Dans la collection de Boris 
Brüno, Vintage and Badass,
1228 

Brüno, Vintage and Badass, "A bittersweet life"

Illustration originale
2018
Encre de Chine
36.50 x 22.50 cm (14.37 x 8.86 in.)
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La page dans l'album
L'image du film
Affiche de la version director's cut
Affiche coréenne
Affiche française

Description

Planche 177 de Vintage and Badass, par Brüno, "A bittersweet life" (2018). Les origines de Tyler Cross! Encre de Chine sur papier. 22,5 x 36,5 cm

Inscriptions / Signatures

Signée en bas à droite

Commentaire

« Si vous aimez les sociopathes, les femmes fatales, les gangsters arrogants, les arrivistes forcenés, les policiers corrompus et les innocents sacrifiés...bienvenue dans le cinéma de Tyler Cross », annoncent Brüno et Nury dans leur présentation de Vintage and Badass (2018). Tyler Cross n’est clairement pas sorti de nulle part. Son personnage, comme ses aventures, empreintent beaucoup aux films noirs (foncé!), américains mais aussi asiatiques, en particulier japonais et coréens.

Ce dessin illustre le film coréen "A bittersweet life" (2005, sélectionné au festival de Cannes). Pour reprendre le texte des auteurs, il s'agit d'un « film de mafia. Ou comment un homme de main idéalisé (...) découvre à son détriment que les notions d'honneur et de loyauté, appliquées au crime organisé, sont d'une stupidité meurtrière. On a l'impression de voir Alain Delon (le comédien lui ressemble beaucoup) tomber de sa chaise quand il découvre enfin la nature réelle de ses activités et de ses employeurs... Du coup, après avoir morflé pendant près d'une heure et touché le fond dans la scène dite "des fossoyeurs", il va s'acheter une pétoire (...)"

D'une manière très stylisée, qui vise l'épure, Brüno s'inspire du moment clé de l'histoire, qui précède immédiatement cette fameuse scène "des fossoyeurs" et qui est repris en partie dans l'affiche du film: le personnage principal tombe de son piédestal pour arriver plus bas que terre (y compris au sens propre, vous comprendrez en regardant le film!). Il y a une certaine poésie dans cette illustration, à l'encrage subtil, avec cette pluie "à la Sempé", en décalage avec l'exprême violence du film, lui-même entrecoupé de scènes oniriques. Trempé, affaibli, le héros tragique est isolé, seul face à ses anciens comparses qui se préparent à le briser. Entraînant un cycle de vengeance très "Tyler Cross". Et en général, les histoires d'amour finissent mal...

Ceux qui veulent en savoir plus sur le film peuvent parcourir ce blog, dont un extrait est reproduit ci-dessous:

https://leschroniquesdecliffhanger.com/2018/05/02/a-bittersweet-life-critique/

Chargé par son boss de surveiller sa petite amie qu’il soupçonne de le tromper, Kim Sun-Woo s’entiche de la belle et se refuse à la tuer comme convenu. Ayant trahi la confiance de son chef, il est torturé et laissé pour mort. Mais le jeune homme, blessé dans son honneur, se lance dans une spirale vengeresse. Traversé par un sous-texte homo-érotique, le film de Kim Jee-Woon fait de la vengeance une rupture amoureuse : assuré de la confiance de son patron, certain de sa puissance et de sa virilité, Sun-Woo subit une castration aussi symbolique qu’effective. Traîné dans la boue, le poignet brisé en signe d’impuissance, il chute du piédestal sur lequel il pensait être confortablement installé et voit son orgueil froissé. Dès lors, tout l’enjeu sera pour Sun-Woo de reconquérir une virilité perdue, en s’achetant d’abord une arme (substitut phallique) et en tuant ses ennemis. Avec un vrai savoir faire, Kim Jee-Woon orchestre une escalade de violence étourdissante. A la fois hyper-réalistes (les gangsters tirent mal, transpirent, paniquent) et spectaculaires, les gunfights et les scènes de bagarre oscillent entre le chaos désordonné d’un Sam Peckinpah et les chorégraphies raffinées d’un Johnnie To, entre l’horreur et la poésie, entre le réalisme et l’abstraction. "A bittersweet life" a beau être un pur exercice de style, le réalisateur cherche constamment à perturber son programme balisé en truffant son film d’onirisme et de contemplation, jusque dans son final qui brouille les cartes et constitue un hommage à La Servante de Kim Ki-Young. Classieux à souhait, porté par le charisme écrasant de Lee Byung-Hun dans le rôle de sa vie, le polar de Kim Jee-Woon est un manifeste éclatant du savoir-faire coréen en matière d’action et de divertissement spectaculaire -pour public averti.

Publication

  • Vintage et Badass, le cinéma de Tyler Cross
  • Dargaud
  • 11/2018
  • Page 177

Voir aussi :   Tyler Cross

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A propos de Brüno

Brüno, de son vrai nom Bruno Thielleux est un dessinateur et un scénariste de bande dessinée français. Il est l'un des fondateurs de la revue de bande dessinée numérique Professeur Cyclope. Ses derniers ouvrages (Atar Gull, Tyler Cross) lui ont permis de conquérir un large public.

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