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Blind Man's Bluff par Christopher Clark - Œuvre originale
30 

Blind Man's Bluff

Œuvre originale
2023
Encre de Chine
18 x 25 cm (7.09 x 9.84 in.)
Couleurs à la peinture aquarelle
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Description

Galerie de portraits horrifiques et grotesques à multiples facettes et à tendance surréaliste.

Inscriptions / Signatures

Monogrammé dans cartouche

Commentaire

Zoueg, maître absolu de la nouvelle colonie implantée sur la planète Zenda, était un bon roi. Depuis qu'un puissant vaisseau interplanétaire l'avait amené ici, au centre de la constellation de la Girafe, son peuple survivait dans des conditions précaires, mais il poursuivait sa colonisation. Bien sûr, tous étaient nostalgiques de Terratorum, leur planète natale, où la nourriture abondait et où la vie était facile. Sur Zenda, ils n'avaient pu apporter avec eux que quelques plans des belles fleurs qu'ils s'étaient empressés de cultiver. Qu'est-ce qu'il étaient bien venus faire ici? Personne ne s'en souvenait.

Tout était plus compliqué: Zenda n'était pas aussi luxuriante que Terratorum, c'est le moins qu'on pouvait dire. Elle se présentait comme une sorte de désert minéral où leurs fleurs poussaient à l'aube, à l'ombre des dunes, puis flétrissaient dès le milieu de la journée à cause de l'intense chaleur des trois soleils. Pour les récolter, il fallait les couper très tôt à l'aube et plus encore, il leur fallait de l'eau: or il n'y en avait pas sur Zenda.

De l'eau, le bon roi Zoueg et son peuple n'en avaient pas besoin car leurs corps minéralisés s'en passaient très bien. Mais ils devaient ingérer des molécules végétales, vestiges archéologiques de leur constitution. Les fleurs de Zenda étaient leur seule source de nourriture, elles avaient besoin d'eau pour vivre: sans eau elle mourraient, le peule de Zenda et leur bon roi aussi.

Alors chaque nuit, à la fraîcheur des huit lunes rousses de la planète sèche, Morzog le préposé à l'épanouissement, Zouarf la méduse-trône et le bon roi Zoueg se rassemblaient. On ne savait qui faisait quoi mais chaque cellule de l'un d'entre eux fabriquait deux petits volumes d'hydrogène, chaque cellule d'un autre un petit volume d'oxygène qui, s'imbriquant harmonieusement dans le corps du troisième, se répandaient come l'eau d'une fontaine sur le sol de Zenda.
Les fleurs pouvaient boire,
la colonie pouvait vivre,
Le bon roi Zoueg était satisfait,
le peuple de Zenda était heureux,
et peu à peu, la nature de Terratorum commençait à prendre pieds sur la planète sèche.

(texte de PHI pour 2DG)

Personnages échappés d'un cauchemar surréaliste à tendance médiévale à la Brueghel ou a la Jérôme Bosch, pimenté d'un zeste moderne à la Basil Wolverton, anatomies à multiples faces souvent les unes dans les autres telles des poupées russes horrifiques et grotesques. La délicate mise en couleur à l'aquarelle jette un contraste d'apaisement face à la monstruosité des sujets.

Christopher Clark est un jeune dessinateur autodidacte nord américain d'une trentaine d'années. Installé à Philadelphie, il diffuse son travail dans diverses revues underground confidentielles. Son style emprunt d'une forte dose de surréalisme singe avec peu de grâce mais force intensité des personnages et situations réelles qu'il croise dans l'actualité puis qu'il retranscrit dans ses univers cauchemardesques.

Ses compositions sont riches et complexes. Il faut bien en scruter les détails, analyser la superposition des couches et strates d'individus pour discerner finalement la multitude d'intentions au sein d'un seul et même personnage.

Peut-être faut-il considérer que ses personnages aux multiples visages ne sont finalement que l'incarnation de multiples personnalités du même individu?

Si ça mord, si ça bave, si ça transpire, si ça suinte, si ça "beurk", çela ne laisse jamais indifférent.

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