2009, l’éditeur lui offre enfin la visibilité qu’il mérite. L’ouvrage de 240 pages présente plus de 10 ans de travail d’Al Columbia. Cette production d’une décade devait aboutir à des récits mettant en scène Pim & Francie, ces enfants cartoonesques confrontés à un univers quotidien mais cauchemardesque.
Aucune de ces histoires ne verra finalement le jour et c’est encore avec un travail inachevé ou abandonné qu’Al Columbia fait parler de lui. Mais cette fois il n’offre pas un scandale au public, il lui offre un choc.
Le choc d’un chef-d’œuvre. Découvrir ses deux personnages (doubles de l’auteur et de sa première petite amie) confrontés à des tueurs, des pervers, des zombies, des monstres humanoïdes ou non, ne laisse pas indifférent. Au milieu des horreurs que vivent Pim & Francie, dépeintes avec force détails dans leurs aspects les plus organiques ou gore, les refuges de calme et d’insouciance leurs sont apportés par ce qu’aiment (sans doute) tous les enfants à savoir leurs grands-parents, des chatons et des friandises. Mais Al Columbia n’oublie jamais de déstabiliser ses lecteurs en bafouant même ces règles essentielles : les grands-parents peuvent être attaqués par des zombies ou mourir tout simplement, les chatons peuvent être l’objet de jeux cruels ou être vendus dans d’inavouables desseins, et les bonbons peuvent être offerts par des pervers, empoisonnés et mortels.
La reproduction de ces bribes d’histoires cruelles sur des supports déchirés, scotchés, tachés ; l’aspect d’urgence, d’abandon, le détail maniaque peint avec maestria qui s’achève par un trait rapide, crayonné, tout renforce le sentiment de malaise à la lecture de Pim & Francie.
Tout est fragile, le mal est partout. Aucune histoire ne finira bien. Tout au plus ne se finira-t-elle jamais.
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J’ai découvert le travail d’Al Columbia en 2009 avec l’ouvrage de Fantagraphics (depuis réédité aux USA, et édité en France et au Brésil). Parmi ces 240 pages l’image de ce Pluto empalé sur des pieux de bois m’avait marqué (voir image jointe en N&B). Dans les pages qui précèdent ou suivent, aucune explication, aucune narration, le seul choc de l’image dans le style d’un Disney devenu fou ou rappelé à la réalité du monde.
Cette pauvre créature était apparue précédemment en couleur, déchiquetée mais débarrassée de ses pieux, dans le magazine Mome #7 en 2007 (voir autres images).
Et puis en 2019, Al Columbia réalise cette 3ème version. Comme souvent dans son travail il revisite ses créations, ôte, ajoute, complète, recrée son œuvre. Les cauchemars ne sont-ils pas récurrents ? Le supplice n’en finit pas.
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About Al Columbia
Al Columbia is an American cartoonist, illustrator, writer, photographer, musician, and filmmaker. He started his career in comics at the age of nineteen, when he was hired to assist Bill Sienkiewicz. Together, they created 'Big Numbers'. In 1992, however, the pressure of continuing this real-world, realistically painted comics series became too much for him. Al Columbia vanished, destroying the fourth issue of 'Big Numbers' he was working on, and nothing was heard from him until 1994. He then made 'The Biologic Show', published by Fantagraphics, in which he broke away from the realistic, Sienkiewicz-inspired style, developing a more grotesque, caricatural style of his own.
From 1995 on, Al Columbia experimented, contributing stories such as 'Pim and Francie' to the anthologies 'Zero Zero' and 'Blab!', introducing the character of frightened little Seymour Sunshine. In 2003 he wrote two issues of 'The Pogostick', an unfinished comic book series illustrated by Ethan Persoff that was nominated for a Harvey Award. His work has also appeared in The New York Times, the Seattle newspaper The Stranger and in magazines such as The Believer and Arthur. 'Pim & Francie: The Golden Bear Days', a book of Columbia's previously unpublished work, was released in 2009, and subsequently nominated for two Ignatz Awards.