Cattus Felinus 3/3

Planche 1 sur 3 du récit Cattus Felinus réalisée en 1975

Signée RG75

Très intrigué par la série de trois planches de Georges Ramaioli, qui formait une histoire complète, et sans avoir trouvé quelconque référence les concernant, j'ai contacté Georges Ramaioli. Il a aimabement accepter de nous éclairer:

"A l’époque de ces pages (début des années 70), je pense que je venais juste de rencontrer Jean GIRAUD (Moebius) qui m’a fait démarrer grâce à un western de 10 pages dont il avait écrit le scénario et dont il m’a confié, à moi débutant, le dessin. Ce western est paru dans CHARLIE MENSUEL de WOLINSKI et a fait démarrer ma carrière. WOLINSKI m'avait commandé un autre western. J’avais peut-être aussi commencé à travailler avec René & DURAND à « La TERRE de la BOMBE » en noir et blanc, je me souviens plus très bien. Pour me faire connaître j’avais écrit et dessiné de multiples histoires courtes, Western et SF. Beaucoup sont parues plutôt dans des fanzines.

Avais-je envoyée celles-ci (les 3 pages de Cattus Felinus) à DIONNET pour METAL HURLANT, à CHARLIE ou ailleurs, à PILOTE ?..ou à DURAND ??? là c’est le trou noir..Et pourquoi ai-je envoyé des originaux plutôt que des photocopies? Quoiqu’il en soit, j’avais gardé une trace puisque j’ai redessiné, et légèrement transformé, ces 3 pages quand il a fallu faire une sorte d’introduction à l’album « LES AVENTURES de MADO et MAILDUR » chez ARTEFACT."

Page 2/3 que je ne posséde pas, la vieille dame rentre chez elle en apportant le chaton.

Cattus Felinus Page 3/3:
« La vieille toquée" est rentrée chez elle. Ce qui frappe instantanément, ce sont les cases asymétriques, tordues, bancales. Elles procurent un sentiment de déséquilibre. Quatre angles de prise de vues différents. La vielle dame est d'une grande sérénité, mais il y a quelque chose qui ne cadre pas, c'est le cas de le dire...
Tout le petit monde entre doucement dans le champ par la porte de la cuisine. Un calendrier sur le mur d'en face indique l'année où se déroule d'histoire : 1955. L'espace est tel qu'on se l'imagine à cette époque, tout comme son agencement : poste de radio sur un gros buffet, casseroles au dessus du poêle, évier en pierre dans le renfoncement, table non débarrassée, gamelle des chats et bouteilles renversées sur le sol. On se laisserait bien porter par cette touchante scène si un détail ne venait troubler la paisible ambiance du moment, dans la pointe basse de la deuxième case. Il faut rester attentif et ne pas se laisser piéger par la mise en scène de Georges Ramaioli pour le noter...

Case trois, gros plan sur le visage de la vieille dame dont l'intensité du regard contraste avec le calme des précedentes cases. Elle apparait d'une extrême sécheresse, tendue, colléreuse, sa main tient fermement le goulot de la bouteille de lait tout comme si elle tenait un manche de pioche. Et puis son commentaire ! Qu'est-ce-que cette sœur vient faire ici ?

Chute en une case et un gros premier plan, je ne décris pas, regardez.

Fin, point final, on dirait bien que les chats ont de quoi se nourrir grassement depuis un bon moment.
Me reviennent en mémoire les histoires éditées dans les années 1970 par les revues Eerie et Creepy, je pense particulièrement aux récits d'Edgar Alan Poe dessinés par Bernie Wrightson et aux délires morbides de Richard Corben.

Dès ses toutes premières planches, Georges Ramaioli nous attire déjà dans un univers graphique violent et fantastique.